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Simone de Beauvoir

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Qu'est-ce qu'une femme ?


Poésie / Poémes d'Simone de Beauvoir





La parution du Deuxième sexe est une véritable révolution. Il ne s'agit pas uniquement de revendiquer des droits pour les femmes, mais de démontrer à l'aide d'un système philosophique comment, au cours des siècles, la différence entre les sexes s'est faite à leur détriment. Simone part d'une étude historique et aboutit à une enquête sociologique qui remet en cause toutes les idées reçues, tous les préjugés, qu'ils soient religieux, historiques ou politiques. On ne parle pas de condition masculine, pourquoi alors la condition féminine est-elle un sujet de réflexion ? La plus indépendante des femmes se définit d'abord comme une femme, avant de se dire philosophe, écrivain ou scientifique. En travaillant à son essai, elle se rend compte que sa situation personnelle est exceptionnelle : elle la doit à son intelligence, à sa capacité de travail et à son milieu d'origine, ainsi probablement qu'à l'absence d'un frère. Née dans un milieu pauvre, aurait-elle eu l'occasion de passer l'agrégation ? Dans ce cas, un garçon aurait eu plus de chance de bénéficier d'une bourse qu'une fille.



Cet ouvrage n'est pas une liste de revendications, mais un travail de recherche minitieux : Simone retrace, au long de l'histoire de l'humanité, l'évolution de la situation des femmes au regard des sciences et des arts. Elle pose des questions qui dérangent, tant aux hommes qui dominent la société qu'aux femmes qui acceptent cette domination. Ce sont les femmes qui élèvent les enfants et transmettent les schémas traditionnels, les femmes encore qui préfèrent la sécurité auprès des hommes aux risques de l'indépendance. Seule la culture peut faire évoluer la situation, en offrant à tous, garçons et filles, le même accès à l'éducation et au savoir. La France des années 50 est encore très traditionnelle, et le scandale que ces idées provoquent est grand. On l'accuse de détruire les bases de la société en faisant le procès de la famille, du couple, de l'éducation. On murmure qu'elle a un enfant caché de Sartre, des dizaines d'amants, ou au contraire qu'elle déteste les hommes et n'aime que les femmes. On attaque en fait sa personne, mais peu le fond du livre, que les critiques décrivent comme dégoûtant ou malsain sans vraiment l'analyser.



L'Église catholique met l'ouvrage à l'index, la presse conservatrice n'a pas de mots assez durs pour la philosophe. Les communistes sont également très critiques : pour eux la condition féminine n'est pas un combat, puisque la révolution apportera la liberté et l'égalité au peuple, hommes et femmes confondus. D'ailleurs, le livre restera interdit en URSS jusqu'en 1990. À droite comme à gauche, on lui reproche de vouloir priver la France d'enfants en prônant la maternité choisie. Mais le succès public est phénoménal. Dans un pays où les femmes n'ont le droit de vote que depuis quatre ans, où le mari est l'unique chef de famille, où la contraception et même la sexualité sont des sujets tabous, vingt-deux mille exemplaires du premier tome disparaissent en une semaine. Le deuxième sexe se vend à deux millions d'exemplaires en langue anglaise, figure un an parmi les meilleures ventes au Japon, est traduit en allemand, en espagnol, en danois, en arabe, en hébreu, en polonais... Ce que ce livre montre, au-delà du féminisme, c'est l'impact de la culture sur le devenir de l'individu, homme ou femme, et la possibilité pour chacun, grâce à l'éducation et à la réflexion, de décider de son destin. Il donne à Simone de Beauvoir une célébrité égale à celle de Jean-Paul Sartre.



Pendant que partisans et adversaires se déchaînent, Castor commence un nouveau roman. Elle veut y décrire la vie des intellectuels après la guerre, leur rôle artistique et politique, et y inclure son amour pour Nelson. Son sujet, c'est son milieu, auquel l'Occupation puis la Libération ont fait comprendre la nécessité de l'engagement.

Son roman rend compte de cette évolution, des doutes qu'elle apporte. Le personnage d'Anne, proche de Castor, vit un amour passionné avec un écrivain américain, Lewis Brogan, tout en vivant avec un intellectuel qui cherche à prendre part à la vie politique. Ils ont une fille adulte, Nadine, avec laquelle les relations sont à la fois affectueuses et difficiles, et un grand ami, Henri, un journaliste en quête de morale politique et de vérité. Beaucoup d'éléments sont directement inspirés de la vie de Simone. Par son récit des amours d'Anne et Lewis, elle veut rendre hommage à Nelson, à qui elle dédie son roman.

Pourtant sa liaison avec Algren est difficile. Une rupture survient en 1951-52, parce qu'il ne peut supporter de la partager ; il n'admet pas le principe de contingence, ou alors, il veut être l'amour nécessaire. Nelson envisage de se remarier avec son ex-femme : il préfère un couple réel à un amour impossible. « Aimer une femme qui ne vous appartient pas, qui fait passer d'autres choses et d'autres gens avant vous, sans qu'il soit question de jamais passer le premier, ce n'est pas acceptable », lui écrit-il. Elle prend acte de la rupture et ils se promettent de garder leur amitié intacte. Leur correspondance continue, plus intime, plus sereine à présent que la passion est derrière eux.



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Simone de Beauvoir
(1908 - 1986)
 
  Simone de Beauvoir - Portrait  
 
Portrait de Simone de Beauvoir

Ouvres

Née dans une famille bourgeoise et catholique, Simone de Beauvoir entreprend, à l'âge de 17 ans, des études de lettres et de mathématiques. En 1926, elle adhère à un mouvement socialiste et suit des cours de philosophie à la Sorbonne pour préparer le concours de l'agrégation. C'est à cette époque qu'elle fait la connaissance de Jean-Paul Sartre, qui fréquente le même groupe d'étudiants qu'elle. Dé

Bibliographie sÉlective


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