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Jules Laforgue



Le lion et le moucheron - Fable


Fable / Poémes d'Jules Laforgue





«
Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre! »

C'est en ces mots que le
Lion

Parloit un jour au
Moucheron.

L'autre lui déclara la guerre.
Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roi

Me fasse peur ni me soucie?

Un bouf est plus puissant que toi :

Je le mène à ma fantaisie. »

A peine il achevoit ces mots

Que lui-même il sonna la charge.

Fut le trompette et le héros.

Dans l'abord il se met au large;

Puis prend son temps, fond sur le cou

Du
Lion, qu'il rend presque fou.
Le quadrupède écume, et son oil étincelle;
Il rugit; on se cache, on tremble à l'environ;

Et cette alarme universelle

Est l'ouvrage d'un moucheron.
Un avorton de mouche en cent lieux le harcelle :
Tantôt pique l'échiné, et tantôt le museau,

Tantôt entre au fond du naseau.
La rage alors se trouve à son faîte montée.
L'invisible ennemi triomphe, et rit de voir
Qu'il n'est griffe ni dent en la bête irritée
Qui de la mettre en sang ne fasse son devoir.
Le malheureux
Lion se déchire lui-même,
Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs,
Bat l'air, qui n'en peut mais; et sa fureur extrême
Le fatigue, l'abat : le voilà sur les dents.
L'insecte du combat se retire avec gloire :



Comme il sonna la charge, il sonne la victoire,
Va partout l'annoncer, et rencontre en chemin

L'embuscade d'une araignée;

Il y rencontre aussi sa fin.

Quelle chose par là nous peut être enseignée?
J'en vois deux, dont l'une est qu'entre nos ennemis
Les plus à craindre sont souvent les plus petits;
L'autre, qu'aux grands périls tel a pu se soustraire,
Qui périt pour la moindre affaire.



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Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
  Jules Laforgue - Portrait  
 
Portrait de Jules Laforgue

Biographie jules laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

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