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Clément Marot



élégie iv - Élégie


Élégie / Poémes d'Clément Marot





Salut et mieux, que ne sauriez écrire,
Vous doit amour ! je vous supplie de lire
Ce mien écrit, auquel trouver pourrez
Un nouveau cas, ainsi que vous orrez.



Mon cour entier en vos mains détenu.
N'a pas longtemps, vers moi est revenu,
Tout courroucé sans nuls plaisirs quelconques,
Et toutefois aussi bon qui fut onques.
Si me vient dire en plainte bien dolente ;



Homme loyal, ton amour violente
M'a mis aux mains d'une que fort je prise,
Et qui (pour vrai) ne peut être reprise,
Fors seulement d'un seul, et simple point,
Qui trop au vif (sans fin) me touche et point.
C'est que sans cause est en oubli mettant
Moi ton las cour, et toi, qui l'aimes tant



N'est-ce point là trop ingrate oubliance ?
Certes j'avais d'elle cette fiance,
Que l'on verrait
Ciel et
Terre finir
Plutôt, qu'en moi son ferme souvenir,



Or ne se peut la chose plus nier ;
Regarde-moi, je semble un prisonnier.
Qui est sorti d'une prison obscure
Où l'on n'a eu de lui ni soin ni cure.



Echappé suis d'elle secrètement.
Et suis venu vers toi apertement
Te suppliet, que mieux elle me traite.
Ou que vers toi je fasse ma rerraite.
Je suis ton cour, qu'elle tient en émoi ;



Je suis ton cour, aie pitié de moi ;
Et si pitié n'as de mon deuil extrême,
A tout le moins prend pitié de toi-même ;
Car après moi, vif tu ne demeurerais.
Quand en ses mains mal traité je mourrais.
Reçois-moi donc, et ton estomac ouvre,
A cette fin que dans toi je recouvre
Mon premier lieu, duquel tu m'as ôté,
Pour êtte (hélas) en service bouté. »



Ainsi parlait mon cour plein de martyre :
Et je lui dis : «
Mon cour, que veux-tu dire ?
D'elle tu as voulu être amoureux,
Et puis te plains, que tu es douloureux.
Sais-tu pas bien qu'Amout a de coutume
D'entremêler ses plaisirs d'amertume,
Ni plus ni moins, comme épines poignantes sont par nature au beau rosier joignantes ?
Ne veuille aucun damoiselle aimer,
S'il ne s'attend y avoir de l'amer,
Refus, oubli, jalousie et langueur
Suivent amours : et pour ce donc mon cour
Retourne-t'en, car je te fais savoir,
Que je ne veux ici te recevoir :
Et aime mieux, qu'en peine là séjournes :
Que pour repos devers moi tu retournes. »



Voilà comment mon cour je vous renvoie
Brief, puis le temps qu'il prit sa droite voie
Par devers vous, je n'ai eu le désir
De l'en tirer pour après m'en saisir :
Et toutefois à dire ne veux craindre.
Qu'il n'a point eu aucun tort de se plaindre,
Car mis l'avez hors de votte pensée,
Sans vous avoir (que je sache) offensée.



Quand force fut d'auprès de vous partir.
Plus d'une fois me vîntes avertir,
Qu'au souvenir de vous je me fiasse,
Me requérant, que ne vous oubliasse :
Ce que je fais ; mais vous qui m'avertîtes,
La souvenance en oubli convertîtes,
Si qu'au retour j'ai en vous éprouvé
Ce qu'avez craint en moi être trouvé.



Las tous amants au départir languissent,
Et retournant toujours se réjouissent ;
Mais au contraire ai eu plus de tourment
A mon retour, qu'à mon département ;
Car votre face excellente et tant claire
S'est faite obscure à moi, qui lui veux plaire ;
Votre gent corps de moi se part, et emble ;
Votre parler au premier ne ressemble,
Et vos beaux yeux, qui tant me consolaient
Ne m'ont point ri ainsi, comme ils soûlaient.
Las qu'ai-je fait ?
Je vous prie, qu'on me mande
La faute mienne, afin que je l'amende,
Et que d'y choir désormais je me garde.



Si rien n'ai fait, au cour qu'avez en garde
Veuillez offrir traitements plus humains ;
Car s'il mourait loyal entre vos mains,
Tort me feriez, et de ce cour la perte
Serait à vous (trop plus qu'à moi) aperte
D'autant qu'il est (et vous le savez bien)
Beaucoup plus vôtre (en effet) qu'il n'est mien.






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Clément Marot
(1496 - 1544)
 
  Clément Marot - Portrait  
 
Portrait de Clément Marot


Biographie

Clément Marot naquit à Cahors en 1496. Son père, grand poète rhétoriqueur, avait été le protégé d'Anne de Bretagne , femme de Louis XII. Page dès 1515, il se mêle à la joyeuse confrérie des Clercs de la Basoche, compose en 1515 le poème allégorique le Temple de Cupido et devient valet de chambre et secrétaire de Marguerite, duchesse d'Alençon, sour du roi. Il rencontre chez elle des penseurs réfo

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