Achille Chavêe |
Jeunesse accumulatrice en toi des cycles de vengeance pour les partitions de l'histoire jeunesse aux épaules de fleuve en herbe aux mains de papier vierge aux cyclones de pitié rédemptrice et d'amour aux barricades de hasard aux cristaux de monogamie aux désirs obscurs et sains et durs de violence paradoxale jeunesse d'idées blanches de baisers d'Equateur de statue de la statue et de sa négation de la statue qui est tienne qui est nôtre et qui se perd dans l'ensablement des civilisations dans les sables des grèves et des îles désertes où toujours tu fais l'amour à ta façon lucide à ta manière hautaine impitoyable qui te dévore hélas comme un serment prêté au dieu secret de la dialectique Jeunesse tu es le sein et l'aile et l'époque tu es le souffle et l'antre des saisons tu es la captation des parfums interdits tu es le vin de l'homme qui consent à mourir à condition de trouver dieu de le combattre de le vaincre d'être identique à lui plus qu'un enfant de mage Jeunesse aux pieds de cartouche allumée sur le tonneau de dynamite sous l'oreiller de la conjuration dans la cave inoubliable des punitions injustes aux yeux clos de malheur d'un malheur qui vibre comme une lyre Ô jeunesse qui restes le miracle dont je vis qui restes l'empreinte aux baisers de panthère dont je garde les stigmates de griffes et de jungle impératrice des mauvais lieux tu ne mendies pas la solitude aux narines de peur divine lu ne mendies pas les caresses d'une mère d'une sour ou d'un frère qui te maudissent secrètement tu respires aisément dans tous les drames dans le roman épique du bien et du mal qui de nuit en jour se hérissent de pointes aiguës de dévorantes morsures de flagellation de torturantes confessions publiques de lyriques objurgations secrètes parfois livrées aux fauves que tu portes en toi parfois livrées aux grands vents de bonté jeunesse clandestine et sadique aux livres de terres ingrates et de monstres aux cimes de lévitation aux massacres inévitables larges ouverts à tes hôpitaux de marbre jeunesse déchirée d'hérésie et de schisme d'apostolat d'excommunication de sobriquets de ruisseaux de miracles à venger les martyrs à créer le miracle dans les arènes de Rome d'Occident et d'ailleurs intouchable jeunesse présent je te défendrai toujours sur les barricades de cours que dressent les destins jeunesse aux serments de lait de mère aux seins de laine de nids d'oiseaux aux palais de poissons et de feuilles aux cariatides de sexe de triade et d'atome aux blessures de sphynx succombant à ses propres [questions aux écarlates blessures de méthode et de gouffre jeunesse aux couronnes d'aventure aux sarcasmes d'initiations et de dégoûts voraces aux caducées d'ivrognerie et de vertu éternelle jeunesse inviolable et pure 20 août 1940 |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Achille Chavêe (1906 - 1969) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Achille Chavêe | |||||||||