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François de Vigny



Suzanne - Poéme


Poéme / Poémes d'François de Vigny





I



C'était quand le palmier, de sa pluie odorante,
Distille du shekar la liqueur enivrante,

Le doux mois de
Nisan qui souffle les chaleurs
Semait sur les gazons la grâce de ses fleurs;
Babylone aux cent tours que le sable environne
Suspendait ces jardins qui forment sa couronne,
Et l'Euphrate en ses murs lentement épanché
Roulait l'or de ses flots sous le saule penché.
Mais le peuple de
Dieu ne levait plus sa tête,
Le printemps à ses yeux n'était plus une fête,
Les soldats de
Saùl avaient perdu leurs rois,
Les chantres de
David avaient perdu la voix
Car ils étaient captifs.
Sous le deuil et la cendre,
Souvent dans les tombeaux on les voyait descendre.
Les saules balançaient leurs luths silencieux,
Ils s'asseyaient ensemble, et toujours de leurs yeux
Des pleurs constants tombaient dans l'onde passagère.
Hélas ! on pleure tant sur la terre étrangère !



Il



Or dans les vastes murs que le peuple entourait
Se baignait une femme en un jardin secret.
C'était près d'une source à l'onde pure et sombre.
Le large sycomore y répandait son ombre :



A travers les gazons son escorte fidèle

Au geste de sa main se retira loin d'elle

Comme à travers le ciel passe l'essaim nombreux

Des cygnes de
Java qu'admirent les
Hébreux.

Aussitôt s'appuyant sur la rive inclinée,

Elle y toucha la lyre à sa voix destinée.

Mais elle s'arrêtait lorsqu'un arbre agité

Venait de quelque effroi glacer sa nudité.

Et quand ses cheveux noirs et leurs tresses humides

Tombaient sur le cinnor et sur ses mains timides,

On aurait cru revoir le bel ange des eaux

Que la création fit sortir des roseaux.

Israël a gardé l'hymne tendre et pieuse

Que chantait doucement sa voix harmonieuse :



De l'époux bien-aimé n'entends-je pas la voix ?
Oui, pareil au chevreuil, le voici, je le vois.
Il reparaît joyeux sur le haut des montagnes,
Bondit sur la colline et passe les campagnes.

O fortifiez-moi! mêlez des fruits aux fleurs!
Car je languis d'amour et j'ai versé des pleurs.
J'ai cherché dans les nuits, à l'aide de la flamme,
Celui qui fait ma joie et que chérit mon âme.

O ! comment à ma couche est-il donc enlevé ?

Je l'ai cherché partout et ne l'ai pas trouvé.

Mon époux est pour moi comme un collier de myrrhe;

Qu'il dorme sur mon sein, je l'aime et je l'admire.

Il est blanc entre mille et brille le premier;
Ses cheveux sont pareils aux rameaux du palmier;
A l'ombre du palmier je me suis reposée,
Et d'un nard précieux ma tête est arrosée.

Je préfère sa bouche aux grappes d'Engaddi,
Qui tempèrent dans l'or le soleil de midi.
Qu'à m'entourer d'amour son bras gauche s'apprête,
Et que de sa main droite il soutienne ma tête !

Quand son cour sur le mien bat dans un doux transport,
Je me meurs, car l'amour est fort comme la mort.
Si mes cheveux sont noirs, moi je suis blanche et belle,
Et jamais à sa voix mon âme n'est rebelle.

Je sais que la sagesse est plus que la beauté,
Je sais que le sourire est plein de vanité,
Je suis la femme forte et veux suivre sa voie : «
Elle a cherché la laine, et le lin, et la soie.

«
Ses doigts ingénieux ont travaillé longtemps;
Elle partage à tous et l'ouvrage et le temps;
Ses fuseaux ont tissu la toile d'Idumée,
Le passant dans la nuit voit sa lampe allumée.

«
Sa main est pleine d'or et s'ouvre à l'indigent;
Elle a de la bonté le langage indulgent;



Ses fils l'ont dite heureuse et de force douée,
Ils se sont levés tous, et tous ils l'ont louée.

