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Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) de GONCOURT


Poésie / Poémes d'Charles Baudelaire





Plus connus pour le prix qui porte leur nom que par leur ouvre, les frères Goncourt méritent d'être lus et réhabilités. S'ils ne le sont pas physiologiquement, leur union d'hommes et d'écrivains fait d'eux des jumeaux, complètement associés dans une démarche qui se poursuivit bien au-delà de la mort du premier (1870). Après d'excellentes études et dotés d'une certaine fortune personnelle qui leur permit d'être collectionneurs, ils s'intéressent au dessin, à la peinture et aux peintres, aux graveurs (GavarnI), à l'art en général et à la littérature en particulier : un premier livre, En 18.. (1852) est censuré mais ne les décourage pas. Ils publient des articles, font des recherches historiques, en particulier sur le XVIIIe siècle et donnent des livres sur l'Histoire de la société française pendant la Révolution (1854), Pendant le Directoire (1855), sur Marie-Antoinette (1858), sur diverses silhouettes de l'époque (Portraits intimes, 1857 et 1858), sur l'Art (1859) et la Femme (1862) au xviii'siècle. Mais un autre genre les appelle et les retient : ils font bientôt partie d'une avant-garde réaliste et romancière, avec Flaubert par exemple, qui trouve un peu ses manifestes avec Sour Philomène (1861), Renée Mauperin (1864) et surtout Germinie Lacerteux (1865) et Henriette Maréchal {pièce représentée en 1866). Désormais, ils sont presque chefs d'école, avec des disciples comme Daudet et surtout Zola, avec lequel les rapports s'aigriront parfois. D'autres volumes voient alors le jour : en collaboration, d'abord, avec Manette Salomon (1867), Charles Demailly (1868), les Hommes de lettres (1860) ; puis Madame Gervaisais (1869), puis, par Edmond tout seul, la Fille Élisa (1877), les Frères Zemganno (1879), où se Ut en filigrane l'histoire des deux frères, Chérie (1884), Mademoiselle Clairon (1890), la Guimard (1893). Mais la fin de vie d'Edmond est aussi dominée par la publication du Journal des deux frères (1887, 1891, 1892, éd. compl. en 1956-58) et des adaptations pour le théâtre. Deux livres aussi sur l'Art japonais (1891 et 1896). À la mort d'Edmond, le testament crée une académie qui attribue son premier prix en 1903.





Entre Balzac et Monet



Il y a une unité vraie dans l'ouvre des Goncourt. De Germinie Lacerteux aux japonaiseries, du Journal aux curiosités XVIIIe s., ce qui frappe d'abord, c'est un intérêt de peintres pour le détail et la couleur. Attentifs ainsi à l'esprit d'une époque ou d'un lieu privilégié, ils font surgir la poésie du petit fait ou de l'impression, entre Balzac et Monet si l'on veut : une anecdote sur Hokousaï, une lettre citée dans son orthographe vieillotte, des ragots croustillants saisis au vol dans un dîner, la couleur d'une vieille affiche sur un mur, tout est esthétisable, y compris et surtout ce qui est éphémère ou minuscule. D'où l'équivoque sur le réalisme de cette littérature. Germinie Lacerteux se veut certes un « roman vrai », un livre qui rejoindrait l'étude littéraire et l'enquête sociale, « avec les libertés et les franchises de la science » : il n'en reste pas moins qu'ils privilégient (et recréenT) dans le vrai ce qui est étonnant, bizarre ou exotique ; d'ailleurs, ils le reconnaissent eux-mêmes dans leur préface : le peuple est le voyage suprême, parcouru dans le social comme on peut le parcourir dans l'art, l'espace ou le temps. Sur un autre plan, ce sont encore les états extrêmes et subtils qu'ils aiment à décrire dans les évolutions psychologiques : la dépression ou la mélancolie, toute la palette des névroses et des hystéries... Au-delà des proclamations théoriques, c'est donc cet exotisme du détail et de la sensation qui intéresse les Goncourt, au point parfois d'ôter à leurs livres la pensée nette, la ligne directrice qui aurait pu les gouverner. Mais être vrai, cela ne veut dire en aucune manière être schématique ou plat, cela signifie au contraire chercher dans le vrai une part inattendue de fantastique : la fidèle bonne qui mène une double vie, l'écrivain drogué au chloral, la poésie saisissante d'un terrain vague, les couleurs criardes de la rue, des éclats d'images. Le Journal est bien l'aboutissement logique de cette esthétique puisqu'une vie devient la matière première d'une ouvre à la fois brillante et fragmentée : l'art y justifie la cruauté ou la recherche d'un effet, d'une attitude, et la « sincérité » se joue à un autre niveau, celui de la recherche d'écriture.



