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Marsile Ficin - un des penseurs les plus importants de la Renaissance






Marsile Ficin est un des penseurs les plus importants de la Renaissance. Avec lui, avec Pic de La Mirandole qui reprend et approfondit sa conception, on se trouve en présence d'une réflexion nouvelle sur l'être de l'homme. Non qu'il s'agisse chez lui d'une définition proprement dite de cet être, destinée à remplacer celles qui ont pu précéder. Le propre de Ficin, au contraire, est justement de se refuser à présenter de l'homme une image définie, d'insister sur le fait qu'à la différence de toutes les autres créatures, l'homme est essentiellement indéfinissable. Il est en effet doué de la faculté exceptionnelle de se dérober à toute définition, et toujours à la recherche d'une figuration nouvelle de lui-même. Il en résulte qu'aux yeux de Marsile Ficin aucune représentation fixe de l'homme n'est concevable. Il n'est pas, il ne peut être, une créature de quelque façon que ce soit, définie. Aucune forme particulière ne le lie ni le fige. Il emprunte des formes successives mais toutes sont variables, temporaires et rempla-çables. L'homme, dit Ficin, est desultorius, c'est-à-dire apte à passer d'une forme à l'autre. Dans un sens, il apparaît comme multiforme. Dans un autre, c'est un être qui, échappant à toute définition fixe de lui-même, n'est le prisonnier d'aucune forme. Il n'est pas. Il devient. Comme l'ange est, selon les théologiens, un être continuellement formé par Dieu, l'homme est, lui aussi, soumis à une re-création incessante. Mais cette re-création n'est de nulle façon la remise en état d'une forme permanente. L'homme, soustrait ainsi à l'obligation d'avoir comme les autres êtres, une structure permanente, est un être essentiellement mobile. Il est à la fois multiforme et informe. Il n'est donc pas, à rigoureusement parler, déterminé. Il est sans cesse en puissance de devenir différent de lui-même. Comme le dit Groethuisen, on ne saurait le regarder comme possesseur d'un état permanent.





Cette indétermination qui est dans sa nature (si on peut parler ici de naturE), peut être considérée de deux points de vue opposés. Du point de vue de l'origine, car, à la différence de tous les autres êtres, l'homme surgit dans la création démuni de toute forme déterminée, ce qui lui donne d'ailleurs sur toutes les autres créatures l'avantage inestimable, grâce à son informité initiale, de prendre librement toutes les formes qui lui conviennent. Et de plus, pour les mêmes raisons et en raison de la même aptitude, il se trouve également capable de se débarrasser, s'il le juge nécessaire, de toutes les formes que, par la suite, il a choisi d'assumer. Ainsi, pour Ficin, l'hommeprotée, l'homme-caméléon, est doublement indéterminé : dans son origine qui trahit une absence fondamentale de forme, dans son devenir, où il se révèle une perpétuelle aptitude à se défaire des formes dépassées, et à retrouver, en vertu de cette action proprement négative, une authentique indétermination.



FICIN : TEXTES



« Pour Ficin, comme pour son continuateur, Pic de La Mirandole, l'homme ne saurait être déterminé uniquement en tant que créature de la nature. Un achèvement purement immanent, une perfection découlant des lois de l'espèce, ne saurait lui suffire. Il ne se laisse pas déterminer et encercler par ce qu'il est selon les lois de la nature. Il est ce qu'il devient. Lui-même créature du monde, il se place cependant en dehors de l'univers. Une existence uniquement déterminée par son appartenance au monde, ne saurait lui suffire... Aussi n'est-il lié à aucune forme définie. (« Homo varias ac multiformis et desultoriae naturae animal », dit Pico...) On ne saurait donc le définir en partant de ses qualités spécifiques, selon un état de fait déterminé en soi... Sa valeur n'est pas déterminée par ce qu'il sera un jour, mais par son devenir même, par sa capacité de se transformer, par sa liberté... Il a une âme... quelque chose de personnel, de subjectif qui s'oppose à toute définition de l'âme dans le sens objectif qu'on attribue à l'esprit. (Bernard Groethuisen, Anthropologie philosophique, Gallimard, 1953.)



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