wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Tristan Corbière



êpitaphe - Poéme


Poéme / Poémes d'Tristan Corbière





II se tua d'ardeur, ou mourut de paresse.

S'il vit, c'est par oubli; voici ce qu'il se laisse :

-
Son seul regret fut de n'être pas sa maîtresse. -

Il ne naquit par aucun bout,
Fut toujours poussé vent-de-bout,
Et fut un arlequin-ragoût,
Mélange adultère de tout.



Du je-ne-sais-quoi. -
Mais ne sachant où;

De l'or, - mais avec pas le sou;

Des nerfs, - sans nerf.
Vigueur sans force;

De l'élan, - avec une entorse;

De l'âme, - et pas de violon;

De l'amour, - mais pire étalon.

-
Trop de noms pour avoir un nom. -

Coureur d'idéal, -- sans idée;
Rime riche, - et jamais rirnée;
Sans avoir été, - revenu;
Se retrouvant partout perdu.

Poète, en dépit de ses vers;
Artiste sans art, - à l'envers,
Philosophe, - à tort à travers.

Un drôle sérieux, - pas drôle.
Acteur, il ne sut pas son rôle;
Peintre : il jouait de la musette;
Et musicien : de la palette.

Une tête! - mais pas de tête;
Trop fou pour savoir être bête ;
Prenant pour un trait le mot très.

-
Ses vers faux furent ses seuls vrais.

Oiseau rare - et de pacotille;
Très mâle... et quelquefois très fille;
Capable de tout, - bon à rien ;
Gâchant bien le mal, mal le bien.
Prodigue comme était l'enfant
Du
Testament, - sans testament.
Brave, et souvent, par peur du plat,
Mettant ses deux pieds dans le plat.

Coloriste enragé, - mais -blenit,
Incompris... - surtout de lui-même,
Il pleura, chanta juste faux; -r-
Et fut un défaut sans défauts.

Ne fut quelqu'un, ni quelque chose
Son naturel était la pose.
Pas poseur, - posant pour l'uniqu»,
Trop naïf, étant trop cynique;
Ne croyant à rien, croyant tout. -
Son goût était dans le dégoût.

Trop cru, - parce qu'il fut trop cuii,
Ressemblant à rien moins qu'à lui,
Il s'amusa de son ennui,
Jusqu'à s'en réveiller la nuit.
Flâneur au large, - à la dérive, Épave qui jamais n'arrive...

Trop
Soi pour se pouvoir soufarr -L'esprit à sec et la tête ivre,
Fini, mais ne sachant finir, il mourut en s'attendant vivr
Et vécut, «'attendant mourir.

Ci-gît, - cour sans cour, mal piante,
Trop réussi, - comme raté.






Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.



Tristan Corbière
(1845 - 1875)
 
  Tristan Corbière - Portrait  
 
Portrait de Tristan Corbière


Biographie / Ouvres

1845.

mobile-img