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Guillaume Apollinaire



La victoire - Poéme


Poéme / Poémes d'Guillaume Apollinaire





Un coq chante je rêve et les feuillards agitent
Leurs feuilles qui ressemblent à de pauvres marins

Ailés et tournoyants comme
Icare le faux
Des aveugles gesticulant comme des fourmis
Se miraient sous la pluie aux reflets du trottoir

Leurs rires amassés en grappes de raisin

Ne sors plus de chez moi diamant qui parlais
Dors doucement tu es chez toi tout t'appartient
Mon lit ma lampe et mon casque troué

Regards précieux saphirs taillés aux environs de
Saint-Claude

Les jours étaient une pure émeraude

Je me souviens de toi ville des météores

Ils fleurissaient en l'air pendant ces nuits où rien ne dort

Jardins de la lumière où j'ai cueilli des bouquets

Tu dois en avoir assez de faire peur à ce ciel
Qu'il garde son hoquet



On imagine difficilement

A quel point le succès rend les gens stupides et tranquilles

A l'institut des jeunes aveugles on a demandé
N'aveç-vous point de jeune aveugle ailé

O bouches l'homme est à la recherche d'un nouveau langage
Auquel le grammairien d'aucune langue n'aura rien à dire

Et ces vieilles langues sont tellement près de mourir
Que c'est vraiment par habitude et manque d'audace
Qu'on les fait encore servir à la poésie

Mais elles sont comme des malades sans volonté
Ma foi les gens s'habitueraient vite au mutisme
La mimique suffit bien au cinéma

Mais entêtons-nous à parler
Remuons la langue
Lançons des postillons
On veut de nouveaux sons de nouveaux sons de nouveaux sons
On veut des consonnes sans voyelles
Des consonnes qui pètent sourdement

Imitez le son de la toupie
Laissez pétiller un son nasal et continu
Faites claquer votre langue
Servez-vous du bruit sourd de celui qui mange sans

civilité
Le raclement aspiré du crachement ferait aussi une belle consonne



Les divers pets labiaux rendraient aussi vos discours

claironnants
Habituez-vous à roter à volonté
Et quelle lettre grave comme un son de cloche

A travers nos mémoires
Nous n'aimons pas assez la joie
De voir les belles choses neuves
O mon amie hâte-toi
Crains qu'un jour un train te t'émeuve

Plus
Regarde-le plus vite pour toi
Ces chemins de fer qui circulent
Sortiront bientôt de la vie
Ils seront beaux et ridicules
Deux lampes brûlent devant moi
Comme deux femmes qui rient
Je courbe tristement la tête
Devant l'ardente moquerie
Ce rire se répand
Partout

Parlez avec les mains faites claquer vos doigts
Tapez-vous sur la joue comme sur un tambour
O paroles

Elles suivent dans la myrtaie

L'Éros et l'Antéros en larmes
Je suis le ciel de la cité

Écoutez la mer

"
La mer gémir au loin et crier toute seule
Ma voix fidèle comme l'ombre
Veut être enfin l'ombre de la vie
Veut être ô mer vivante infidèle comme toi



La mer qui a trahi des matelots sans nombre
Engloutit mes grands cris comme des dieux noyés
Et la mer au soleil ne supporte que l'ombre
Que jettent des oiseaux les ailes éployées



La parole est soudaine et c'est un
Dieu qui tremble
Avance et soutiens-moi je regrette les mains
De ceux qui les tendaient et m'adoraient ensemble
Quelle oasis de bras m'accueillera demain
Connais-tu cette joie de voir des choses neuves



O voix je parle le langage de la mer

Et dans le port la nuit des dernières tavernes

Moi qui suis plus têtu que non l'hydre de
Lerne



La rue où nagent mes deux mains

Aux doigts subtils fouillant la ville

S'en va mais qui sait si demain



La rue devenant immobile

Qui sait où serait mon chemin

Songe que les chemins de fer

Seront démodés et abandonnés dans peu de temps

Regarde



La
Victoire avant tout sera

De bien voir au loin

De tout voir

De près

Et que tout ait un nom nouveau



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Guillaume Apollinaire
(1880 - 1918)
 
  Guillaume Apollinaire - Portrait  
 
Portrait de Guillaume Apollinaire

Chronologie

25 août 1880
Naissance à Rome de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky, fils d'Angelica de Kostrowitzky et de père inconnu. La paternité traditionnellement attribuée à Francesco d'Aspermont ne repose sur aucune certitude.

Biographie


Ouvres

Poésie

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