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Émile Erckmann



Biographie, ouvres de Émile Erckmann


Poésie / Poémes d'Émile Erckmann





Naissance: Phalsbourg (Meurthe, Moselle aujourd'hui) le 20 mai 1822
Décès: Lunéville le 14 mars 1899

Émile Erckmann est un écrivain français. Il est plus connu sous le pseudonyme commun d'Erckmann-Chatrian qu'il partageait avec son ami Alexandre Chatrian.

Voir Erckmann-Chatrian pour ce qui concerne leurs ouvres communes.

Emile Erckmann naît à Phalsbourg (Moselle) le 21 mai 1822. On compte, dans sa famille, des instituteurs calvinistes, venus de Suisse au siècle précédent. Son père, volontaire en 1799, à 17 ans, après avoir combattu dans les troupes révolutionnaires, s'installe comme papetier-relieur et bibliothécaire. À 10 ans, Emile est interne au collège de Phalsbourg, bien que sa famille n'habite pas loin ; ses parents veulent qu'il s'y endurcisse. Il s'y ennuie ferme. En 1842, à 20 ans, il « monte » à Paris faire son droit. La typhoïde (qui le rend chauve), trois ans plus tard, l'oblige à revenir au pays. Pendant sa convalescence, il marche dans la campagne, et écrit, sous les encouragements d'un de ses anciens professeurs, devenu principal du collège de Phalsbourg. Ce dernier lui parle de l'un de ses répétiteurs, Alexandre Chatrian, né à Soldatenthal (Meurthe) le 18 décembre 1826, qui s'ennuie du métier de pion. Les deux hommes se rencontrent, sympathisent. Ils ont eu la même enfance, bercée par les récits héroïques des demi-soldes, vieux soldats de l'épopée napoléonienne, couru la même campagne, entre Alsace et Lorraine. L'année suivante, en 1848, ils fondent à Phalsbourg un club révolutionnaire. Lorsque peu de temps après, Chatrian est renvoyé du collège pour des raisons politiques, Erckmann lui demande de tenter de placer ses récits auprès des éditeurs parisiens. Chatrian les lit, propose des corrections, puis finit par s'impliquer dans la rédaction.

Ainsi naît leur collaboration littéraire, selon un rituel que le succès figera : Erckmann, de Phalsbourg, établit une première ébauche, un scénario, qu'il envoie par la poste à Chatrian, installé à Paris. Ce dernier l'étudié, puis, Erckmann l'ayant rejoint, ils passent ensemble à la rédaction définitive, Chatrian se chargeant plus précisément de la relecture et des corrections, du « polissage ». Erckmann, reparti à Phalsbourg, Chatrian tente de placer les manuscrits auprès des éditeurs. Les débuts sont difficiles. Les premiers récits et contes paraissent dans des journaux. Leur premier succès, Le Fou Yegof (1862) est suivi, l'année suivante, d'un titre qui fait leur renommée ;, Aiadame Thérèse. Les deux compères ont trouvé leur filon littéraire : l'histoire du premier Empire, racontée à travers le destin des obscurs, des sans-grades, et du peuple alsacien. Ils puisent, pour les anecdotes et la couleur locale, dans leurs souvenirs d'enfance.

Jules Hetzel, qui publie Jules Verne, devient leur éditeur en 1864, et lance Histoire d'un conscrit de 1813 (1864). C'est justement à cette époque que, dans le cadre de l'enseignement public, on encourage la littérature populaire. Erckmann-Chatrian deviennent célèbres dans la France entière. Leurs nouvelles et courts romans, réunis sous le titre de Romans nationaux, sont vendus en fascicules, en volumes... Ils fuient pourtant la notoriété, refusent les honneurs que Napoléon III, bien qu'ils soient républicains, serait prêt à leur accorder.
La défaite de 1870 sonne le glas du second Empire, et celui de leur fructueuse collaboration. Erckmann a dû s'exiler à Saint-Dié, et pleure, avec Chatrian, l'Alsace-Lorraine perdue. Ils ont toujours un public, mais sont passés de mode. On leur reproche de raconter toujours les mêmes histoires, de ne pas savoir changer d'univers. Chatrian, qui a adapté avec succès (à la Comédie-Française) L'Ami Fritz au théâtre, connaît la gloire sans son ancien complice, qui, de son côté, après un voyage en Orient en 1873, écrit seul Une campagne en Kabylie et les Souvenirs d'un chef de chantier à l'isthme de Suez, sans parvenir, humiliation, à trouver un journal pour les publier.

Chatrian commence à souffrir d'une maladie nerveuse, et prend sa retraite (il travaillait aussi dans une compagnie de chemin de fer). Erckmann se penche sur les comptes, et s'aperçoit que son associé et ancien ami l'a, sur certains ouvrages, spolié. C'est la brouille, définitive, quand Chatrian ose traiter Erckmann, qui est retourné en pèlerinage à Phalsbourg, annexée par Bismarck, de « Prussien ».

Triste vieillesse pour les deux anciens compères qui ont si joliment chanté, pendant plus de trente ans, la fraternité des armes et la chaleur de l'amitié des hommes de bonne volonté. Alexandre Chatrian meurt, paralysé par une affection des centres nerveux, le 3 septembre 1890 à Villemomble, dans la région parisienne, à l'âge de 64 ans. Emile Erckmann lui survit neuf ans, solitaire, et s'éteint le 14 mars 1899, à Lunéville, à l'âge de 77 ans. Leurs romans resteront des classiques scolaires, et la postérité finira par croire, tant ils ont été discrets, de leur vivant, que sous la signature d'Erckmann-Chatrian, il n'y a qu'un seul auteur au nom composé.

 

Émile Erckmann
(1822 - 1899)
 
  Émile Erckmann - Portrait  
 
Portrait de Émile Erckmann