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LAMENNAIS






« Dieu se dérobe à tous les regards... Dieu, être indiscernable, incompréhensible... Unité qui n'offre en tant que pure substance rien de déterminé, rien de distinct, quoi qu'elle contienne en soi, dans sa mystérieuse essence... »



Ceci ne veut pas dire que Dieu, aux yeux de Lamennais, est un être actuellement indéterminé ou qui aurait réellement commencé par l'être. Il n'y a pas, non plus, en Dieu, de développement réel, il ne progresse pas. Mais, selon les limites de notre intelligence, nous pouvons le concevoir comme une puissance infinie ne cessant de se réaliser au moyen de formes elles-mêmes infinies mais indéterminables. En conséquence, la nature divine se présente à celui qui essaye de se la figurer, comme une profondeur ténébreuse, sans borne, confusément entr'aperçue, entraînant tous les êtres qu'elle supporte et enveloppe dans un mouvement d'expansion qui va des ténèbres vers la lumière, et du fini vers l'infini. Ainsi l'infini divin se révèle sous deux aspects qui, l'un et l'autre, dépassent l'intelligence s'efforçant de les concevoir; soit en se manifestant en tant qu'origine non formelle de toute réalité formelle, soit comme s'affirmant au-delà de toute réalité formelle qui ne peut que se rapprocher de lui.





Il y a dans cette conception menaisienne une part d'exaltation extatique, mais aussi une part d'angoisse. Dieu est partout présent, en deçà comme au-delà de tout ce qui est; mais il est aussi partout, sinon absent, en tout cas hors de portée, hors de toute détermination qui prétendrait le définir. Le grand mouvement qui, selon Lamennais, affecte la réalité tout entière, implique pour la pensée humaine qui l'épouse la poursuite éternelle de l'être, mais d'un être inaccessible dans son principe comme dans sa fin, donc d'un être qui se dérobe toujours.

Il se dérobe dans son être intime, dans son essence, puisque celle-ci ne peut être rejointe ni égalée. Il se dérobe aussi dans la vision de l'univers qu'il nous communique, c'est-à-dire dans la multiplicité des formes objectives qui frappent notre imagination. Dès que l'univers se révèle à nous dans la multiplicité des objets qui le composent, ces objets ont tendance à se confondre dans notre esprit en un seul objet et une seule sensation générale, indistincte et confuse.



Il n'y a pas de doute que dans sa conception d'un Dieu ainsi imaginé par nous, en premier lieu dans le caractère indéterminé que nous lui attribuons en tant que puissance originelle, aussi bien que dans sa conception d'un Dieu confusément perçu comme aboutissement non moins confus de la multiplicité des aspects de la création, Lamennais apparaît très proche des philosophes romantiques allemands, et, en particulier, de Schellmg.

Rapprochons enfin du Dieu-Esprit de Lamennais le Dieu ultra-protestant de Quinet, tel que celui-ci l'imagine dans sa nudité, au désert : « C'est là qu'éloigné du monde sensible, séquestré en quelque sorte, loin de toute forme, de tout signe et presque de toute créature, l'homme s'élèvera presque nécessairement à l'idée pure du Dieu-Esprit... Trois cultes sont nés, ont grandi dans le désert : Jehovah, le Christ, Allah, trois dieux sans corps, sans simulacres, sans idoles, sans figures palpables. Le désert nu, incorruptible, est le premier temple de l'esprit. »

Si différente que soit la conception du divin chez le protestant Quinet de la pensée catholique de Lamennais, elles se ressemblent sur un point : la disparition de la figure du divin, soit par confusion, soit par une simplification poussée à l'extrême.



LAMENNAIS: TEXTES



L'être se dérobe à tous les regards, dans les secrètes profondeurs de son essence invisible et lumineuse. Mystère impénétrable, éternel, il est cette nuit divine, ces ténèbres brillantes qu'on trouve au commencement de toutes les traditions et de tous les systèmes de l'antique Orient.



Etre indiscernable, incompréhensible... Unité qui n'offre en tant que pure substance rien de déterminé, rien de distinct.



D'où vient ce bruit confus, vague, étrange que l'on entend de tous côtés ?... Est-ce que chacun n'est pas dans l'attente ?



Le murmure confus et le mouvement intérieur des peuples en émoi sont le signe précurseur de la tempête...



Et dans les profondeurs de cet infini océan d'être, nageait et flottait et se dilatait la création.



On a vu que la force essentiellement expansive et privée par elle-même de toute direction déterminée reçoit cette direction de la forme qui spécifie chaque être.



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