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LITTÉRATURE POLITIQUE ET PHILOSOPHIQUE






Analyses de la Révolution française et de l'Empire



Avant même que la Révolution ne fût terminée. Mme de Staël avait écrit Réflexions sur la paix intérieure (1795, publié en 1820) et Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la Révolution et des principes qui doivent fonder la république en France (1798, publié en 1906), dont les idées seront reprises et amplifiées dans Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, qui paraîtra en 1818, un an après sa mort. Faisant l'éloge de la politique de son père, elle voit dans la Révolution de 1789 le triomphe des « Lumières ». Après avoir connu l'âge de la féodalité, puis celui du despotisme, notre société entre, grâce à la Révolution et comme l'Angleterre plus d'un siècle avant elle, dans l'âge du «gouvernement représentatif». Exonérant les principes républicains des crimes commis en leur nom sous la Terreur, Mme de Staël considère que « si les institutions ont devancé les Lumières, il appartient aux écrivains de porter les Lumières au niveau des institutions ». « Ce sont les philosophes qui ont fait la Révolution, ce sont eux qui la termineront », écrivait-elle en 1798 à l'époque du Directoire. Le retour en arrière dont elle sera le témoin quand le régime de Bonaparte se révélera évidemment despotique pourrait démentir sa prédiction; mais cet accroc, comparable à celui qu'a connu la révolution anglaise (coupable d'un régicidE), ne dément pas le pronostic d'ensemble : il permet au contraire à Mme de Staël d'accentuer le parallèle entre l'évolution libérale des sociétés anglaise et française. Dans ses ouvres politiques, elle affirme aussi l'importance du rôle des écrivains, prolongeant ce qu'elle dit dans un chapitre (1, 20) de De la littérature considérée dans les rapports avec les institutions sociales (voir infra p. 15) consacré au XVIIIe siècle : Montesquieu a analysé les questions politiques sans système positif, son mérite a été de donner à voir; Rousseau n'a rien découvert, mais il a tout «enflammé», en particulier le sentiment de l'égalité; Voltaire, enfin, « voulait éclairer la société plutôt que de la changer » ; « il ne prévoyait pas, il ne voulait pas la Révolution qu'il a préparée ».



Vers 1807, les convictions républicaines de Benjamin Constant se transforment en convictions libérales, c'est-à-dire que la liberté n'est plus, à ses yeux, liée à un type particulier de gouvernement. Il fait précéder De l'esprit de conquête et de l'usurpation d'une préface où il exprime son espoir que, la France étant bientôt libérée du joug qui pèse sur elle, des liens se renoueront avec «cette noble Angleterre, asile généreux de la pensée». Aux régimes d'«usurpation», il oppose aussi bien la monarchie, qui assure la liberté aux Anglais, que la république. Celle-ci, du reste, peut manquer son but si on désigne de ce nom une forme de gouvernement calquée sur celles de l'Antiquité : telle fut l'erreur commise par des esprits généreux qui se crurent, à la fin du siècle dernier, investis de la charge de régénérer l'espèce humaine et qui, projetant sur elle leurs idéaux, « devinrent furieux de ce que les modernes ne voulaient pas être libres, suivant leur méthode». Quoiqu'il se défende de compter parmi les détracteurs de Rousseau, Constant décèle dans le Contrat social une « métaphysique subtile », propre à « fournir des armes et des prétextes à tous les genres de tyrannie». Pour n'être pas celle d'un véritable historien, l'analyse de Constant n'en rend pas moins compte du dérapage, sous la Terreur, des principes de 1789, tandis que Mme de Staël n'avait fait qu'effleurer le problème. Nous avons évoqué sa palinodie pendant les Cent-Jours. Au moins faut-il reconnaître dans ses Principes de politique, parus à la même époque, une fidélité à la défense des libertés (« la liberté individuelle, la liberté de la presse, l'absence de l'arbitraire, le respect pour les droits de tous»). Après avoir cru, légèrement sans doute, que l'Empereur réinvesti dans ses fonctions souhaiterait rétablir ces libertés qu'il n'avait cessé de bafouer pendant quatorze ans, Constant continuera de se faire leur avocat pendant toute la période de la Restauration.



La pensée contre-révolutionnaire



. Joseph de Maistre. Né en Savoie, alors possession du roi de Piémont-Sardaigne, frère aîné de Xavier de Maistre (1763-1852). qui a donné en 1795 avec Voyage autour de ma chambre son ouvre la plus célèbre, Joseph de Maistre (1753-1821) est le plus illustre des théoriciens de langue française qui, au tournant du siècle, présentent la Révolution comme un désastre, ou plus exactement comme l'expression du Mal. Parues sept ans après les Réflexions sur la Révolution française, de l'Anglais Burke qui, opposant la sage évolution de l'Angleterre à la folie des Français, s'était imposé comme le premier grand manifeste contre-révolutionnaire, les Considérations sur la France ( 1797) de Joseph de Maistre qualifient la Révolution française de « satanique ». Elle est un crime contre le souverain et contre la religion; en France, où régnait un «Roi très chrétien », c'est en réalité tout un. Confiant dans les voies de la Providence pour rétablir un jour la monarchie, J. de Maistre livre dans ses Considérations une « digression sur le christianisme » où rayonne une pensée mystique qui sera théorisée dans Du pape (1819), bréviaire de la pensée ultramontaine. Le chef-d'ouvre de J. de Maistre est toutefois Les Soirées de Saint-Pétersbourg (1821), parues peu après sa mort, suite de onze entretiens entre un comte, un sénateur et un chevalier. Y est fait l'éloge de la justice personnifiée par le bourreau, dont la main sert à Dieu pour punir le crime (de même les maladies et les douleurs nous sont-elles envoyées pour punir le vice et le péché, actuel ou origineL). La guerre elle-même est divine; c'est une loi du monde (ainsi J. de Maistre peut-il rapprocher la fonction du soldat de celle du bourreaU). Un Traité sur les sacrifices, souvent publié en annexe des Soirées, permet à J. de Maistre de préciser la vertu expiatoire et rédemptrice du sang répandu. Dans les Considérations, ].-J. Rousseau est désigné par lui comme « l'homme du monde, peut-être, qui s'est le plus trompé » ; dans les Soirées, Voltaire, raillé pour son action en faveur de Calas (victime d'une des plus célèbres erreurs judiciaires du XVIIIe sièclE), subit les pires assauts pour le rictus de son visage, la corruption de son esprit qui le condamne à n'être jamais sublime, la lourdeur et la grossièreté de son comique.



