Pour le jour des cendres - Sonnet

Vous allez maintenant à ce temple honorable

Les yeux bas, la voix foible, et le cour frémissant,
Pour demander pardon vostre erreur confessant,
A celuy qui pour nous eust la mort aggreable,



Mais deux heures après vostre oil impitoyable
Et ce cour ennemy qui me rend languissant
Plein d'inhumanité la pitié banissant
Retourne à redoubler mon mal insupportable.



J'invoque l'éternel qui sçait mes passions,
Qu'il n'exauce non plus vos méditations
Que vous voulez ma peine et ma douleur entendre :



Car j'iroy reprenant la justice des
Cieux

Apres m'avoir bruslé des raiz de vos beaux yeux
Si vous en étiez quitte en prenant de la
Cendre.