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Victor Hugo



Pour les pauvres - Poéme


Poéme / Poémes d'Victor Hugo





Dans vos fêtes d'hiver, riches, heureux du monde,
Quand le bal tournoyant de ses feux vous inonde.
Quand partout à l'entour de vos pas vous voyez
Briller et rayonner cristaux, miroirs, balustres.
Candélabres ardents, cercle étoile des lustres.
Et la danse, et la joie au front des conviés;

Tandis qu'un timbre d'or sonnant dans vos demeures
Vous change en joyeux chant la voix grave des heures,
Oh ! songez-vous parfois que, de faim dévoré,
Peut-être un indigent dans les carrefours sombres
S'arrête, et voit danser vos lumineuses ombres
Aux vitres du salon doré ?

Songez-vous qu'il est là sous le givre et la neige,

Ce père sans travail que la famine assiège?

Et qu'il se dit tout bas : «
Pour un seul que de biens!

A son large festin que d'amis se récrient !

Ce riche est bien heureux, ses enfants lui sourient !

Rien que dans leurs jouets que de pain pour les miens!



Et puis à votre fête il compare en son âme
Son foyer où jamais ne rayonne une flamme,
Ses enfants affamés, et leur mère en lambeau.
Et, sur un peu de paille, étendue et muette.
L'aïeule, que l'hiver, hélas 1 a déjà faite
Assez froide pour le tombeau 1

Car
Dieu mit ces degrés aux fortunes humaines.
Les uns vont tout courbés sous le fardeau des peines;
Au banquet du bonheur bien peu sont conviés.
Tous n'y sont point assis également à l'aise.
Une loi, qui d'en bas semble injuste et mauvaise.
Dit aux uns : jouissez! aux autres : enviezI

Cette pensée est sombre, amère, inexorable,
Et fermente en silence au cour du misérable.
Riches, heureux du jour, qu'endort la volupté.
Que ce ne soit pas lui qui des mains vous arrache
Tous ces biens superflus où son regard s'attache; -
Oh! que ce soit la charité!

L'ardente charité, que le pauvre idolâtre!
Mère de ceux pour qui la fortune est marâtre.
Qui relève et soutient ceux qu'on foule en passant.
Qui, lorsqu'il le faudra, se sacrifiant toute,
Comme le
Dieu martyr dont elle suit la route.
Dira : <
Buvez ! mangez ! c'est ma chair et mon sang. »

Que ce soit elle, oh! oui, riches! que ce soit elle
Qui, bijoux, diamants, rubans, hochets, dentelle,



Perles, saphirs, joyaux toujours faux, toujours vains.
Pour nourrir l'indigent et pour sauver vos âmes,
Des bras de vos enfants et du sein de vos femmes
Arrache tout à pleines mains !

Donnez, riches !
L'aumône est sour de la prière.
Hélas! quand un vieillard, sur votre seuil de pierre.
Tout roidi par l'hiver, en vain tombe à genoux;
Quand les petits enfants, les mains de froid rougies,
Ramassent sous vos pieds les miettes des orgies,
La face du
Seigneur se détourne de vous.

Donnez! afin que
Dieu, qui dote les familles.
Donne à vos fils la force, et la grâce à vos filles;
Afin que votre vigne ait toujours un doux fruit;
Afin qu'un blé plus mûr fasse plier vos granges;
Afin d'être meilleurs; afin de voir les anges
Passer dans vos rêves la nuit
I

Donnez! il vient un jour où la terre nous laisse.
Vos aumônes là-haut vous font une richesse.
Donnez! afin qu'on dise : 0
II a pitié de nous! »
Afin que l'indigent que glacent les tempêtes.
Que le pauvre qui souffre à côté de vos fêtes,
Au seuil de vos palais fixe un oil moins jaloux.

Donnez! pour être aimés du
Dieu qui se fit homme,
Pour que le méchant même en s'inclinant vous nomme,



Pour que votre foyer soit calme et fraternel;
Donnez! afin qu'un jour à votre heure dernière.
Contre tous vos péchés vous ayez la prière
D'un mendiant puissant au ciel!





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Victor Hugo
(1802 - 1885)
 
  Victor Hugo - Portrait  
 
Portrait de Victor Hugo


Biographie / Ouvres

C'est Hugo qui, sans doute, a le mieux incarné le romantisme: son goût pour la nature, pour l'exotisme, ses postures orgueilleuses, son rôle d'exilé, sa conception du poète comme prophète, tout cela fait de l'auteur des Misérables l'un des romantiques les plus purs et les plus puissants qui soient. La force de son inspiration s'est exprimée par le vocabulaire le plus vaste de toute la littérature

Chronologie

1802
- Naissance le 26 Février à Besançon. Il est le troisième fils du capitaine Léopold Hugo et de Sophie Trébuchet. Suivant les affectations du père, nommé général et comte d'Empire en 1809, la famille Hugo s'établit en Italie, en Espagne, puis à Paris.

Chronologie historique

1848

Bibliographie sÉlective


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