Achille Chavêe |
Je fus je reste un alibi déchiré un abîme déchirant aux trous accessoires de voyance logique aux hymnes qui absorbent quand on monte qui dévorent quand on descend je fus je reste je suis toujours une corde de la harpe gigantesque au sexe de pierre philosophale sécrétant la perle LIBERTÉ toujours sainement orgueilleux comme il convient de l'être quand on a vécu vaincu l'enfer des hommes qui n'ont qu'une âme désaffectée qu'un purgatoire différentiel qu'un paradis de perdition Toi mon démon qui me protèges sauve-moi de la vie et de la mort faciles aux serments regrettables sauve l'homme tout court que notre siècle n'a pas inventé mais recueilli l'homme précieux aux miracles très simples à portée des lèvres l'homme aux leviers de certitude rouge de racines méticuleuses de promesses harassantes l'homme aux matériaux d'éternité concrète modelant de sa griffe royale de ses pouces de sculpture les si bonnes choses évidentes l'abondance universelle les bonnes rasades collectives les beuveries d'étoiles sous le gel sauve l'homme tout court qui a des yeux qui a des mains des oreilles multiples invendables qui poussent dans les champs de la nuit flagellée de la nuit crucifiée sur notre corps de colère sur notre corps de misère sur notre corps de lumière notre corps déchiré écorché de mystère |
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Achille Chavêe (1906 - 1969) |
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Portrait de Achille Chavêe | |||||||||