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Paul Morin



C'est vers toi que je viens... - Poéme


Poéme / Poémes d'Paul Morin





C'est vers toi que je viens, glaneuse aux rudes mains,

Chercher, loin de la ville et des âpres humains,

La bonne indifférence et l'essence légère

Des sillons parfumés de foin et de fougère.

J'ai connu le mépris, la haine, la douleur,

L'équivoque amitié, le mensonge flatteur,

L'exécrable cité dont chaque toit protège

Le souvenir amer de quelque amoureux piège...

Mène-moi vers les champs que je ne connais pas.

Laisse-moi, ce matin, m'attachant à tes pas

Jusqu'à l'heure où le ciel s'assombrit et s'argente,

Ramasser les épis d'une main diligente.

Trouverai-je l'oubli des départs et des morts

En froissant du blé mûr les ambres et les ors ?

Je porterai pour toi l'odorante brassée,

Respectant le silence où ta calme pensée

Comme un fleuve paisible aux souveraines eaux

Poursuit le fil muet des agrestes travaux ;

Car ton cour innocent ne saurait pas entendre

La voix d'un cour païen qui se meurt d'être tendre...

L'aube bleue a promis un jour ensoleillé.

Viens, marchons les pieds nus dans le trèfle mouillé,

De sa vive fraîcheur mon âme reposée



Laisse son amertume aux gouttes de rosée.
Je n'ai jamais foulé que le pavé malsain
Où l'on poursuit un but qui n'est jamais atteint.
Apprends-moi le secret merveilleux, ô glaneuse,
Qui rend le regard pur et la tâche joyeuse...



Mais, dans les sillons bruns, mes pas, trop tôt lassés,

Font plus lourde l'empreinte et les tiens moins pressés.

Je souhaite déjà la halte encor lointaine

Où, buvant du soleil au creux d'une fontaine,

Nous nous partagerons ces figues et ce pain,

Sur un tapis de mousse, à l'ombre d'un sapin.

C'est alors que, lassée et rose et souriante,

Tu laisseras errer ma bouche impatiente

De ta lèvre novice à tes cheveux brunis ;

Et là, dans le candide et languissant anis,

Moi qui ne sus jamais que les vierges des villes,

Les parfums énervants et les luttes subtiles,

Peut-être je verrai se lever dans tes yeux

L'amour rustique et simple et le pardon des
Dieux.



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Paul Morin
(1889 - 1963)
 
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