De la sensation au style



L'intérêt essentiel de ces livres, c'est en effet le style des Goncourt dont on sait qu'il fut à l'origine du style « artiste » qui domina une partie de la production romanesque. Il est tentant de faire le pastiche de ce travail stylistique et Proust en a donné un superbe exemple dans la Recherche du Temps perdu. Stylistiquement, on sera sensible en particulier au choix du mot surprenant ou technique, ou étranger, du mot inventé aussi, de la syntaxe baroque ou artificiellement négligée, de la métaphore bizarre : cette écriture marque violemment sa présence et il semble parfois aussi chargé que pouvaient l'être les appartements de l'époque, comme un bric-à-brac où se retrouvent des débris hétéroclites venus de tous les registres, de la survivance archaïque jusqu'au trait populaire, dans une exploration linguistique qui pourrait rappeler l'amour des Goncourt pour les bibelots et les objets rares. Il semble même que la force de ce style consiste justement dans la tension qui s'établit entre un objet sordide et une traduction de poésie somptueuse : « C'était, à mesure qu'elle allait, des jardinets mortuaires, des bâtisses de guingois, des architectures ignobles, de grandes portes cochères moisies, des palissades enfermant dans un terrain vague l'inquiétante blancheur des pierres la nuit, des angles de bâtisses aux puanteurs salpêtrées, des murs salis d'affiches honteuses et de lambeaux d'annonces déchirées où la publicité pourrie était comme une lèpre » (Germinie LacerteuX). Au fond, le monde existe chez les Goncourt pour produire des ouvres d'art, des dessins de Watteau ou d'Outamaro : par un retournement habituel, c'est sur l'art, dès lors, que se fonde l'ontologie du monde des Goncourt, sur la beauté ouvragée d'un langage. Car la transformation du monde en ouvre d'art s'accomplit justement ici par et dans un style qui est, au sens étymologique du terme, précieux, c'est-à-dire à la fois recherché, rare et singulier, capable aussi de donner du prix à ce qui n'en a pas.



Jules VERNE - 1828-1905



Une anecdote, peut-être apocryphe, nous montre le jeune Jules Verne s'engageant comme mousse sur un bateau partant pour les Indes. Repris par sa famille, il aurait décidé d'imaginer ses aventures plutôt que de les vivre ! En attendant, il fait des études honnêtes, tâte du droit et passe sa thèse : plus tard, il s'associera même à un agent de change. Mais l'essentiel est ailleurs : au théâtre, d'abord, et Jules Verne, qui a quitté Nantes pour Paris, fait représenter une pièce historique (grâce à Dumas pèrE), une comédie et des opérettes ; surtout, il commence à rédiger des nouvelles, par exemple dans le Musée des familles et plus tard dans le Magasin d'éducation et de récréation de son éditeur ami, conseil et Pygmalion, Hetzel. Celui-ci lui signe un contrat à long terme qui produira la grande série des Voyages extraordinaires.

