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Victor Hugo



Pan - Poéme


Poéme / Poémes d'Victor Hugo





Si l'on vous dit que l'art et que la poésie
C'est un flux éternel de banale ambroisie,
Que c'est le bruit, la foule, attachés à vos pas,
Ou d'un salon doré l'oisive fantaisie.
Ou la rime en fuyant par la rime saisie,
Oh ! ne le croyez pas !



O poètes sacrés, échevelés, sublimes.

Allez, et répandez vos âmes sur les cimes.

Sur les sommets de neige en butte aux aquilons,

Sur les déserts pieux où l'esprit se recueille.

Sur les bois que l'automne emporte feuille à feuille,

Sur les lacs endormis dans l'ombre des vallons !



Partout où la nature est gracieuse et belle,
Où l'herbe s'épaissit pour le troupeau qui bêle.
Où le chevreau lascif mord le cytise en fleurs,
Où chante un pâtre, assis sous une antique arcade.
Où la brise du soir fouette avec la cascade
Le rocher tout en pleurs;



Partout où va la plume et le flocon de laine;
Que ce soit une mer, que ce soit une plaine,
Une vieille forêt aux branchages mouvants.
Iles au sol désert, lacs à l'eau solitaire,
Montagnes, océans, neige ou sable, onde ou terre.
Flots ou sillons, partout où vont les quatre vents;



Partout où le couchant grandit l'ombre des chênes.
Partout où les coteaux croisent leurs molles chaînes.
Partout où sont des champs, des moissons, des cités.
Partout où pend un fruit à la branche épuisée.
Partout où l'oiseau boit des gouttes de rosée.
Allez, voyez, chantez!



Allez dans les forêts, allez dans les vallées.
Faites-vous un concert des notes isolées !
Cherchez dans la nature, étalée à vos yeux.
Soit que l'hiver l'attriste ou que l'été l'égayé.
Le mot mystérieux que chaque voix bégaye. Écoutez ce que dit la foudre dans les cieux!



C'est
Dieu qui remplit tout.
Le monde, c'est son temple. Ouvre vivante, où tout l'écoute et le contemple !
Tout lui parle et le chante.
Il est seul, il est un.
Dans sa création tout est joie et sourire;
L'étoile qui regarde et la fleur qui respire,
Tout est flamme ou parfum !

Enivrez-vous de tout! enivrez-vous, poètes.
Des gazons, des ruisseaux, des feuilles inquiètes.



Du voyageur de nuit dont on entend la voix.
De ces premières fleurs dont février s'étonne,
Des eaux, de l'air, des prés, et du bruit monotone
Que font les chariots qui passent dans les bois !



Frères de l'aigle! aimez la montagne sauvage :
Surtout à ces moments où vient un vent d'orage.
Un vent sonore et lourd qui grossit par degrés,
Emplit l'espace au loin de nuages et d'ombres,
Et penche sur le bord des précipices sombres
Les arbres effarés !



Contemplez du matin la pureté divine,
Quand la brume en flocons inonde la ravine.
Quand le soleil, que cache à demi la forêt,
Montrant sur l'horizon sa rondeur échancrée.
Grandit, comme ferait la coupole dorée
D'un palais d'Orient dont on approcherait !



Enivrez-vous du soir! à cette heure où, dans l'ombre,
Le paysage obscur, plein de formes sans nombre,
S'efface, de chemins et de fleuves rayé;
Quand le mont, dont la tête à l'horizon s'élève,
Semble un géant couché qui regarde et qui rêve,
Sur son coude appuyé !



Si vous avez en vous, vivantes et pressées.
Un monde intérieur d'images, de pensées.
De sentiments, d'amour, d'ardente passion,
Pour féconder ce monde, échangez-le sans cesse
Avec l'autre univers visible qui vous presse !
Mêlez toute votre âme à la création !



Car, o poètes saints! l'art est le son sublime.
Simple, divers, profond, mystérieux, intime.
Fugitif comme l'eau qu'un rien fait dévier.
Redit par un écho dans toute créature.
Que sous vos doigts puissants exhale la nature, 1
Cet immense clavier!



8 novembre 1831.





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Victor Hugo
(1802 - 1885)
 
  Victor Hugo - Portrait  
 
Portrait de Victor Hugo


Biographie / Ouvres

C'est Hugo qui, sans doute, a le mieux incarné le romantisme: son goût pour la nature, pour l'exotisme, ses postures orgueilleuses, son rôle d'exilé, sa conception du poète comme prophète, tout cela fait de l'auteur des Misérables l'un des romantiques les plus purs et les plus puissants qui soient. La force de son inspiration s'est exprimée par le vocabulaire le plus vaste de toute la littérature

Chronologie

1802
- Naissance le 26 Février à Besançon. Il est le troisième fils du capitaine Léopold Hugo et de Sophie Trébuchet. Suivant les affectations du père, nommé général et comte d'Empire en 1809, la famille Hugo s'établit en Italie, en Espagne, puis à Paris.

Chronologie historique

1848

Bibliographie sÉlective


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