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Marceline Desbordes-Valmore

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JUGEMENTS


Poésie / Poémes d'Marceline Desbordes-Valmore





SAINTE-BEUVE

Ses paysages, à elle, ont de l'étendue ; un certain goût anglais s'y fait sentir ; c est quelquefois comme dans Westall, quand il nous peint sous l'orage l'idéale figure de son berger ; ce sont ainsi des formes assez disproportionnées, des bergères, des femmes à longue taille comme dans les tableaux de la Malmaison, des tombeaux au fond, des statues mythologiques dans la verdure, des bois peuplés d'urnes et de tourterelles roucoulantes, et d'essaims de grosses abeilles et d'âmes de tout petits enfants sur les rameaux ; un ton vaporeux, pas de couleur précise, pas de dessin ; un nuage sentimental, souvent confus et insaisissable, mais par endroits sillonné de vives flammes et avec l'éclair de la passion [...].



(Publié dans la Revue des Deux Mondes, 1" août 1833, puis dans les Portraits contemporains.,)



HUGO

Il y a le monde des pensées et le monde des sentiments. Je ne sais pas qui a la pensée, et si quelqu'un l'a dans ce siècle, mais à coup sûr, vous avez l'autre. Vous y êtes reine.

(Lettre à Marceline Desbordes-Valmore, 2 août 1833, reprise dans les Ouvres complètes de Victor Hugo, édition Jean Massin, Club Français du Livre, t. IV, 1967, p. 1107.)



BALZAC

Nous sommes aussi voisins que peuvent l'être en France la prose et la poésie [...].

(Lettre à Marceline Desbordes-Valmore, avril 1834, reprise dans la Correspondance de Balzac, édition Roger Pierrot, Garnier, t. II, 1962, p. 492.)



BAUDELAIRE

Si le cri, si le soupir naturel d'une âme d'élite, si l'ambition désespérée du cceur, si les facultés soudaines, irréfléchies, si tout ce qui est gratuit et vient de Dieu, suffisent à faire le grand poète, Marceline Valmore est et sera toujours un grand poète. Il est vrai que si vous prenez le temps de remarquer tout ce qui lui manque de ce qui peut s'acquérir par le travail sa grandeur se trouvera singulièrement diminuée ; mais au moment même où vous vous sentirez le plus impatienté et désolé par la négligence, par le cahot, par le trouble, que vous prenez, vous, homme réfléchi et toujours responsable, pour un parti pris de paresse, une beauté soudaine, inattendue, non égalable, se dresse, et vous voilà enlevé irrésistiblement au fond du ciel poétique [,..l

Mme Desbordes-Valmore fut femme, fut toujours femme et ne fut absolument que femme ; mais elle fut à un degré extraordinaire l'expression poétique de toutes les beautés naturelles de la femme [...].

On a dit que Mme Valmore, dont les premières poésies datent déjà de fort loin (1818), avait été de notre temps rapidement oubliée. Oubliée par qui, je vous prie ? Par ceux-là qui, ne sentant rien, ne peuvent se souvenir de rien. Elle a les grandes et vigoureuses qualités qui s'imposent à la mémoire, les trouées profondes faites à l'improvis-te dans le cceur, les explosions magiques de la passion. Aucun auteur ne cueille plus facilement la formule unique du sentiment, le sublime qui s'ignore. Comme les soins les plus simples et les plus faciles sont -un obstacle invincible à cette plume fougueuse et inconsciente, en revanche ce qui est pour tout autre l'objet d'une laborieuse recherche vient naturellement s'offrir à elle ; c'est une perpétuelle trouvaille. Elle trace des merveilles avec l'insouciance qui préside aux billets destinés à la boîte aux lettres [...J.

(Texte publié dans la Revue fantaisiste, en 1861, puis dans le tome IV des Poètes français, en 1862, avec un choix de poèmes, et repris dans L'Art romantique. Ouvres complètes, édition Claude Pichois, Bibliothèque de la Pléiade, t. II, 1976, pp. 145-149.)



BARBEY D'AUREVILLY

La passion avec son cri surtout. C'est, quand elle est poète, la poésie du cri que Madame Desbordes-Valmore.

(Le XIXe siècle. Les Ouvres et les Hommes, Amyot, J' série, 1862.)



VERLAINE

Quant à nous, si curieux de bons ou beaux vers pourtant, nous l'ignorions, nous contentant de la parole des maîtres, quand précisément Arthur Rimbaud nous connut et nous força presque de lire tout ce que nous pensions être un fatras avec des beautés dedans.

[...] Et, pédant, puisque c'est notre pitoyable métier, nous proclamons à haute et intelligible voix que Marceline Desbordes-Valmore est tout bonnement, - avec George Sand, si différente, dure, non sans des indulgences charmantes, de haut bon sens, de fière et pour ainsi dire de mâle allure, - la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles, en compagnie de Sapho peut-être, et de sainte Thérèse.

(tMarceline Desbordes-Valmore : in Les Poètes maudits, deuxième série, 1888. Ouvres en prose complètes. Bibliothèque de la Pléiade, 1972, pp. 666-678.)