La liste de tous ces romans et nouvelles est bien longue, mais on doit en mentionner quelques-uns parmi les plus réussis ou les mieux accueillis : Cinq Semaines en ballon (1863) qui inspirera Nadar, les Aventures du Capitaine Hatteras (1864, sous ce titre en 1866), le Voyage au centre de la terre (1864), De la terre à la lune et Autour de la lune (1865 et 1870) avec leurs calculs scientifiques impeccables ; de grands récits mythiques, aussi, avec les Enfants du capitaine Grant (1865), Vingt mille lieues sous les mers (1869), le Tour du monde en quatre-vingt jours (1873, au théâtre en 1874) et l'île mystérieuse (1874). Patiemment, laborieusement, Jules Verne accumule les titres sans pour autant arrêter de voir ses amis (NadaR), de lire (Poe, en particulier, et ChateaubrianD) et de voyager (l'Ecosse, la Norvège, les États-Unis, la MéditerranéE) au long cours ou sur les bateaux successifs qu'il acquiert. Parmi les livres de cette époque, Michel Strogoff (1876), les Tribulations d'un Chinois en Chine (1879), les Cinq cents millions de la Begum (en collab., 1879), la Jangada (1881), Robur le Conquérant (1886) où le plus lourd que l'air l'emporte sur les ballons, le Château des Carpathes (1891) où l'on découvre un ancêtre de la télévision, l'Ile à hélices (1895), le Sphynx des glaces (1897). Jusqu'au bout, et au milieu de difficultés familiales psychologiques et personnelles assez pénibles, Jules Verne écrit (en se faisant peut-être aider de son filS) et s'intéresse à tout, y compris à la politique (il est élu sur une liste radicale en 1889). Il disparaît en 1905, mais des ouvrages posthumes paraîtront encore (la Chasse au météore et le Pilote du Danube en 1908, les Naufragés du Jonathan [1909], l'Étonnante Aventure de la mission Barsac [1920]).



Les secrets d'un monde à conquérir



Faire de Jules Verne un écrivain majeur n'est plus une audace : de nombreux critiques, des universitaires ont accordé une légitimité littéraire à ce qui n'était jusqu'ici qu'un auteur pour enfants. Avec les contes et les romans à deux sous, avec la comtesse de Ségur, avec toute une « infralittérature » autrefois négligée, Jules Verne semble un terrain de choix pour les analyses les plus intellectuelles. On aurait tort, cependant, d'oublier le plaisir simple qu'il a pu donner à des générations de jeunes lecteurs, fascinés aussi par les gravures et les cartonnages multicolores de la collection Hetzel.

Le schéma narratif le plus fréquent est celui du voyage qui constitue aussi le titre de l'ensemble de l'ouvre (les Voyages extraordinaireS). Mais ces voyages ne sont jamais gratuits et on peut les définir d'abord comme une sorte de leçon de choses en mouvement : on y a souvent le sentiment que l'auteur se transforme en un professeur chargé de nous apprendre tout sur les lieux, les choses et les êtres. D'où ces énumérations impressionnantes de poissons et d'algues dans Vingt mille lieues sous les mers, ces inventaires qui nous font découvrir la faune du Pays des fourrures, toutes les roches et les cristaux dans le Voyage au centre de la terre... Mais ces longues listes ne sont pas que didactiques ; le sont-elles vraiment d'ailleurs ? Elles ont surtout pour fonction et pour effet de construire un monde à la fois infini dans sa diversité et rassurant, puisque des catégories peuvent en rendre compte.



Parcours du monde, donc, mais aussi maîtrise du monde et même de l'univers avec De la terre à la lune : ces romans balisent les mers et les continents, en tracent la carte, repèrent des angles, des courbes, des reliefs, des itinéraires. On le voit bien avec le Tour du monde en 80 jours qui décrit une boucle magique au terme de laquelle, ayant saisi la Terre, on revient plein d'usage et raison, mais aussi plus savant et... plus jeune.

