wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Auguste Barbier



Iambes, les victimes - Poéme


Poéme / Poémes d'Auguste Barbier





Une nuit je rêvais... et dans mon rêve sombre,

Autour d' un ténébreux autel,

Passaient, passaient toujours des victimes sans nombre,

Les bras tendus vers l' éternel.

Toutes avaient au front une trace luisante;

Toutes, comme un maigre troupeau

Qui laisse à l' écorcheur sa tunique pesante,

Portaient du rouge sur la peau.

Et toutes, ce n' étaient que vieillards à grand âge,

Le bâton d' ivoire à la main,

Comme ceux que la mort, en un jour de carnage

Trouva sur le fauteuil romain;

Que jeunes gens amis, à la vaste poitrine,

Au coeur solide et bien planté,

Frappés, la bouche ouverte, et d' une voix divine

Chantant la belle liberté;

Ce n' étaient que des corps meurtris et noirs de fange,

Du sable encor dans les cheveux,

Et battus bien longtemps, sur une rive étrange,

Des vents et des flots écumeux;

Ce n' étaient que des flancs consumés par les flammes

Dans le creux des taureaux d' airain,

Que membres déchirés sous mille dents infâmes

Devant le peuple souverain;

Que des porteurs divins de blessures infimes,

Des sages couronnés d' affront,

Des orateurs sacrés, des poëtes sublimes,

Tombés en se touchant le front;

Puis des couples d' amants, puis la foule des mères

Traînant leurs enfants par le bras,

Et les petits enfants pleins de larmes amères

Et soupirant à chaque pas

Et ces ombres, hélas! Avides de justice,

Plaintives, les mains dans les airs,

Demandaient vainement le prix du sacrifice

Au dieu puissant de l' univers.






Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.



Auguste Barbier
(1805 - 1882)
 
  Auguste Barbier - Portrait  
 
Portrait de Auguste Barbier


mobile-img