«
Sa bouche sourira lors de son dernier jour. »
Lorsque j'ai dit ces mots, plein d'un nouvel amour,
De ses bras parfumés mon époux m'environne,
Il m'appelle sa sour, sa gloire et sa couronne.



Ainsi disait
Suzanne, et du roi
Samuel
Unissait à son chant le chant habituel,
Comme le sage
Hiram, qui de la
Maison sainte
Vint de
Tyr à
Sion orner la riche enceinte,
Unissait le porphyre au bronze noir des bains
Et l'or à l'olivier manteau des
Chérubins.

Sous ses beaux doigts encor tremblaient les cordes jaunes,
Lorsque d'un jeune chêne entouré de longs aulnes,
Elle entendit sortir une flatteuse voix
Qui la venait troubler pour la première fois.

«
Reine entre les
Beautés, l'éclat qui te décore
Te vaut le nom des
Lys et les efface encore.
Ainsi qu'un pur encens tu parfumes les airs,
Tu viens comme l'Aurore au milieu des déserts,
Mais ceinte de splendeur tu marches ignorée,
Sans savoir de quels yeux tu dois être adorée,
Quelle âme tu remplis, ou quels cours ont blessés
Tes cheveux noirs voilant tes regards abaissés.
Ne lèveras-tu pas ta tête en vain confuse ?
Ce que ta solitude aux yeux mortels refuse
Ce trésor demi-nu de grâce et de beauté,
Que l'onde en soupirant baigne avec volupté,
Qu'un flot imitateur double à notre espérance
En trahissant deux fois ta pudique ignorance,
Cette bouche entr' ouverte à des baisers absents,
Ainsi que la grenade, ou la fleur de l'encens;
Ces deux bras enlacés sur le luth que tu presses
Tels que deux cygnes blancs unis par des caresses,
Ces biens, crois-tu qu'un seul les doivent tous aimer
Ou que tous pour un seul se doivent animer ?
Non, beau lys d'Israël, tu t'élèves sans tache,
Comme le ciel des nuits qu'aucun sable ne cache,



Comme le ciel aussi laisse chacun de nous
Devant l'astre choisi s'arrêter à genoux;
Un regard de tes yeux est l'âme de mon âme.
Peut-être un autre est là, brûlé d'une autre flamme,
Qui de ton col de neige admire la beauté;
Tels, de la blanche lune adorant la clarté,
Les peuples de
Madaï permettent que les
Mages
Des
Rois dans d'autres feux adorent les images,
Et tous viennent en paix lorsque le jour s'enfuit
Avec des chants divers chanter la même nuit.
De tes faveurs sur nous partage la rosée.
Quand sous la
Pyramide elle s'est reposée,
L'hirondelle est heureuse aux sommets de l'Hermon,
Et sous les lambris d'or des tours de
Salomon,
Fais comme elle, et comme elle incertaine et légère,
Apprends la volupté riante et passagère;
Viens, foulons sous nos pieds ces populaires lois
Par qui ton cour jamais n'entendit qu'une voix,
Par qui tes yeux n'ont vu qu'un inflexible maître
Te cachant l'univers qui voulait te connaître,
Et sous un mur farouche enfermant tous tes pas,
Qu'auraient semés de lys ceux qu'il n'égale pas,
Tandis qu'en ce moment où ta bouche le chante,
D'un amour étranger, lui, sans doute, il s'enchante,
Et des feuilles de rose et des parfums brûlés
Couvrant ses blonds cheveux par ta voix adulés,
A vingt jeunes beautés de
Lud et de
Palmyre
Demande quelque danse ou le chant qu'il admire,
Et prodigue à longs flots cet indolent bonheur
Dont ton hymne perdu regrette enfin l'honneur. »
Ainsi qu'un jeune enfant, qui, seul et sans alarmes,
Pour la première fois entend le bruit des armes,
D'abord reste immobile et regarde effrayé
L'amas mouvant des dards, de mille feux rayé,
Mais découvrant sous l'or des figures sanglantes,
Fuit dans la ville en paix les plaines turbulentes;
Telle d'abord
Suzanne immobile écoutait
Ces mots insidieux dont l'encens la flattait,
Jamais la voix d'un homme en ces vastes retraites
N'avait osé troubler ses actions secrètes,
Nul homme à sa beauté n'avait jamais souri,
Si ce n'était son frère et son jeune mari.
Aussi rouge et brûlant d'une chaste colère
Et s'entourant des plis d'un voile tutélaire



