wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Germain Nouveau



Dernier madrigal - Poéme


Poéme / Poémes d'Germain Nouveau





Quand je mourrai, ce soir peut-être,
Je n'ai pas de jour préféré,
Si je voulais, je suis le maître,
Mais... ce serait mal me connaître,
N'importe, enfin, quand je mourrai.



Mes chers amis, qu'on me promette
De laisser le bois... au lapin,
Et, s'il vous plaît, qu'on ne me mette
Pas, comme une simple allumette,
Dans une boîte de sapin ;



Ni, comme un hareng, dans sa tonne ;
Ne me couchez pas tout du long,
Pour le coup de fusil qui tonne.
Dans la bière qu'on capitonne
Sous sa couverture de plomb.



Car, je ne veux rien, je vous jure ;
Pas de cercueil ; quant au tombeau,
J'y ferais mauvaise figure,
Je suis peu fait pour la sculpture.
Je le refuse, fût-il beau.



Mon vou jusque-là ne se hausse ; Ça me laisserait des remords,
Je vous dis (la voix n'est pas fausse) :
Je ne veux pas même la fosse.
Où sont les lions et les morts.



Je ne suis ni puissant ni riche,
Je ne suis rien, que le toutou.
Que le toutou de ma
Niniche ;
Je ne suis que le vieux caniche
De tous les gens de n'importe où.



Je ne veux pas que l'on m'enferre
Ni qu'on m'enmarbre, non, je veux
Tout simplement que l'on m'enterre,
En faisant un trou... dans ma
Mère,
C'est le plus ardent de mes voux.



Moi, l'enterrement qui m'enlève.
C'est un enterrement d'un sou,
Je trouve ça chic !
Oui, mon rêve.
C'est de pourrir, comme une fève ;
Et, maintenant, je vais dire où.



Eh ! pardieu ! c'est au cimetière
Près d'un ruisseau (prononcez l'Ar).
Du beau village de
Pourrière
De qui j'implore une prière.
Oui. c'est bien à
Pourrieres,
Var.



Croisez-moi les mains sous la lêic.
Qu'on laisse mon oil gauche ouvert ;
Alors ma paix sera complète,
Vraiment je me fais une fête
D'être enfoui comme un pois vert.



Creusez-moi mon trou dans la terre,
Sous la bière, au fond du caveau.
Où tout à côté de son père,
Dort déjà ma petite mère,
Madame
Augustine
Nouveau.



Puis... comblez-moi de terre... fine.
Sur moi, replacez le cercueil ;
Que comme avant dorme
Augustine !
Nous dormirons bien, j'imagine.
Fût-ce en ne dormant... que d'un oil.



Et... retournez-la sur le ventre.
Car, il ne faut oublier rien,
Pour qu'en son regard le mien entre.
Nous serons deux tigres dans l'antre
Mais deux tigres qui s'aiment bien.



Je serai donc avec les
Femmes
Qui m'ont fait et qui m'ont reçu,
Bonnes et respectables
Dames,
Dont l'une sans cour et sans flammes
Pour le fruit qu'elles ont conçu.



Ah ! comme je vais bien m'étendre,
Avec ma mère sur mon nez.
Comme je vais pouvoir lui rendre
Les baisers qu'en mon âge tendre
Elle ne m'a jamais donnés.



Paix au caveau !
Murez la porte !
Je ressuscite, au dernier jour.
Entre mes bras je prends la
Morte,
Je m'élève d'une aile forte,
Nous montons au ciel dans l'Amour.



Un point... important... qui m'importe,
Pour vous ça doit vous être égal,
Je ne veux pas que l'on m'emporte
Dans des habits d'aucune sorte,
Fût-ce un habit de carnaval.



Pas de suaire en toile bise...
Tiens ! c'est presque un vers de
Gautier ;
Pas de linceul, pas de chemise ;
Puisqu'il faut que je vous le dise,
Nu, tout nu, mais nu tout entier.



Comme sans fourreau la rapière.
Comme sans gant du tout la main,
Nu comme un ver sous ma paupière,
Et qu'on ne grave sur leur pierre,
Qu'un nom, un mot, un seul, oermaIn.



Fou de corps, fou d'esprit, fou d'âme,
De cour, si l'on veut de cerveau,
J'ai fait mon testament,
Madame ;
Qu'il reste entre vos mains de femme,
Dûment signé : germain nouveau.



Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Germain Nouveau
(1851 - 1920)
 
  Germain Nouveau - Portrait  
 
Portrait de Germain Nouveau

Biographie / Ouvres

Il est l'aîné des 4 enfants de Félicien Nouveau (1826-1884) et de Marie Silvy (1832-1858). Germain Nouveau perd sa mère alors qu'il n'a que sept ans. Il est élevé par son grand-père.

Après une enfance à Aix-en-Provence et des études qu'il effectue au petit séminaire, pensant même à embrasser la prêtrise, et après une année d'enseignement au lycée de Marseille en 1871-1872, Nouveau

Chronologie


mobile-img