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Francis Jammes



Le vieux village... - Poéme


Poéme / Poémes d'Francis Jammes





Le vieux village était rempli de roses

et je marchais dans la grande chaleur

et puis ensuite dans la grande froideur

de vieux chemins où les feuilles s'endorment.



Puis je longeai un mur long et usé;

c'était un parc où étaient de grands arbres,

et je sentis une odeur du passé,

dans les grands arbres et dans les roses blanches.



Personne ne devait l'habiter plus...

Dans ce grand parc, sans doute, on avait lu...

Et maintenant, comme s'il avait plu,

les ébéniers luisaient au soleil cru.

Ah! des enfants des autrefois, sans doute, s'amusèrent dans ce parc si ombreux...



On avait fait venir des plantes rouges des pays loin, aux fruits très dangereux.



Et les parents, en leur montrant les plantes, leur expliquaient : celle-ci n'est pas bonne... c'est du poison... elle arrive de l'Inde... et celle-là est de la belladone.



Et ils disaient encore : cet arbre-ci vient du
Japon où fut votre vieil oncle...
Il l'apporta tout petit, tout petit, avec des feuilles grandes comme l'ongle.



Ils disaient encore : nous nous souvenons

du jour où l'oncle revint d'un voyage aux
Indes;

il arriva à cheval, par le fond

du village, avec un manteau et des armes...

C'était un soir d'été.
Des jeunes filles couraient au parc où étaient de grands arbres, des noyers noirs avec des roses blanches, et des rires sous les noires charmilles.

Et les enfants couraient, criant : c'est l'oncle!
Lui descendait avec son grand chapeau, du grand cheval, avec son grand manteau...
Sa mère pleurait : ô mon fils...
Dieu est bon...

Lui, répondait : nous avons eu tempête...
L'eau douce a bien failli manquer à bord.



Et la vieille mère le baisait sur la tête en lui disant : mon fils, tu n'es pas mort-Mais à présent où est cette famille ?
A-t-elle existé ?
A-t-elle existé ?
Il n'y a plus que des feuilles qui luisent, aux arbres drôles, comme empoisonnés...



Et tout s'endort dans la grande chaleur...
Les noyers noirs pleins de grande froideur...
Personne là n'habite plus...
Les ébéniers luisent au soleil cru.



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Francis Jammes
(1868 - 1938)
 
  Francis Jammes - Portrait  
 
Portrait de Francis Jammes

Ouvres

Francis Jammes (1868-1938). Célèbre, et lu, parmi les plus grands, sans presque quitter Orthez, son « village », Jammes le fut et devrait l'être encore. Ami de Claudel, de Larbaud, de Gide (avec lequel il se fâche), il ne ressemble qu'à lui-même, Tibulle chrétien, ou croyant païen, et mène la poésie à son allure pas toujours naïve. Car il faut quelque savante magie pour rendre édénique ce qui, déj

La vie et l'Ouvre de francis jammes

Après avoir fait ses études au lycée de Pau, puis à Bordeaux, Francis Jammes se passionne pour les livres de Jules Verne. En 1886, il échoue au bac et se réfugie dans l'écriture. Il rédige alors quatre-vingt-neuf poèmes. A Orthez, il devient trois ans plus tard avoué chez un notaire mais ce travail l'ennuie. Il envoie ses essais poétiques à des revues littéraires dans lesquelles il est remarqué pa

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