Orné d'un beau dessin d'or pur et qu'autrefois
Aux heures de la nuit avaient tissu ses doigts
Quand son époux près d'elle et prolongeant les veilles
Des pasteurs d'Orient lui contait les merveilles,
Les deux mains sur son cour, n'osant plus s'arrêter,
Sur la rive opposée elle voulut monter.
Mais là, sous un lentisque, insultante et sonore,
Une seconde voix vint l'implorer encore,
Et la fit se plonger dans ses flots favoris
Comme l'oiseau de mer qu'un orage a surpris.

«
N'espère pas nous fuir, belle et fière imprudente,
Trop de soins ont aidé notre amour trop ardente,
Nous avons su troubler les regards des humains,
Et ta beauté ne peut échapper à nos mains,
Ta main imprévoyante a chassé tes esclaves
Les nôtres t ont tissu de prudentes entraves.
N'espère pas,
Suzanne, épouvanter nos fronts,
Plus forts que tes refus, inutiles affronts,
Ils portent ce bandeau des juges de la terre
Qui sur les yeux du peuple impose le mystère.
La terre ne voit pas, et le faible souffrant
N'a jamais attendri le ciel indifférent.
En vain tu traîneras, suppliante, alarmée,
Ton innocence en pleurs contre nous deux armée,
En vain ton désespoir à ses pieds abattu
Jetterait au
Dieu sourd les cris de la vertu,
Devant le peuple entier pâlira ton excuse,
Si notre témoignage en gémissant l'accuse;
Pour ton
Dieu, que sait-il de ce qu'on fait ici ?
Son regard par lui-même est toujours obscurci :
Caché sous le manteau d'un dédaigneux nuage,
Voilant aux chérubins son rapide passage,
Il va d'un pôle à l'autre et marche dans ses deux
Sans que jusqu'à la terre il abaisse ses yeux.
Viens donc, et plus facile, aimant celui qui t'aime,
Puiser ta sûreté dans ta faute elle-même. »

Malheur, trois fois malheur à la faible beauté...

Quand le
Serpent damné, sur l'herbe triste et pâle,
Roulant ses anneaux d'or, d'émeraude et d'opale,
S'attachant au pied d'Eve ainsi qu'un bracelet,
Engourdissant son pas qui déjà chancelait,
Par sa molle éloquence, hélas ! trop bien suivie,
Porta la mort au sein qui nous donna la vie,

L'art de ses doux propos était moins séducteur
Car ainsi s'exprima l'invisible imposteur
Dont la voix, tour à tour enjouée ou plaintive,
Arrêta dans les eaux sa victime attentive,
Qui, ne respirant plus, de son impur discours
D'un geste ni d'un cri n'osa troubler le cours.



Mais sous trois grands palmiers près du fleuve plantés

Tous, des femmes surtout, sont bientôt arrêtés.

Là s'asseyait rempli d'une tristesse amère

Un enfant dont aucun n'avait connu la mère.

Jusques à ses pieds nus sa tunique de lin

Couvrait de larges plis le timide orphelin,

Il ne paraissait pas aux traits de son visage

Qu'il eût vu douze fois les oiseaux de passage,

Ses cheveux blonds, sans nouds, sur son front partagés,

Roulaient sur son épaule en longs flots étages.

