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Jules Laforgue



Le loup et le chien - Fable


Fable / Poémes d'Jules Laforgue





Un
Loup n'avoit que les os et la peau,

Tant les chiens faisoient bonne garde.
Ce
Loup rencontre un
Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'étoit fourvoyé par mégarde.

L'attaquer, le mettre en quartiers,

Sire
Loup l'eût fait volontiers;

Mais il falloit livrer bataille,

Et le mâtin étoit de taille

A se défendre hardiment.

Le
Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment

Sur son embonpoint, qu'il admire.

«
Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le
Chien.

Quittez les bois, vous ferez bien :

Vos pareils y sont misérables.

Cancres, hères, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi? rien d'assuré : point de franche lippée;

Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. »
Le
Loup reprit : «
Que me faudra-t-il faire? -
Presque rien, dit le
Chien : donner la chasse aux gens

Portants bâtons, et mendiants;
Flatter ceux du logis, à son maître complaire :

Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons.

Os de poulets, os de pigeons.

Sans parler de mainte caresse. »

Le
Loup déjà se forge une félicité

Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du
Chien pelé. «
Qu'est-ce là? lui dit-il. -
Rien. -
Quoi? rien? -
Peu

[de chose.

-
Mais encor? -
Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.

-
Attaché? dit le
Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez? -
Pas toujours; mais qu'importe?

-
Il importe si bien, que de tous vos repas

Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrois pas même à ce prix un trésor. »
Cela dit, maître
Loup s'enfuit, et court encor.



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Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
  Jules Laforgue - Portrait  
 
Portrait de Jules Laforgue

Biographie jules laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

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