Sonnet lxxxix - Sonnet

Diane, ta coustume est de tout déchirer,

Enflammer, desbrider, ruiner, mettre en pièces,
Entreprises, desseins, espérances, finesses,
Changeant en desespoir ce qui fait espérer.



Tu vois fuir mon heur, mon ardeur empirer,
Tu m'as sevré du laict, du miel de tes caresses,
Tu resondes les coups dont le cour tu me blesses
Et n'a d'autre plaisir qu'à me faire endurer.



Tu fais brusler mes vers lors que je t'ydolastre,

Tu leur fais avoir part à mon plus grand desastre : «
Va au feu, mon mignon, et non pas à la mort,



Tu es égal a moy, et seras tel par elle. »
Diane repen toy, pense que tu as tort
Donner la mort à ceux qui te font immortelle.