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Paul Morin



Cicéron à paetus - Poéme


Poéme / Poémes d'Paul Morin





Mon ami, je suis las des luttes politiques.

On m'interpelle un peu partout : sous les portiques,

Dans la rue, au
Forum...
Mes clients sont ravis

D'être, chaque matin, à savoir mon avis

Les premiers.
Le sénat a vu plus d'une émeute,

Les vieux
Pères
Conscrits, plus haineux qu'une meute,

Cherchent quelque victime à mettre sous leur dent.

Le peuple est criailleur.
Le soleil est ardent...

Paetus, depuis hier, je suis à la campagne !

Antoine est excité par sa douce compagne,

Le terrain est brûlant... de diverses façons,

Notre tendre empereur est furieux, - passons !

Enfin, j'ai cru prudent, car je tiens à la vie,

De prestement quitter et la ville et
Fui vie.

Je serai désormais plus épicurien

Qu'Épicure lui-même, et ne chercherai rien

Que le sage plaisir d'une joyeuse chère.

L'épouse - qui toujours m'est de plus en plus chère ? -

M'a suivi.
Nous voyons quelques gens.
J'ai donné

À l'exquis
Verrius, toujours efféminé,

Un repas.
Quelle grâce et quelles élégances !

J'accorde, le midi, deux ou trois audiences



Aux importuns jaseurs qu'hélas ! j'ai pour voisins ;

J'émonde mes rosiers, mes ceps lourds de raisins,

Je lis un peu...
Paetus, admire mon audace :

Hirtius est venu demander une place

À ma table, et ce roi raffiné, parfumé,

Viveur aux copieux festins accoutumé,

Cet arbitre, ce chef reconnu des esthètes,

N'a pu trouver chez moi que de pauvres crevettes,

Des becfigues, des oufs farcis de poivre blanc,

Un marcassin de lait, et ce doux vin troublant

Que je reçois de
Chypre.
Il a pâli de rage !

Je n'avais pas de paon !
Admire mon courage !

Depuis lors,
Hirtius me voit avec dédain...

Je préfère laisser errer dans mon jardin

Mes beaux paons, faits d'émail et d'or et de lumière,

Qui dressent vers l'azur leur noire aigrette altière...

Et voilà.
Je n'ai plus de nouvelles. Écris.

Je voue au vieux
Pluton l'État et ses soucis,

Car n'ai-je pas assez pleuré sur ma patrie

Plus qu'aucun fils aimant sur sa mère chérie ?

Et la villa rustique où je suis isolé

Est l'univers pour moi.
Je suis heureux.
Vole !






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Paul Morin
(1889 - 1963)
 
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Bibliographie

De Paul Morin :

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