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Jules Laforgue, poète de la décadence






Jules Laforgue (1860-1887) mourut plus jeune que Rimbaud, mais fut poète jusqu'à ses derniers jours. «Je rêve de la poésie qui ne dise rien, mais soit des bouts de rêverie sans suite», écrit-il en 1882, ambition d'apparence modeste qui, l'éloignant du grand dessein des symbolistes, l'apparente cependant à Verlaine. Mais avec moins de rhétorique encore que l'auteur de Sagesse, il exprime dans ses Complaintes (1885), par des vers brefs, inégaux, comme brisés, une souffrance qui semble tendre parfois vers son dernier souffle, à moins que le jeu (par le biais du personnage de « Pierrot ») ne lui donne une expression plus pathétique encore. Les dernières années de sa courte existence coïncident avec l'esprit de la décadence, à laquelle il appartient par son pessimisme inspiré de Schopenhauer, son refus de la société, son goût des mots rares.





On lui découvre, avec les femmes, des relations troublantes, faites, comme chez Huysmans ou Remy de Gourmont, à la fois de répulsion et de fascination. Cette ambiguïté se manifeste dans Moralités légendaires (1887), présentées par lui comme un «volume de nouvelles». La figure de Ruth, jeune phtisique qui «s'évente peu à peu, de stations d'hiver en stations d'hiver, vers le soleil ami des cimetières, des décompositions et des poupées de cire vierge », et sème la mort autour d'elle avant de s'éteindre, voisine dans le recueil avec celle de Salomé. Laforgue traite sur un mode irrévérencieux, avec des accents d'un modernisme provocant, cette figure mythique chère aux symbolistes, comme pour mieux tenir toute émotion à distance devant le désir éperdu de la jeune fille d'avoir, jusqu'à en mourir, rêvé des astres et « voulu vivre dans le factice et non à la bonne franquette».



Hommage à Wagner, «Lohengrin, fils de Parsifal» chante un «oreiller, changé en cygne» qui, cinglant «vers les altitudes de la Métaphysique de l'Amour, aux glaciers miroirs que nulle haleine déjeune fille ne saurait ternir de buée pour y tracer du doigt son nom avec la date », regarde aussi, quoique sur un ton Tnalicieux, vers l'idéal mailarméen de la poésie.



Le volume s'ouvre sur «Hamlet», texte très librement inspiré de Shakespeare; l'évocation de ce « personnage* étrange », qui « pouvait, quand ça le prenait, faire des ronds dans l'eau, dans l'eau, autant dire dans le ciel », peut aisément s'interpréter comme un autoportrait. Les variations sur l'histoire et sur les mythes, l'invention dans les rythmes et le vocabulaire, les formules malicieuses («Mais la mort est la mort, c'est connu depuis la vie») qui masquent avec la pudeur de l'humour les questions fondamentales de l'existence, c'est du côté de Queneau qu'on trouvera, au XXe siècle, la meilleure descendance de ces inspirations de Laforgue.






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