MAX ELSKAMP VU PAR SES CONTEMPORAINS

STÉPHANE MALLARMÉ

Vos Enluminures, des merveilles, chacune, quoique un cantique, gardant son allure d'imagerie, sur le fond toul virginité qu'est votre an, on ne sait lequel, illustrateur de visions ei musicien à l'écho secret, cela si lointain et si exact : car vous pouvez bien avoir groupé en un maître volume définitif, des recueils qui m'enchantèrent antérieurement, sous cette invocation La louange de la Vie, elle y chante et circule, oui, la candide divinité avec tout ce qu'elle a d'intime à la fois et d'étranger (...),

(lettre à Max Elskamp, avril 1898)





JEAN DE BOSCHÈRE

Peu d'hommes posèrent les seules questions qui importent, avec plus d'ardeur et de pureté. Dans sa solitude, de curieux élonnements le saisissaient quand, un instant, les contingences obligeaient Elskamp à s'apercevoir que le but de toutes les créatures n'était pas celui qu'il poursuivait. Lui, voulait se poster ailleurs que dans notre société délabrée, et peut-être sans recours. Il n'avait souci que de pénétrer l'obscure construction du Monde. (...) En tâchant d'assister au développement de cet effon rarement interrompu, de pénétrer dans cette atmosphère de province, encore raréfiée par les effets d'une vie cloîtrée, l'allure de rêve ou d'hallucinaùon qui est souvent celle de cette vie silencieuse, apparaîtra moins incroyable, de même qu'en seront magnifiés son courage et sa pureté intangible, qui lui permettent ou l'obligent de persévérer. Que l'on imagine un Spinoza sentimental, mais peut-être plus éloigné de la foule que le panthéiste de son entourage populaire.

(Elskamp l'Admirable, Mercure de FrancE)



VALERY LARBAUD

Après Maeterlinck, Max Elskamp fut le poète belge par excellence, pour les écrivains de la génération de Charles-Louis Philippe.

(Journal, 1912-1935, Gallimard, 1955)