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Francis Vielé-Griffin



La partenza - Poéme


Poéme / Poémes d'Francis Vielé-Griffin





J'ai choisi l'automne attendri

Et cette heure des ombres longues ;

Je cueille une rose flétrie ;

On marche et les feuilles tombent.



J'ai choisi ce tournant de route
D'où le ciel est plus loin dans le soir ;
Tout est si calme ! on écoute
Des rires au fond de la mémoire...



J'ai choisi ce soir d'automne -
Je suis lâche si tu souris -
Si j'hésite et me retourne,
Je ne reverrai que la nuit.



Aussi bien je me dirais joyeux,
Car la joie est subtile et fait mal

-
La pluie en fils soyeux
Traîne sur l'horizon pâle.



Aussi bien je me croirais aimé,
Car l'amour est étrange et cruel

-
Le soleil d'un rire enflammé
Met du sang au bord du ciel.



J'ai honte et j'ai hâte de vivre
Dans le deuil et la mort du monde,
Je ne sais quelle route suivre ;
Mais j'entends mourir les secondes !..



J'ai couru d'abord ; j'étais jeune ;
Et puis je me suis assis :
Le jour était doux et les meules
Etaient tièdes, et ta lèvre aussi ;



J'ai marché, j'étais grave,
Au pas léger de l'amour ;
Qu'en dirai-je que tous ne savent ?
J'ai marché le long du jour ;



Et puis, au sortir de la sente,
Ce fut une ombre, soudain :
J'ai ri de ton épouvante ;
Mais la nuit m'entoure et m'étreint.



D'autres viendront par la prée
S'asseoir au banc de la porte ;
Tu souriras belle et parée,
Du seuil, à ta jeune escorte :



Ils marcheront à ta suite
Aux rayons de ton printemps -
Qu'ont-ils à courir si vite ?
Moi, j'eus, aussi, leurs vingt ans



Ils auront tes sourires
Et ta jeunesse enchantée...
Qu'importe ? qu'en sauront-ils dire :
Moi seul, je t'aurai chantée.



Je suis riche de soirs et d'aurores,
De chants, de parfums, de clarté ;
Quel fruit cueillerais-je encore
Au verger de ta beauté ?



Je suis ivre d'étés et d'automnes,
De fleurs, de fruits et de vins ;
Tu m'as fait de toi-même aumône :
Qu'aurais-je implore demain ?



Mon rêve est réalisé

(L'avais-je rêvé si beau ?)

Et pourtant mon cour est brisé,

Et je songe qu'on rêve au tombeau.



C'est peu que ces dix années
Au cours de ta vie en fleur :
Les siècles te sont donnés ;
Nous n'avons que des heures.



C'est peu ; et c'est toute la fleur.
Pourtant, de ma vie éphémère ;
La fleur est fanée et j'ai peur,
Car le fruit de la vie est amer.



Tes roses refleurissent aux portes
Quand
Mai s'en revient et rit ;
La fleur de ma vie est morte ;
Et quel est le fruit de ma vie ?



On part à sa guise et l'on chante

-
Quel écho dira le refrain ?



Ce sont nos vieux airs qui me hantent.
Et comme une angoisse m'étreint -

On part à son heure et sans hâte

-
Et le pas s'est précipité -
On a choisi la route plate

-
Nous allons gravir le sentier ;



On part pour se prouver libre,
A son heure, sur la route qui plut

-
Déjà on est las de la suivre :
N'est plus libre quiconque a voulu.



On part... et l'automne morose
Que l'on croise au tournant du chemin
Flétrit d'un souffle les roses
Qu'on emportait dans la main ;



On part, et la pluie, éployée
Comme une aile, vous frôle la joue :
La pluie banale a noyé
Tes larmes et les mêle à la boue.



On part vers l'aventure neuve ;
Hier est là en sa jeune beauté
Qui sourit sous son voile de veuve ;
On part- et l'on pourrait rester...



Rester ? tu es folle, pensée !
On serait seul - rien ne dure -
Rester comme une ombre aux croisées,
Comme un portrait qui sourit au mur ?



C'est déjà trop qu'on s'attarde ;
Notre heure est loin sur la route -
Qu'est-ce donc que tu regardes
Là-bas ?
Qu'est-ce que tu écoutes ?



Rester ! il ne reste rien

Des rires, des rêves, de l'été...

Ils s'en furent par d'autres chemins.

Je suis las d'avoir été.



N'importe ? pensée,
Alerte !
L'écho de nos pas nous approuve ;
Marchons vers la vaste mer verte
Sur la route qui s'ouvre.



Je t'interpelle dans l'ombre,
Ou me tais pour entendre ta voix -
Le ciel s'est fait bas et sombre
Et pèse comme la voûte des bois -





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Francis Vielé-Griffin
(1864 - 1937)
 
  Francis Vielé-Griffin - Portrait  
 
Portrait de Francis Vielé-Griffin

Biographie / chronologie

1863
- Le 26 mai, naissance à Norfolk en Virginie, d'Egbert Ludovicus Vielé, « Bertie », quatrième enfani de Térésa Griffin et du Général Egbcrt Vielé, gouverneur militaire de la Virginie pendant la Guerre de Sécession.

Bibliographie / Ouvres

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