Naissance: Semur-en-Auxois le 22 octobre 1744
Décès: 13 septembre 1784
Bernard de Bonnard, dit le chevalier de Bonnard, est un poète français.
Issu d'une famille bourguignonne noble mais désargentée, il monta à Paris, goûta au droit, devint officier et fut enfin nommé à trente-trois ans sous-gouverneur des enfants d'Orléans. Mais il Rit bientôt supplanté à ce poste par Mme de Genlis. On peut dire de sa poésie ce que La Harpe remarque d'un de ses poèmes : « C'est la légèreté et l'inconstance réduites en principes, mais avec une mesure juste et des nuances délicates et gracieuses. » Tl ne réunit pas lui-même ses poèmes, éparpillés dans les périodiques et les recueils collectifs, qui ne furent rassemblées qu'en 1791, puis en 1824 et en 1828 dans une édition augmentée. Dorai lui rend hommage : «Toi, qui pour battre la raison / Pris les hochets de la folie, / Toi, qui promets à ta patrie / Le philosophique abandon, / Les mours, l'aisance et le génie / Du paresseux Anacréon, / J'ai lu vingt fois tes vers aimables [...]» («Au chevalier Bonnard », Mes nouveaux torts, 1775).
Bonnard reçut d'abord les leçons de l'instituteur de sa ville natale puis fut envoyé au collège de Jésuites de Dijon. Élève d'un disciple du célèbre grammairien Du Marsais, il parlait un français très pur et élégant. C'était un jeune homme sérieux, séduisant et sensible, d'un caractère dévoué et loyal. Il tomba amoureux, à l'âge de quinze ans, d'une cousine, mais les deux familles s'opposèrent à cette liaison ce qui le meurtrit profondément.
Après avoir terminé ses études, Bonnard étudia le droit, comme le souhaitait sa mère, mais celle-ci ne tarda pas à mourir et Bonnard renonça à cette étude qui l'ennuyait pour entrer dans l'armée. Il servit dans l'artillerie avec le grade de capitaine et se montra un excellent officier.
EPITRE A M LE CHEVALIER DE BOUFFLERS. -
1. Sur Boufflers, voir p. 461. -
2. Le comte de Gramoni, libertin du Grand Siècle, s'étaii permis de rivaliser en amour avec le roi. Il fat exilé à Londres où il rencontra Antoine 1 lamilion qui rédigea les Mémoires de la vie du comte de Gramoni (1713).
3. En exil à Londres, Saint Evremond fut l'ami de Gramont et de Hamilton.
4. Ovide, auteur de L'Art daimer, est encadré par deux écrivains militaires, le chevalier de Folard (1669-1752) et Végèce, auteur latin du v siècle, connu pour un Traité de l'art militaire.
Ouvres
L'épreuve sentimentale subie à quinze ans donne à la poésie de Bonnard un caractère propre au XVIIIe siècle : à la différence de celle de ses amis Bertin, Dorat ou Pezay, elle n'est jamais libertine et se veut au contraire grave et élégiaque. On peut citer parmi ses poésies l' Épître à M. de Boufflers et l'Épître à un ami revenant de l'armée. Elles ont été publiées par Sautereau de Marsy en 1791 (1 vol. in-8º). |
