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Rachida Madani



Contes d'une tête tranchée - Poéme


Poéme / Poémes d'Rachida Madani





(extraits)

Deuxième conte



XIV

La mer est à nous

la mer est à boire

la mer tout entière se loge

dans le creux de la main.

Si tu te remplissais

te barbouillais d'azur ?

Si ton pied foulait la mer ?

Si ta main apprenait les caresses océaniques ?

Si les vagues sur ton corps ?

Si les algues mêlées à ton désir ?

Si le sel sur tes blessures ?

Si la fureur de l'océan dans ton sang ?

Si soudain tu renaissais ?

Si soudain le rire ?

Soudain l'été ?

Soudain les plages de ton enfance et

les chansons ?
Si soudain tu voyais des deux yeux ?
Si tu entendais des deux oreilles le cri de toutes les bouches ?
Et si soudain tu te levais ?
Et si tout aussi soudain tu te mettais

à dire
Non ?

Troisième conte



VII

Par quelle déchirure

voie de violence et de sang

tu es entrée

Soif

dans ce corps sans ombre ?

Vite une oasis

un puits

une trêve.

La mort le rire aux côtes

]e rire aux griffes

lance ses vautours

sur mes épaules nues.

Si je tombe le soleil frappe

et des serpents de routes m'assaillent

et dévoient mes caravanes.

Si je tente vers le ciel

un cri de rage et d'agonie

mon appel se perd

dans le silence toujours plus fort

que la tempête.
Mais allié au piège des sables mouvants mon cri rend impraticable le chemin de l'oubli.



VIII

Ce n'est pas un appel

pour recueillir la pluie

ni pour crever les citernes

ni pour creuser un puits

pas même pour rester stoïque

comme une sentinelle au bord du gel.

C'est un acte pour résumer les mots

dans la bouche

comme le tonnerre résume la colère

des cieux.

Après le cri elle se tait

plus fort

pour en mesurer la portée aux échos

des grottes.

Elle se tait pour souffler

dans les canons vides

soupeser les sacs de poudre

et ajuster son tir.




X



Elle s'est barricadée car elle sait combien le désert est traître.

Elle en fait un sablier et fixe son cou à la chute du dernier grain de cristal.
En attendant elle place une mine dans chaque poème qu'elle lance sans savoir quel front il ira ruiner avant que dans sa bouche la parole lui soit reprise.



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Rachida Madani
(1951 - ?)
 
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