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Michel Deguy



Poeme a un poète - Poéme


Poéme / Poémes d'Michel Deguy





À
Jude
Stefan



J'ai descendu dans mon jardin

Celui d'Ouï
Dire avec son jardinier

Roulé sur son échelle roulante

- la supplique du soleil aux genoux des femmes

du gravier où déjà le poème commuait la peine -

Avec un volume de
Jude
Aux chiens du soir

Ou des
Parques ou de récentes
Scholies

Trouvé où je ne le cherchai plus

Entre, mettons,
Musil et
Suarès ou
Jodelle et
Lu
Xun

Plutôt qu'entre
Staro,
Strabon, le
Stagyrite

Les noms qu'il prend communs dans son poème

Très économe des ruses typographiques

L'été revenait si clairement hier

Que la perfection fut de ce monde

L'été que seule la météo sait dire

Ou l'insensée comparaison qui entrepose

La mort la maraîchère la parataxe

Ou
Steorfan (mourir en vieil anglais)

Et la sterne la visiteuse de l'été

Stefan le stéfanien commence
Comme
Styx ou
Stoa, stolons ou stèles



Qu'avons-nous d'autre à faire sénescents
Comme le
Narrateur qu'à repasser
Yescence
Commuant ce vieillir en stygiennes en stoïciennes
D ne se donne guère plus de joins comptés



Le
Comité raconte page soixante et un

La soirée .. de lecture à
Chaillot

De
Jude le clair
Jude l'obscur

Notre vie sporadique avec
Jude sa tête de
Greco

Stefan le couronné maigre lamé de barbe

Connue
Ronsard comme
Montmorency



En famille on discute des airs
Mais

La ressemblance n'est pas une affaire d'opinion

Sa phrase en thyrse avec le vers

En tmèse en rapportée grammaticale

n'y a pas que cette latinité de pierre
Ponge

Mais de
Catulle
Ovide
Ausone
Klossovski

Les mille ans de l'ancienne corruption

D'avant l'hygiène et le nitrobenzène

La vieille phtisis putrescible effervescente réversible

La parque tropique et la composition licencieuse

Anaphores anacoluthes anacrouses apocopes

Des gémissements de meuble font signe
Trois ou quatre syllabes grinçant l'oracle - à refuser : pas d'audible sans médiation
L'entremetteuse la poésie n'est plus sybille

Verbe il y a quand retrousser ne veut

Plus (dire) lèvres jupes ou babines

Mais un mouvement parmi d'autres qui mondoyent

Une figure de pensée par le jusant du monde

Rien ne te force comme on dit

Il y a donc entre l'immense condition pressante



Et ces papiers en papier un saut
Si toute chose sertie de néant est aussi loin que près faut y aller, salto mortale, chute libre
Outrepassant le cerne de néant, ce rien qui n'est pas rien

- et c'est pourquoi ils parlèrent de création

Je vous accorde toutes vos causes et vos raisons
Mais je rappelle cet enjambement
Ars facit saltus entre l'esclave et son chant
Il y a de l'inconséquence
Avec ses foucades
Le poème brusque les approximations

Il faut le point cap sur la mort comme
Palinure en

Enéide
Un sextant de lexique de spondées de syncopes
Il césure où il veut il enjambe
Et cet enjambement prescrit dans nos manuels
Enjambe librement le néant qui manque
Change la circonstance en relations
Selon des amers en province relevés

- le carlin
Cervantes et vessie camélia caisses - À ce moment qui est comme jamais

Qui nous parvient de lui être arrive

Dans mie pietà il y a aussi une chiffonnière
De l'aube qui tend à d'autres un déchet son trésor
Et ainsi dans toute chiffonnière à aube
Il y a une pietà qui tend un fils à l'espace
A l'aube un scribe sur l'épaule
Qui signe la pierre ou le poème de pitié
Et le destine aux contrariés

Feue la cendre éternelle fut moins pérenne que sa proie
L'urne périmée sur l'étagère nous lègue comme un comme proustien



Un peu de temps à même à l'état roturier
Une temporalité de temps non pas le temps « lui-même»
C'est aussi émouvant que de lire une lettre
De
Pompeï l'instantané de cendre
Le poème négatif (aujourd'hui la photo ?)
Comme dieu l'incendiaire par ses feux de broussaille
Manque de preuves

Or la prime le plaisir c'est

l'exploit de gibecière hors contexte

De chasse ou de bricole, sorti

Du chômage sémantique et de la queue alphabétique

Occurrences de smicard au journal

Il a trouvé emploi qui le met en valeur

Lecteurs ?
Oui, brocanteurs

Chiffonniers de ce qui fut

Cela qui fut comme tel est le trésor

Cartons onyx ombrelle et lansquenet

Que nous devons nous repasser c'est tout

tes moyens sont ma fin

ta fin sert mes moyens

Si je te sers c'est toujours moyennant

En même temps certificats bottines, grabuges



Le poème impose un ton précautionneux
Avec lueur ou succombe, ce que
J'ai appelé diérèse qui soigne
Comme s'ils sortaient d'usage par expertise
Rubis taillé au singulier (quoiqu'en rubis) - ce fut diamant au dix-neuvième - l'opale ralentie réversible à repasser (ou « le vin tanique, boisé, à robe grenat rond en bouche comme ta langue velours »)



ou bien femme l'apophonique l'affûtée l'élidée la contagieuse
Où se paronymisent la faim l'âme la fama l'enjambée qui affame et diffame



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Michel Deguy
(1930 - ?)
 
  Michel Deguy - Portrait  
 
Portrait de Michel Deguy

Biographie / Ouvres

Michel Deguy, né en 1930 à Paris, est professeur à l'Université de Paris VIII.
Président du Collège International de Pliiloso-phie de 1989 à 1992, il préside la Maison des écrivains (jusqu'à fin 1998) et le Centre International de poésie de Marseille. Il est rédacteur en chef de la revue Po&sie (Beliu), membre du comité de la revue Les Temps modernes. Après les prix Fénéon, Max Jacob et Ma

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