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SOLGER






Solger est hanté par le spectacle que lui offre toujours le passage soudain d'un contraire à un autre. Ce qui le frappe par-dessus tout, c'est le retournement brusque d'une certaine situation ou action, par exemple, de l'idéal au réel ou du réel à l'idéal. Ainsi le spectacle de la puissance divine, au moment où elle fait irruption dans la réalité sensible, se trouvant occultée par celle-ci, ce qui entraîne un revirement immédiat.



Le conflit des tendances opposées se succédant l'une à l'autre engendre au dire de Solger une réaction spéciale que Solger qualifie d'ironique. Il y a ironie et même parfois double ironie, lorsque les deux tendances se nient réciproquement; et sont par conséquent conduites à nier leurs négations. Par là même, en se neutralisant ou en se détruisant, elles s'éclairent mutuellement et même s'approfondissent. Elles acquièrent une richesse imprévue du fait qu'elles se contredisent. Il y a là un processus de substitution constante qui interdit à la pensée de se fixer dans un sens défini, et même de se fixer dans aucun sens. La vérité réside peut-être, en effet, dans une sorte d'union dans la désunion, ou dans l'affirmation qui jaillit du choc causé par la contradiction. On peut comparer cet accord paradoxal avec celui du centre et de la circonférence, à celui de Dieu et de la création, ou de l'infini et du fini.



On peut y voir aussi - et c'est cela qui nous importe ici, l'union toujours contestée et toujours réaffirmée de l'indétermination (l'idéal en lui-même, l'absolu pris en soI) et de la détermination (l'idéal dans son rapport conflictuel avec les réalités particulièreS). Tel est le point de vue de Solger, très proche ici de celui de Hegel. L'essentiel, c'est que le rapport soit conflictuel. Il ne peut se manifester que dans le choc violemment négateur et destructeur de deux tendances contraires, créant ainsi une expérience que Jean Wahl qualifie de « spasmodique ». L'ironie, ainsi entendue, consiste dans le renversement incessamment renouvelé de telle situation. C'est, en somme, l'histoire de l'arroseur arrosé. Dans cette situation, l'artiste ou le penseur se trouve continuellement empêché de prendre au sérieux l'ouvre qu'il entreprend, en tant qu'elle indique une direction définie vers un but détermine. Le manque de sérieux dont il prend conscience lui révèle l'effondrement de toutes les situations particulières, de façon que ne subsiste plus, dans un instant, mais dans un instant seulement, que l'Idée prise en elle-même.



SOLGER : TEXTES



Nous éprouvons dans notre conscience comme une fulguration de l'idée qui passe dans l'existence et s'y détruit. C'est un moment; un flux, un éclair qui s'évanouit en se déchargeant, mais qui dégage en nous une force supérieure et divine. (Cité par M. Boucher. )



Il y a d'une part un Divin transcendant dont nous ne pouvons rien déterminer et d'autre part des relations sans nombre avec le monde où nous vivons - et cela dans un éclair où le réel se consume en une vérité évanouissante.



... La puissance de Dieu en tant qu'elle fait irruption dans la réalité sensible...

Cf. Vladimir Jankélévitch, L'ironie ou la bonne conscience, p. 9 :

Chez Frédéric Schlegel l'ironie est verstand, liberté du sujet surplombant l'objet; chez Novalk, Gemût, liberté magique et poétique transfigurant le monde, liberté romanesque, roman-tisant la nature; l'univers est un conte. L'ironie est pouvoir de jouer... Le hasard et le destin se rejoignent : liberté engloutissant toutes les valeurs de culture, aboutissant à une sorte d'indifférence quiétiste...""Grâce à la poésie romantique, telle que l'entend Jean-Paul, les frontières du monde objectif se dissolvent dans la pénombre du clair de lune, Hegel a beau railler (Esthétique, III, }) l'autocratie de ce moi ironique qui engloutit toute détermination dévore toute particularité... Par rapport à notre libre arbitre infini, toutes les choses conditionnées s'anéantissent dans le chaos de l'ironie, s'égalent dans le rien... chez Solger l'ironie [va plus loin encore] : c'est la conscience de la révélation par laquelle l'absolu, dans un moment fugitif, se réalise et du même coup se détruit.



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