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Paul Morin



Je reverrai souvent... - Poéme


Poéme / Poémes d'Paul Morin





Je reverrai souvent ton jeune et cher visage,

Petite fille que j'aimai.
Ton regard confiant, ta voix si fraîche et sage,

Sont mon désir jamais calmé.



Souviens-toi.
Je ne veux pas que tu te dérobes

A des regrets inapaisés,
Quand, moi, je serai encor la couleur de tes robes

Et le nombre de tes baisers.

Je te suivais partout, pâle de jalousie,



Lycéenne au rire trompeur
Dont l'enfantine, heureuse, et tendre frénésie

Me faisait alors presque peur...

Tu savais être sour, amoureuse, héroïne,

Toi seule avais pitié de moi
Quand,
Pierrot dédaigné de quelque
Colombine,



Je te confiais mon émoi.

Souviens-toi.
Le miroir de tes prunelles sombres

Et ta chaude bouche d'enfant,
Tu me les as donnés, dans le jardin plein d'ombres,

Un jour de juillet triomphant ;



J'ai su tes grands chagrins, ton âme puérile,

Ces secrets que l'on ne dit pas
Hors à celui dont la poitrine est un asile

Et qui vous tient entre ses bras.



Mais puisque vous narguez maintenant mes prières,

Puisque vous évitez mes yeux,
Après m'avoir livré vos brûlantes paupières

Et votre cou délicieux,



Songez que désormais je saurai vous connaître,

Vos charmes seront impuissants ;
Faites à votre gré l'amour mourir ou naître

En d'autres seins d'adolescents.

Ah ! vous aurez toujours la mémoire, la crainte,



L'obsession du soir d'hiver
Où vous avez connu, dans ma dernière étreinte,

Combien un baiser est amer !

Puissiez-vous ne jamais ressentir - ta pensée

Me fait encore défaillir ! -
Le dur déchirement d'être ainsi délaissée



Par celui qu'on ne peut haïr...

Si vous m'abandonnez, aujourd'hui, le coupable
Ce n'est pas moi, chère, c'est vous ;

Car tout le pauvre amour dont mon cour est capable,
Il l'avait mis à vos genoux.

Mais, quoiqu'il ne soit rien de vous que je ne sache,
Vous ne saurez pas tout de moi :



J'emporte un souvenir que j'aime et que je cache,
Comprendrez-vous jamais pourquoi ?

Je rêverai toujours d'une aigre mandoline,
D'un rythme de valse âpre et doux,

De doigts blancs caressant sous la lampe opaline
Des cheveux odorants et fous ;



D'un clair après-midi de neige fine et nette,

Et du vieux parc étincelant
Où, seule à mes côtés, une souple fillette

Galopait sur un cheval blanc ;

Et de tant d'autres jours, et de tant d'autres choses
Qui ne furent rien pour vous, mais



Que je chéris en moi comme de mortes roses
Qui ne refleuriront jamais...

Et si, plus tard, quelque aventure merveilleuse
Nous fait suivre un même chemin,

Peut-être - et j'en mourrai d'angoisse trop joyeuse
Voudras-tu me tendre la main ?



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Paul Morin
(1889 - 1963)
 
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