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François Villon



Ballade et oraison - Ballade


Ballade / Poémes d'François Villon





Père
Noé, qui plantastes la vigne,
Fous aussi,
Loth, qui beustes ou rochier,
Par telparty qu
Amours, qui gens engigne,
De voz filles si vous feist approuchier (Pas ne le dy pour vous le reprouchier),
Archetriclin, qui bien sceustes cest art,
Tous trois vous pry qu'o vous vueillez perchier
L'ame du bon feu maistre
Jehan
Cotart.



Jadis extraict il fut de vostre ligne,
Luy qui beuvoit du meilleur et plus chier;
Et ne deust il avoir vaillant ung pigne,
Certes, sur tous, cestoit ung bon archier;
On ne luy sceut pot des mains arrachier;
De bien boire oncques ne fut fetart.
Nobles seigneurs, ne souffrez empeschier
L'ame du bon feu maistre
Jehan
Cotart!



Comme homme beu qui chancelle et trépigne
L'ay veu souvent, quant il s'allait couchier,
Et une fois il se feist une bigne,
Bien m'en souvient, a l'estai d'ung bouchier;
Brief, on n'eust sceu en ce monde serchier
Meilleur pyon, pour boire tost et tart.
Faictes entrer quant vous orrez huchier
L'ame du bon feu maistre
Jehan
Cotart!



Prince, il n'eust sceu jusqu'à terre crachier;
Tousjours crioit : «
Haro! la gorge m art. »
Et si ne sceust oncq sa seuf estanchier,
L'ame du bon feu maistre
Jehan
Cotart.



Item, vueil que le jeune
Merle
Désormais gouverne mon change,
Car de changier envys me mesle,
Pourveu que tousjours baille en change,
Soit a privé soit a estrange,
Pour trois escus six brettes targes,
Pour deux angelotz ung grant ange :
Car amans doivent estre larges.



Item, j'ay sceu en ce voyage
Que mes trois povres orphelins
Sont creus et deviennent en aage
Et n'ont pas testes de belins,
Et qu'enfans d'icy a
Salins
N'a mieulx sachans leur tour d'escolle.
Or, par l'ordre des
Mathelins,
Telle jeunesse n'est pas folle.



Si vueil qu'ilz voisent a l'estude ;
Ou? sur maistre
Pierre
Richier.
Le
Donat est pour eulx trop rude :
Ja ne les y vueil empeschier.
Hz sauront, je l'ayme plus chier,
Ave salus, tibi decus,
Sans plus grans lettres enserchier :
Tousjours n'ont pas clers l'au dessus.



Cecy estudient, et ho !
Plus procéder je leur deffens.
Quant d'entendre le grant
Credo,
Trop fort il est pour telz enfans.
Mon long tabart en deux je fens ;
Si vueil que la moitié s'en vende
Pour leur en acheter des flans,
Car jeunesse est ung peu friande.



Et vueil qu'ilz soient informez

En meurs, quoy que couste bature;

Chaperons auront enformez,

Et les poulces sur la sainture;

Humbles a toute créature,

Disans : «
Han?
Quoy?
Il n'en est rien! »

Si diront gens, par adventure :

«
Vecy enfans de lieu de bien ! »



Item, et mes povres clerjons,
Auxquelz mes tiltres resigné :
Beaulx enfans et droiz comme jons
Les voyant, m'en dessaisiné,
Cens recevoir leur assigné,
Seur comme qui l'auroit en paulme,
A ung certain jour consigné,
Sur l'ostel de
Gueuldry
Guillaume;



Quoy que jeunes et esbatans
Soient, en riens ne me desplaist :
Dedens trente ans ou quarante ans
Bien autres seront, se
Dieu plaist.



Il fait mal qui ne leur complaist;
Ilz sont très beaulx enfans et gens ;
Et qui les bat ne fiert, fol est,
Car enfans si deviennent gens.



Les bources des
Dix et
Huit
Clers
Auront; je m'y vueil travaillier :
Pas ilz ne dorment comme loirs
Qui trois mois sont sans resveillier.
Au fort, triste est le sommeillier
Qui fait aisier jeune en jeunesse
Tant qu'en fin luy faille veillier,
Quant reposer deust en viellesse.



Si en escrips au collateur
Lettres semblables et pareilles :
Or prient pour leur bienfaiteur,
Ou qu'on leur tire les oreilles.
Aucunes gens ont grans merveilles
Que tant m'encline vers ces deux;
Mais, foy que doy festes et veilles,
Oncques ne vy les mères d'eulx !



Item, donne a
Michault
Culdoue
Et a
Sire
Chariot
Taranne
Cent solz (s'ilz demandent : «
Prins ou? »
Ne leur chault : ils viendront de manne)
Et unes houses de basanne,
Autant empeigne que semelle,
Pourveu qu'ilz me salueront
Jehanne,
Et autant une autre comme elle.



Item, au seigneur de
Grigny,
Auquel jadis laissay
Vicestre,
Je donne la tour de
Billy
Pourveu, se huys y a ne fenestre
Qui soit ne debout ne en estre,
Qu'il mette très bien tout a point.
Face argent a destre, a senestre :
Il m'en fault et il n'en a point.



Item, a
Thibault de la
Garde...
Thibault? je mens, il a nom
Jehan ;
Que luy donray je, que ne perde? (Assez ay perdu tout cest an ;
Dieu y vueille pourveoir, amenï)
Le
Barillet, par m'ame, voire !
Genevoys est plus ancien
Et a plus beau nez pour y boire.



Item, je donne a
Basanier,
Notaire et greffier criminel,
De giroffle plain ung pannier
Prins sur maistre
Jehan de
Ruel.
Tant a
Mautaint, tant a
Rosnel;
Et, avec ce don de giroffle,
Servir de cuer gent et ysnel
Le seigneur qui sert saint
Cristofle.



Auquel ceste ballade donne
Pour sa dame, qui tous biens a;
S'Amour ainsi tous ne guerdonne,
Je ne m'esbays de cela,



Car au pas conquester l'ala
Que tint
Régnier, roy de
Cecille,
Ou si bien fist et peu parla
Qu'onques
Hector fist ne
Troïlle.



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François Villon
(1431 - 1463)
 
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