Achille Chavêe |
La toge de miséricorde drape ma fièvre de conscience Mais tout éprouve et rien ne prouve Sous le catafalque du rire gît un cadavre de beauté à Noël Arnaud Mes lions s'incrustaient dans le sable j'avais très mal trop mal la femme nue que j'aurais pu aimer étant couverte d'insectes millénaires Un pauvre type ainsi que moi perdu m'avait justement racolé sous le rouge fanal du désespoir Un oiseau-mouche est venu boire en notre verre et ce fut fait en trois secondes au comptoir inquiétant du café de la nuit Qui pourrait bien me dire ce qu'il faut en conclure ? Couchez-vous à plat ventre sur votre carrelage regardez-le interrogez vous obtiendrez une réponse Après cet exercice allez donc vous laver les mains le bout du nez n'oubliez pas d'épousseter votre conscience Une mouche me souriait car c'était une fine mouche Mais de quoi pouvait-elle bien sourire ? Mais de nous les hommes j'imagine Ivre elle se mourait d'avoir bu dans la coupe de l'humain à Madame M. Wilmart Je ne boirai que du sang de lumière je ne boirai que du sang de vertu je ne boirai que le secret du ciel J'achèverai jusqu'à la lie la gourde de mon cour qui n'appartient qu'à l'inconnu à Jean Cambier Un cheval avait l'envie incoercible d'aimer un papillon Nous chercherons nous découvrirons la formule Un jour sur un très simple signe le cheval et le papillon viendront habiter ma maison notre maison sacrée qui tombe en ruine Ils parleront ensemble de tout ce que je ne sais pas encore Attentive sera mon âme à Armand Simon Sur la nappe de l'instant comment survivre à son propre secret près de l'icône triste à Marcel Havrenne L'ouf était dans sa coque et regardait Julien Mais un poète qui passait par là les négligea et dévora deux pots de fleurs en tout bien tout honneur Les hostilités sont ouvertes La nuit s'impose Il faut se battre sur tous les fronts Je reste identique à la flèche du peau-rouge de mon enfance Quant à ma carte de visite je l'ai perdue il y a bien longtemps dans un immense champ de blé à Paul Colinet J'habitais je ne sais plus quelle mansarde de l'humain abandon Avec une seule larme de ma peine comme un torrent j'aurais lavé les pieds du Christ |
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Achille Chavêe (1906 - 1969) |
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Portrait de Achille Chavêe | |||||||||