Pareil à
Samuel quand l'esprit prophétique

Le remplit effrayé de son premier cantique,



Il



................et l'on voyait les deux

Resplendir égarés dans l'azur de ses yeux.
Et cependant un jour la foule des
Hébreux
S'écoulant d'un palais à flots lents et nombreux,
Des platanes obscurs suivait la longue voie
Et tous le front serein se couronnaient de joie,
Ils élevaient aux deux des bras admirateurs.
Des groupes s'arrêtaient où d'ardents... docteurs
Vantaient ces deux vieillards dont la bouche dorée
Faisait bénir à tous leur justice adorée ;

«
Ils marchent avec
Dieu, disaient-ils,
Israël
Trouve dans leurs propos la sagesse du ciel,
Ils sont vêtus de force, et c'est d'eux que le livre
Dit :
Ecoute,
Israël, que leur voix te délivre.
Ils sont l'oil de l'aveugle et le pied du boiteux. »



a)
Mais un jour sur le bord des saules argentés (Dieu le voulut sans doute) ils s'étaient arrêtés.



Là s'asseyait rempli d'une tristesse amère
Un enfant dont aucun n'avait connu la mère.
Jusque à ses pieds nus la tunique de lin
Couvrait de larges plis le timide orphelin.
Il ne paraissait pas aux traits de son visage
Qu'il eût vu douze fois les oiseaux de passage.
Ses cheveux étaient blonds, il regardait les deux
Et l'on voyait des pleurs dans l'azur de ses yeux,
Il tenait des discours remplis d'un saint mystère
Qui semblaient entraîner sa voix involontaire.

Il disait, dans un chant mollement cadencé,
Joseph fils de
Jacob, chaste et récompensé,
Roi, sous les
Pharaons, de l'Egypte féconde,
Et par eux surnommé maître et sauveur du monde;
Puis l'Ange conducteur se voilant aux
Hébreux
Et laissant sur leurs pas le désert ténébreux
Parce que dans leur joie au
Seigneur insultante
Des filles de
Moab ils habitaient la tente;

Il raconte
David prosterné, gémissant,

Traînant la pénitence aux pieds du
Tout-puissant,

Pleurant le sang d'Urie et sa femme tombée

Et la mort d'un fils né du bain de
Bethsabée.

Là, s'effrayant lui-même et comptant douze fois

D'un doigt mystérieux qui parcourait ses doigts,

Comme si les tableaux de quelque horrible histoire

En foule, malgré lui venaient à sa mémoire,

Il redit le lévite arrivant de
Marpha

Avec un serviteur et deux chameaux d'Epha,

Sa femme et tout son bien couvrant leur dos robuste,

Bientôt dans
Benjamin, couchés sous un arbuste,

Un vieillard les accueille et comme vient le soir

A
Gabaa, chez lui, rentre et les fait asseoir.

Mais le peuple élevait sa voix comme un orage,

L'épouse par l'époux est livrée à l'outrage.

Elle meurt.
Le jour vient.
De ses membres épars

Chaque tribu reçoit les dégouttantes parts.

Levé comme un seul homme et gémissant ensemble,

De
Dan à
Bersabée
Israël se rassemble,

Consulte le
Seigneur, marche et le lendemain

Le glaive d'Israël efface
Benjamin.

«
C'est ainsi, s'écria le jeune solitaire,

Que des iniquités
Dieu balaiera la terre.



Vieillis dans l'impudeur, dans la faute endurcis,

Les prévaricateurs pour juger sont assis.

Vois la source où tu bois,
Israël notre mère!

