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Jean de Sponde



Stances - Poéme


Poéme / Poémes d'Jean de Sponde





N'est-ce donc pas assez que je sois tout en flamme,
Tout en flamme de vous, et pour vous, mon flambeau,
Si pour mieux me fermer la porte de votre âme,
Vous ne m'ouvrez encor celle de mon tombeau.



Vous n'êtes point contente, et j'en ressens les preuves,
Pour tant d'entiers témoins de ma fidélité,
Et les rompez plutôt, comme de petits fleuves,
A vos rocs endurcis de l'incrédulité.



Mais que vous restait-il, si vous pour tant de gênes
Que vous m'avez donné, ne m'avez point perdu?
Si même pour le mal de vos injustes haines
Mon innocent
Amour du bien vous a rendu ?



Quand vous dardiez sur moi vos flammèches brûlantes,
Je présentais sur moi mon âme à leurs ardeurs,

Et tant plus je sentais ces ardeurs violentes,
Tant plus je leur rendais de plus douces odeurs.



J'ai langui tout un temps en ce long sacrifice,
Paisible à vos rigueurs, sur votre saint
Autel,
Et s'il fût onc
Martyr de l'amoureux supplice,
Ou jamais il n'en fut, ou n'en fut jamais tel.



Ores que j'attendais que votre âme apaisée
Prît enfin le chemin d'une aimable douceur,
La voilà de nouveau remise en sa brisée,
Et moi plus égaré du chemin le plus sûr.



Vous m'échappez encor dans ces tortus
Dédales
De défis ombrageux et d'inconstants soupçons,
Et si nos passions étaient d'humeurs égales,
Mes feux déjà seraient éteints sous vos glaçons.



Mais quoi ! si je ne meurs moi-même, il faut qu'ils vivent
Et que leur sort se trouve avec le mien conjoint ;
Que si vos cruautés encore vous poursuivent,
Ils ne peuvent mourir et moi ne mourir point.



C'est ce que vous cherchez : car m'ôtant la créance
Que toute
Amante doit par droit à son
Amant,
Vous êtes proprement à mon feu son essence,
Car le feu ne vit point s'il n'a son aliment.



Hélas ! ne m'ôtez point si promptement la vie !
Si les
Cieux ont encor mon destin retardé,
Vous seule de moi seul pouvez être servie
Comme un
Soleil de l'Aigle être bien regardé.



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Jean de Sponde
(1557 - 1595)
 
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