Max Jacob |
Lève-toi, mon loisir, contemple ce fantôme, lève-toi, ma paupière, et contemple l'amour. Fantôme, plus voisin vu du collimateur, vêtu de mort, parais sur cette dolomite. Mon regard subulé se nourrit de ton ombre et je t'aime bien mieux si je ne t'aime plus. Quoi ! vie du bouclier, patrouillage des sens ? Plantes communes des chemins, numéros de la peau du tigre, je t'implore et je te dénigre. C'est mieux qu'à mes sommeils tu parles d'innocence ! Plions le bois de notre amour à la chaleur de l'amour même et tu sauras combien je t'aime quand tu verras de loin l'incendie de mon cour. Alors le tien cuit sous la cendre s'écorchera plus noble et feu follet, apparaîtra à moitié ivre dans la lande de mon loisir. Qu'un jour de voyage parmi des marbres blancs, éternels taciturnes, éternels olifants, nous aimions nous aimer comme aiment les enfants, rassemblant nos rayons pour un autre univers. Deux diadèmes couvrant deux azurs d'allégresse et deux ombres régnant sans peur et sans reproche sur les vagues de feu d'un Jugement Dernier. |
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Max Jacob (1876 - 1944) |
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Portrait de Max Jacob | |||||||||
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Orientation bibliographique / Ouvres1903 Le Roi Kaboul l et le marmiton Cauwain. Livre de prix pour les écoles (Picard et Kahn), Paris, Librairie d'éducation nationale, 1904. BiographieIl passe toute sa jeunesse à Quimper (Bretagne), puis s'installe à Paris, où il fréquente notamment le quartier de Montmartre et se fait de nombreux amis dont Picasso, qu'il rencontre en 1901, Braque, Matisse, Apollinaire et Modigliani. Juif de naissance, il se convertit au catholicisme. Logeant au 7 de la rue Ravignan, l'image du Christ lui apparaît le 22 septembre 1909 sur le mur La vie et l'Ouvre de max jacobChronologie |
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