Plus qu'au désert de
Sur tu puises l'onde amère,

Autour de ton repos plane la trahison,

L'ombre des deux palmiers t'endort dans son poison. »

b)
L'enfant baissa la tête et se mit à pleurer.
Deux femmes s'avançaient voulant le rassurer,
Il dit d'une voix faible et pleine de larmes : «
Je sonderai leurs cours d'un regard de mon oeil,
Et je les montrerai nus et sans leur orgueil;
Lancés comme une balle, ils mourront sans mémoire,
Et là se réduira tout le char de leur gloire. »

Mais le peuple élevant sa voix impatiente
Et balançant les flots de sa foule bruyante,
S'écria : «
S'il est vrai que
Dieu vous ait parlé,
S'il est vrai qu'à prédire il vous ait appelé,
Est-ce pour de vains airs et des larmes frivoles ?
Veut-il des actions ou de faibles paroles ? »
L'enfant baissa la tête et se mit à pleurer.
Deux femmes s'approchaient voulant le rassurer,
Mais il dit d'une voix faible et pleine de larmes : «
Ce n'est pas moi qui peux élever tant d'alarmes.
Je suis seul, sans parents, triste, et ce n'est pas moi
Qui du
Seigneur mon
Dieu pourrais dicter la loi.
Sa voix, sa propre voix vous assemble et vous touche,
Car dès qu'il a fini de parler par ma bouche,
De tout ce que j'ai dit je ne me souviens pas.
Dieu me tient par la main et dirige mes pas,
Il vient de m'amener, c'est le ciel qui m'enflamme
Et je n'ai pas toujours les forces de mon âme. «
Et le peuple se tut comme se tait la mer,
Lorsqu'au sein de la pluie et de l'orage amer
Passe un ange de
Dieu qui porte un saint message
Et du bout de ses pieds la touche à son passage.
Il se tut attentif à ces mots menaçants,
Le peuple morne en cherche et la suite et le sens.
Un murmure craintif sortit du long silence.
Ainsi, quand d'Hésébon le doux vent se balance,
Les bois d'Eléalé s'inclinent un moment
Et le désert muet soupire longuement.

Il s'écriait : «
Hélas! que dira
Daniel ?

La sagesse a quitté les vieillards d'Israël;

O, détournez,
Seigneur, ces tableaux de mon âme!

Quelle est cette victime ?
Elle est faible, elle est femme,

Et moi je suis enfant.
Pourquoi me réserver

Puisque je ne peux rien encore pour la sauver ?

Avez-vous aux vautours livré la tourterelle ?

J'irai, je parlerai, je pleurerai pour elle.

Peuple, je vois un crime, un malheur m'est prédit,

Ces arbres parleront, ce palais est maudit. »

L'enfant cherchant les deux y retrouve sa voix;
Je vous le dis, hélas ! pour la seconde fois,
Avant que le soleil ombrage l'heure entière,
L'impie élèvera vers vous sa voix &#;altière;
L'insensé dans son cour dit qu'il n'est pas de
Dieu,
Mais la voix du
Seigneur lui répond du haut lieu : «
Je suis celui qui suis, plus de miséricorde,
Je vous ceindrai les bras et les reins d'une corde,
Allez, princes du peuple, attachés en faisceau,
Tombez, à ma fureur vous y mettrez le sceau ;
Où donc est-il caché, celui dont l'âme attente
A la main qui tendit le ciel comme une tente... »
Les anciens d'Israël dirent qu'en leur enfance,
Quand de ses fils encor
Dieu prenait la défense,
Il inspirait ainsi le sage
Ezéchiel.
Ce jeune homme ayant dit :
Mon nom est
Daniel,
Quelques vieillards doués du savoir qui devine
Expliquèrent ce nom : la justice divine.
On s'aperçut aussi que l'enfant, quand ses yeux
Cessaient de s'élever humides vers les deux,
De
Suzanne en tremblant regardait la demeure,
Et chacun résolu de voir s'écouler l'heure
Suit le cercle où déjà l'ombre tourne à demi.
Pour le jeune
Prophète, il s'était endormi.





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François de Vigny
(1570 - ?)
 
  François de Vigny - Portrait  
 
Portrait de François de Vigny


Biografie / cronologie

Conformément aux préoccupations constamment manifestées par l'écrivain, nous avons étendu cette chronologie dans la direction du passé, à la recherche de la noblesse des ancêtres, et dans celle de l'avenir, à l'écoute des échos de l'ouvre renvoyés par la postérité.

Bibliographie


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