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Jules Laforgue



Le gland et la citrouille - Fable


Fable / Poémes d'Jules Laforgue





Dieu fait bien ce qu'il fait.
Sans en chercher la preuve
En tout cet univers, et l'aller parcourant.

Dans les citrouilles je la treuve.

Un
Villageois, considérant
Combien ce fruit est gros et sa tige menue : «
A quoi songeoit, dit-il, l'auteur de tout cela?
Il a bien mal placé cette citrouille-là!

Hé parbleu! je l'aurois pendue

A l'un des chênes que voilà;



C'eût été justement l'affaire :

Tel fruit, tel arbre, pour bien faire.
C'est dommage,
Garo, que tu n'es point entré
Au conseil de celui que prêche ton curé :
Tout en eût été mieux ; car pourquoi, par exemple.
Le
Gland, qui n'est pas gros comme mon petit doigt.

Ne pend-il pas en cet endroit?

Dieu s'est mépris : plus je contemple
Ces fruits ainsi placés, plus il semble à
Garo

Que l'on a fait un quiproquo. »
Cette réflexion embarrassant notre homme : «
On ne dort point, dit-il, quand on a tant d'esprit. »
Sous un chêne aussitôt il va prendre son somme.
Un
Gland tombe : le nez du donneur en pâtit.
Il s'éveille; et, portant la main sur son visage.
Il trouve encor le
Gland pris au poil du menton.
Son nez meurtri le force à changer de langage. «
Oh! oh! dit-il, je saigne! et que seroit-ce donc
S'il fût tombé de l'arbre une masse plus lourde.

Et que ce
Gland eût été gourde?
Dieu ne l'a pas voulu : sans doute il eut raison;

J'en vois bien à présent la cause. »

En louant
Dieu de toute chose,

Garo retourne à la maison.



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Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
  Jules Laforgue - Portrait  
 
Portrait de Jules Laforgue

Biographie jules laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

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