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Jules Laforgue



Le cochet, le chat et le souriceau - Fable


Fable / Poémes d'Jules Laforgue





Un
Souriceau tout jeune, et qui n'avoit rien vu,

Fut presque pris au dépourvu.
Voici comme il conta l'aventure à sa mère : «
J'avois franchi les monts qui bornent cet État,

Et trottois comme un jeune rat

Qui cherche à se donner carrière.
Lorsque deux animaux m'ont arrêté les yeux :

L'un doux, bénin, et gracieux.
Et l'autre turbulent et plein d'inquiétude;

Il a la voix perçante et rude.



Sur la tête un morceau de chair,
Une sorte de bras dont il s'élève en l'air

Comme pour prendre sa volée,

La queue en panache étalée. »
Or c'étoit un
Cochet dont notre
Souriceau

Fit à sa mère le tableau,
Comme d'un animal venu de l'Amérique. «
Il se battoit, dit-il, les flancs avec ses bras,

Faisant tel bruit et tel fracas,
Que moi, qui, grâce aux
Dieux, de courage me pique.

En ai pris la fuite de peur,

Le maudissant de très-bon cour.

Sans lui j'aurois fait connoissance
Avec cet animal qui m'a semblé si doux :

Il est velouté comme nous,
Marqueté, longue queue, une humble contenance.
Un modeste regard, et pourtant l'oil luisant.

Je le crois fort sympathisant
Avec
Messieurs les
Rats; car il a des oreilles

En figure aux nôtres pareilles.
Je l'allois aborder, quand d'un son plein d'éclat

L'autre m'a fait prendre la fuite. -
Mon fils, dit la
Souris, ce doucet est un
Chat,

Qui, sous son minois hypocrite,

Contre toute ta parenté

D'un malin vouloir est porté.

L'autre animal, tout au contraire,

Bien éloigné de nous mal faire.
Servira quelque jour peut-être à nos repas.
Quant au
Chat, c'est sur nous qu'il fonde sa cuisine.

Garde-toi, tant que tu vivras.

De juger des gens sur la mine. »






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Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
  Jules Laforgue - Portrait  
 
Portrait de Jules Laforgue


Biographie jules laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

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