Achille Chavêe |
à Jean Bastien Mon cour veine ou déveine aura des ailes dans les montagnes et dans la plaine des hommes meurent pour la liberté L'oiseau parle une langue inconnue il n'a jamais pensé à la chance mais la chance est pour lui dans les chansons mêmes de la peur la vie n'est qu'un signe pour ceux qui meurent dans la nuit trahis par la clarté lunaire par les regards obstinés du soleil Il y a parfois un homme qui vient d'Albanie il parle de la liberté comme d'un sein de marbre il y a des hommes qui viennent des villages perdus ils parlent de la liberté comme d'une source pure il y a d'autres hommes qui viennent des montagnes ils en parlent par signes et par silences durs il y a les hommes aussi qui viennent de n'importe où aux comparaisons obscures et justes il y a des hommes simples les hommes qui boivent et les hommes qui ne boivent jamais qui confondent la liberté la mort l'amour le souvenir de [leur maman l'histoire de leur vie de leur patrie de leurs amours en mots très simples et en gestes de neige. 7 mars 1937 |
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Achille Chavêe (1906 - 1969) |
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Portrait de Achille Chavêe | |||||||||