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DE L'HÉROÏSME de Richelieu À L'OPPORTUNISME - La crise éclate






L'héroïsme de Richelieu, et de ceux qui risquaient leur tête contre lui, fait place à l'opportunisme de Mazarin, à la fatuité des « Importants », au règne du profit et des plaisirs.



Richelieu suscitait l'admiration et provoquait ses adversaires à la grandeur. A sa mort, c'est un déferlement de haine contre le tyran. Mazarin, qui lui succède, est un habile politique et un grand homme d'Etat. Mais, par tempérament comme par nécessité (ministre étranger d'une RégentE), il n'a rien du style héroïque de son prédécesseur. « L'on voyait sur les degrés du trône d'où l'âpre et redoutable Richelieu avait foudroyé plutôt que gouverné les humains, un successeur doux, bénin, qui ne voulait rien, qui était au désespoir que sa dignité de cardinal ne lui permettait pas de s'humilier autant qu'il l'eût souhaité devant tout le monde, qui marchait dans les rues avec deux petits laquais derrière son carrosse. » (RetZ). Son style est de finesse opportuniste, de douceur au besoin fallacieuse. Les malveillants, qui seront légion, pourront le dire réaliste jusqu'au cynisme et à la corruption, souple jusqu'à la bassesse et à la traîtrise, intéressé jusqu'à la rapacité. Il est étranger : ses origines mal connues permettent toutes les calomnies. Il est italien : ses mours sont suspectes.



En face, maintenant qu'à fronder on ne risque plus sa tête, la cohorte des fats remplace les héros comme le montre dès 1643 la cabale des « Importants >, ainsi nommés par dérision. Les contempo-rains ironisent sur la bêtise de leurs leaders, le duc de Beaufort et l'évêque de Beauvais « plus idiot que tous les idiots » (RetZ). Ce n'est pas tout à fait un hasard : la noblesse n'est plus en prise sur les réalités.

Depuis le début du XVT siècle, l'or et l'argent venus d'Amérique entraînent un accroissement considérable de la masse monétaire. Le développement de l'État entraîne celui de la fiscalité, surtout à partir de 1635, avec les besoins de la guerre qui mange les deux tiers du budget. Tout cela favorise les manieurs d'argent, encourage la spéculation. De 1610 à 1660, le budget de l'État aura quadruplé (en francs constantS), la grande accélération intervenant après 1635 (1). Or, il maîtrise très mal et ses dépenses (que les officiers de finances gonflent à leur profiT) et ses revenus. Non seulement, presque toujours démuni de réserves, il recourt largement à des emprunts usuraires, mais il ne gère pas directement une bonne partie du budget : les multiples receveurs des finances et trésoriers-payeurs gèrent leurs caisses avec une large liberté. L'État ne prélève pas les impôts directement mais par l'intermédiaire des officiers de finances, des villes, des États provinciaux, du clergé, qui se servent au passage. Les impôts indirects sont affermés, contre une remise de 15 à 30 % (plus autant de frais et fraudeS) à des fermiers, traitants* et partisans* qui en avancent le montant. Ces financiers, généralement détestés, sont environ 5 000 vers 1640. C'est le groupe social le plus caractéristique du siècle. C'est « un mal dont on ne saurait se passer » (RichelieU) ; l'État « a intérêt non seulement de s'en servir, il doit encore les protéger » (ColberT). La guerre, qui multiplie les besoins financiers (et leur permet de fournir aussi armes, vivres et même soldatS), accroît leur importance, confirme leur nécessité organique. Après la défaite des robins et féodaux frondeurs, ce sera leur triomphe.



Tous ceux qui trempent de près ou de loin dans la spéculation s'éloignent de l'idéalisme héroïque vers une vision réaliste ou cynique, une mentalité intéressée. Les autres (ou parfois la mauvaise conscience des mêmeS), par haine de cette « vermine », de ces « voleurs publics », de ces « ennemis du genre humain » (Patin, 14 mars 1649 et 4 mai 1660) tendent à l'amertume et au pessimisme.

En réaction aux tensions des vingt années précédentes, par suite de la ruine de l'idéalisme et du triomphe des profiteurs et jouisseurs, la Régence sera le temps des plaisirs, autant que des intrigues et des intérêts : « la plus considérable affaire de la Cour et celle où on paraissait penser davantage était le divertissement et le plaisir » (Mme de MottevillE). Divertissement pascalien, mirage devant l'abîme, mais floraison de littérature ludique, du burlesque au premier La Fontaine.



DE LA SCIENCE À L'IDÉOLOGIE : LE REVIREMENT DE GASSENDI



On a vu que la condamnation de Galilée en 1633 avait freiné Descartes et qu'à partir de 1638-1640, il quitte la science pour la métaphysique et la psychologie morale. Il cherche maintenant « pour sa philosophie, dont il avait cru d'abord que sa vérité suffirait à la faire triompher, l'appui des puissances universitaires, religieuses et politiques » (O. BlocH).



Gassendi, lui, jusqu'en 1641 au moins, tente de maintenir le compromis condamné entre la science, dont la vérité est d'ordre pratique et Dieu qui seul peut connaître la vérité absolue mais qui, dans la Bible qui s'adresse au peuple, parle selon les apparences. Vieillissement, prudence nécessaire au moment de passer à un exposé systématique et public de sa pensée, incidences d'une évolution générale qui, au-delà des éclats de libertinage moral de la Régence, favorise une orthodoxie garante de l'ordre politique et pousse un penseur hétérodoxe mais croyant à se réintégrer ? Entre 1642 et 1645, Gassendi se renie. Il écrit un livre sur « Dieu, cause productrice et dirigeante du monde » (1642) qui sera la clef de voûte de son Syntagma ou Système philosophique (1649-1655). L'hypothèse d'un monde infini, dominante en 1631 et 1636, devient dominée après 1645 et le compromis de Tycho Brahé l'emporte sur la théorie copernicienne, qui dominait encore en 1642. Gassendi soumet la raison à la foi, la science à l'idéologie : de 1649 à 1655, son attitude, ses écrits, ses révisions con-tirmeront cette volte-face, représentative d'un assujettissement historique.








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