Au-delà de l'itinéraire érudit, les romans de Verne peuvent dès lors être compris comme une sorte de découverte toujours reprise. Découverte du monde, de la connaissance qui passe souvent par le déchiffrement d'une énigme, d'un texte codé qui délivrera une sorte de secret ; par la victoire aussi sur un certain nombre d'ennemis et d'obstacles : pirates, monstres marins, vents contraires, tremblements de terre. Et le savant ingénieur ou l'officier valeureux (Michel StrogofF) devient un peu le surhomme capable d'exorciser les puissances du mal autant que d'introduire aux mystères. L'ingénieur de l'île mystérieuse civilise un monde sauvage à l'aide de deux verres de montre et d'un grain de blé, tandis que le capitaine Nemo entraîne ses compagnons dans l'univers nouveau des océans. C'est ainsi que nous pourrons voir ce qu'on ne vit jamais : une île flottante (le Pays des fourrureS), des algues géantes, des coquillages énormes, des pieuvres, tout un panorama vertigineux dont on peut penser qu'il a inspiré certaines visions du Bateau ivre de Rimbaud.



Romans d'initiation, romans de formation



En ce sens, on peut dire que la « science » de Verne dépasse la vulgarisation romancée et qu'elle crédibilise en fait une sorte de magie. Dans la lignée de Figuier et de Flammarion, avec un certain vocabulaire et quelques chiffres, la science devient donc un réservoir d'images autant que de théories ou de modèles de pensée : le scientisme ou le positivisme débouchent sur le merveilleux scientifique. Car si le Nautilus est vraisemblable, si la machine volante de Robur le Conquérant est imaginable, que penser du rêve éveillé que propose le Voyage au centre de la terre ou le capitaine Hatteras ? Dans un cas, nous arrivons au bord d'un océan intérieur où des bêtes préhistoriques se battent en eaux profondes, tandis que, dans l'autre, les régions les plus septentrionales constituent une sorte de paradis terrestre où il fait doux et où les animaux n'ont pas peur de l'homme.

Certains points du globe, certaines occasions aussi permettent donc à l'homme de s'accomplir ou de rêver, de se découvrir, dans ses pouvoirs et dans ses rêves, en découvrant le monde : le but du capitaine Hatteras, au pôle Nord, est moins, en fait, un point géographique qu'un idéal et il rejoint ainsi Nemo, guidé lui aussi par des valeurs de liberté et de justice (autant que de connaissancE). Parfois même cela va jusqu'à l'utopie, avec Franceville, dans les Cinq cents millions de la Begum, où régnent l'hygiène et la liberté, par opposition à Stahlstadt, cité de l'acier gouvernée par un despote belliciste et naturellement germanique !



En dehors même de ces préoccupations idéologiques, il semble bien que le parcours de tous ces « voyages extraordinaires » soit la métaphore d'une autre quête, personnelle celle-là, et qui passerait par les figures cryptées du sous-marin, du volcan, de l'île, du monstre, de l'homme préhistorique ou redevenu sauvage à cause de l'isolement (Ayrton dans l'île mystérieusE)... Par les cryptogrammes, aussi, qui fascinent l'écrivain et le rapprochent peut-être de Roussel - compliquant ainsi les visées banalement scientistes et édifiantes de ses livres. Dans l'imaginaire du lecteur et spécialement du jeune lecteur, ces thèmes correspondent, on peut l'imaginer, à d'autres peurs, que la lecture de Verne, avant toute psychanalyse, a permis de domestiquer, de maîtriser. Ces lectures des jeudis d'autrefois sont donc moins une fuite qu'un départ dans la vie, une manière d'affronter la vie dans ce qu'elle a, à la fois, d'ordonné et de mystérieux. Leçons de choses, ces romans sont aussi des leçons de vie...



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Charles Baudelaire
(1821 - 1867)
 
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Portrait de Charles Baudelaire

Biographie

Charles Baudelaire, né à Paris en 1821, a six ans lorsqu'il perd son père, un peintre fantasque et cultivé, ancien prêtre assermenté. Sa mère se remarie avec le futur général Aupick, union que l'enfant qui rêve, de Lyon à Paris, au gré des garnisons, en de tristes internats, d'être « tantôt pape, tantôt comédien », accepte mal. Reçu au baccalauréat, tandis que son beau-père est nommé général de br

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