. Louis de Bonald (1754-1840) considère lui aussi la Révolution d'un point de vue essentiellement religieux. Après avoir publié quelques essais, comme Du divorce (1801), il vivra dans une semi-retraite avant de compter, sous la Restauration, parmi les principaux théoriciens de l'ultraroyalisme. Son influence se fera sensible surtout après la publication de ses Ouvres complètes (1817). Mais, comme le fait observer Paul Bénichou (Le Sacre de l'écrivaiN), les ouvres de De Maistre ou de Bonald, mises en vedette par les historiens de la littérature, comptent moins, aux yeux de qui réfléchit sur l'idéologie contre-révolutionnaire du début du siècle, que la somme d'écrits moins connus de la postérité : discours de Rivarol (1753-1801), que Burke surnomma le «Tacite de la Révolution », comptes rendus hostiles aux ouvrages de Mme de Staël, etc. De cette littérature contre-révolutionnaire, les Carnets de Joseph Joubert, qui ne seront publiés sous forme complète qu'en 1938, offrent le reflet. Au reste, c'est bien une des contradictions fondamentales de l'Empire que ce régime, censé prolonger la Révolution, favorise des journaux tels que le Journal de l'Empire ou le Mercure de France où s'exprime l'idéologie la plus réactionnaire. Le vicomte de Bonald fut même sollicité pour être le précepteur du fils de Napoléon, le roi de Rome, et, quoique retiré le plus souvent dans son Aveyron natal, il accepta en 1810 un poste au Conseil de l'Université.



. Chateaubriand ne saurait être classé parmi ces théoriciens et polémistes de l'extrême-droite. Son attachement au roi et à la religion n'estomperont jamais tout à fait certaines sympathies pour les idées de 1789. Sous la Restauration, son combat pour les libertés le situera souvent en marge de ce qui aurait pu être sa famille naturelle de pensée. Sa rupture avec les ultras sera à peu près consommée à partir de 1824.



Matérialisme ou idéalisme. Les « Idéologues »



Le philosophe anglais John Locke (1632-1704), rejetant les idées innées pour placer la source de nos connaissances dans l'expérience, a fortement influencé tout un courant de la pensée française du xvmc siècle. Son principal héritier est Condillac (1715-1780), auteur d'un Traité des sensations (1754) où sont exposés les principes du sensualisme. Critiquant les concepts métaphysiques communément admis, Condillac donne, dans l'ordre de la connaissance, la primauté à la sensation. Ces idées inspirèrent en partie l'Encyclopédie (1751-1772) que dirigèrent Diderot et d'Alembert; on trouve également leur expression à partir de 1793 et jusqu'en 1807 dans la Décade philosophique. Dans De l'Allemagne, Mmede Staël oppose à l'idéalisme de la philosophie allemande ce matérialisme qui refuse de placer l'âme au centre de la recherche spéculative. « Ni Locke ni Condillac, écrit-elle, n'ont connu les dangers des principes de leur philosophie; mais bientôt ce grain noir, qui se remarquait à peine sur l'horizon intellectuel, s'est étendu jusqu'au point de replonger l'univers et l'homme dans les ténèbres. » La conception de la liberté est au cour du débat : tandis que l'affranchissement par rapport aux croyances métaphysiques peut passer pour une libération de l'homme, Mme de Staël fait valoir combien l'abandon au monde physique nous prive au contraire de faire appel aux ressources de l'imagination et, en fin de compte, de goûter le bonheur.

Les idées héritées de Condillac survivent au XIXe siècle chez ceux qu'on a appelés les « Idéologues ». Pierre Jean Georges Cabanis (1757-1808) était considéré par Stendhal comme «le père du matérialisme», le mot n'ayant sous sa plume aucune acception péjorative. Dans son principal ouvrage. Rapports du physique et du moral de l'homme (1802), Cabanis préconise une méthode qui repose sur l'observation des phénomènes et une philosophie qui s'attache à l'analyse des idées; l'âme doit elle-même être mise au rang des phénomènes et étudiée comme eux. Destutt de Tracy (1754-1836) fait figure de chef de file des Idéologues. Ses recherches, exposées notamment dans Eléments d'idéologie (1804), visent à constituer une science de l'homme dégagée des préjugés de l'idéalisme. À ce groupe peuvent être aussi rattachés, au moins pour ses premières ouvres, le philosophe Maine de Biran (1766-1824) qui, après avoir mené une réflexion sur les différents types d'impressions, s'éloignera des Idéologues par sa recherche d'un moi qui dépasse les phénomènes grâce auxquels on peut l'appréhender, mais aussi des savants, des médecins, des linguistes. Les recherches des Idéologues apparaissent aujourd'hui comme le creuset d'où sortira la pensée libérale, parfois républicaine, de cette bourgeoisie voltairienne dont l'influence politique et idéologique grandit considérablement après la révolution de 1830.








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