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Alain Borne



Légendaire - Poéme


Poéme / Poémes d'Alain Borne





Dors ma petite fille

tandis que des couteaux ensemencent d'argent

l'horizon qu'ils meurtrissent

c'est dans si longtemps qu'il faudra mourir

la vie descend vers la mer de son sable insensible

Dors contre mon cour fleur de mon émoi.

Laisse-moi parler de ma vie

il est tard chez moi, ma petite aube

il faudrait une horloge folle pour sonner mes heures

un jaquemart d'enfer.

C'en est fini de la jeunesse où l'amour est sans réponse ces mains qui chassent tes cheveux contre la douceur

du vent ces lèvres de chanson et ce cour qui t'apaise sont ceux d'un homme de la honte

Laisse-moi parler de ce pays où l'on va vêtu de fourrures où règne un froid étrange et des gestes légendaires

Tu le vois luire comme un nord de neige grise

C'est là-bas que j'ai vécu entre le meurtre et le remords



c'est là-bas que nous irons poussés par
Dieu et par le

sang et je te recevrai parmi les autres loups comme une

louve

Dors dans le soleil et dans ta chair fragile

personne encore n'attelle le traîneau

le moujik s'enivre à l'auberge des âges

et les chevaux sont encore libres au-delà de la terre

Mais je sais que le
Vieux malgré sa longue ivresse construira la voiture de ses mains ironiques et qu'il fera pleuvoir une pluie de lassos sur le rêve de ces montures

Je vois déjà son ombre immense, je la connais

il vient pour toi, il prend mesure

comme pour ton léger cercueil

et fait claquer son fouet dans l'air illusoire

où naîtra l'attelage

Ton innocence peut dormir sur la blessure de mon

cour les lys poussent le long des mares et leur blancheur se

retrouve sur l'eau sale devenue miroir

Hélas j'écoute dans sa prison mûrir ton sang rien ne me retiendra de délivrer son cours quand ta pudeur dépaysée des landes épellera les brûlures de la vie

Dors petite aube, dans le murmure de mon chagrin

la vie est douce, la mort est loin

et les chemins vont sous les fleurs

vers un
Dieu qui sourit aux prières des vierges



L'huile de la vie ne descend pas encore consacrer ta chair d'un sacrement maudit et je puis te ravir de légendes en poudre plus réelles pour toi que l'histoire de demain






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Alain Borne
(1915 - 1962)
 
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