Elle ne fut pas seulement un grand poète, mais surtout la femme douloureuse et passionnée qui se rêve, se donne, et ne peut plus se reprendre, parce que, dit-elle, en parlant d'un amour peut-être sur le tard relativement et méconnu,

... J'ai semé ma joie au sommet d'un roseau .' vers peut-être le plus extraordinaire de notre langue et de toute langue humaine !

(eÀ propos de Desbordes-Valmore; Le Figaro, 8 août 1894, id., pp. 927-932.)

Telle autre gloire est, j'ose dire, plus fameuse, Dont l'éclat éblouit mieux encor qu'il ne luit : La sienne fait plus de musique que de bruit [..]

Car elle fut artiste, et, sous la fougue ardente Dont va battre son vers vibrant comme son cceur,

On perçoit et l'on doit admirer l'imprudente

Main au prudent doigté tout vigueur et langueur I...1

(Ouvres poétiques complètes, Bibliothèque de la Pléiade. 1962, pp. 640-641.)



ARAGON

L'un des plus grands poètes, je ne dirais pas du XIXe siècle français, mais de tous les temps.

(Europe, septembre 1948, p. 85.)



GAETAN PICON

Sa voix de source recouvre la rumeur de plus d'un fleuve glorieux.

[...] Le rythme change-t-il, c'est le cour qui a changé son battement. Battements précipités, anxieux, ou exténués, des pièces aux vers de cinq et huit syllabes où le désespoir de l'abandon s'exprime, par une suprême mansuétude du cour, dans le rythme heureux de la chanson (Ma chambre, Qu'en avez-vous/ait ? L'AccablemenT) ; larges mouvements d'envol triste et de chute pacifiée où le vers, avec l'envergure d'un vaste oiseau blessé, tournoie, s'abat, se relève [...).

Pauvre d'images, estompée, crépusculaire, sa poésie n'a pas besoin de décrire le monde pour qu'il soit là dans sa présence essentielle : l'espace qui est l'échange de notre regard et de notre respiration

(iLa poésie au XIX' siècle », dans Histoire des littératures, t. III, Encyclopédie de la Pléiade, 1958, pp. 918-920.)



CLAUDE ROY

Il n'est pas de poésie qui décourage plus les efforts d'un critique de la forme, de la technique littéraire, que celle de Marceline Desbordes-Valmore. Il n'en est pas qui incite davantage à un sage scepticisme, touchant ces problèmes au langage, de l'originalité verbale, de la création par chaque poète de son instrument, personnel et singulier,

3ui agitent aujourd'hui si continûment les esprits. Ce n'est pas assez e dire que la poésie de Marceline n'est pas une poésie savante, que rien en elle n'est prémédité, ni concerté. Il en est ae ses plus certaines réussites comme de ces tableaux (plus rares, à vrai dire, qu'on ne veut nous le faire croirE) où le Douanier Rousseau transcende paisiblement les catégories officielles de la naïveté et du métier, de l'inspiration et de la connaissance. La poésie de Marceline est une poésie de l'ignorance omnisciente. [...]

Elle a réussi, avec des mots, à nous donner l'équivalent non pas de la carcasse morte que les paroliers proposaient aux musiciens, mais de la musique elle-même. A travers deux siècles d'imitation, d'étiole-ment, de copies de plus en plus inanimées, sautant par-dessus Vîennet et Népomucène Lemercier, par-dessus Jean-Baptiste Rousseau et Mal-fîlâtre, Marceline retrouve la mélodie étouffée et somptueuse des plus beaux vers de Bérénice, et s'inscrit entre Racine et Baudelaire, dans ta plus pure expression du lyrisme intime. [..]

« Nous sommes du peuple, par le malheur et la bonne foi », dit-elle. Et elle réconforte sa vie durant son pauvre mari de Valmore, » pauvre ouvrier à la journée ». « Mot adorable, commente Lucien Descaves, de cette prolétaire de lettres à ce prolétaire de théâtre- » Sainte-Beuve l'a constaté : « Elle avait le cour libéral, populaire, voué à tous les opprimés ; elle était vraiment patriote, comme on disait en ce temps-là... Elle était irrésistiblement du côté du peuple et des peuples... Il lui coûtait de rien recevoir des grands et des puissants, de ceux quelle ne pouvait appeler ses frères. »

('Marceline Desbordes-Valmore », dans La Main heureuse, Gallimard, 1958, pp. 129-136.)



JEAN GROSJEAN

Elle n'écrit qu'à ceux qu'elle aime, fussent-ils morts ; elle ne publie que pour qu'ils l'entendent, qu'ils le veuillent ou non, qu'ils le puissent ou non I...].

Ce pourrait être du XVIe siècle comme du XXe, ou de l'espagnol comme de l'akkadien.

(* Desbordes-Valmore », dans Tableau de la littérature française, t. III, Gallimard, 1974, pp. 87-91.)



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Marceline Desbordes-Valmore
(1786 - 1859)
 
  Marceline Desbordes-Valmore - Portrait  
 
Portrait de Marceline Desbordes-Valmore

Biographie / Ouvres

Née à Douai en 1786, elle devient chanteuse puis comédienne et elle épouse en 1817 un certain Valmore, acteur dont elle fera passer le nom à la postérité.

Chronologie


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