wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 
left_old_somall

Essais littéraire

right_old_somall

HÛLDERLIN






Il y a toujours un point de départ dans la pensée de Hôlderlin, mais il est essentiel qu'il soit indéfinissable. A strictement parler, ce n'est même pas un point de départ proprement dit, mais plutôt un état initial, qui ne peut avoir que des caractéristiques négatives (tel le bleu du ciel, par exemplE). On peut l'appeler matière, à condition de ne concevoir cette matière que dépourvue de toutes qualités positives. Elle n'a rien à voir, bien entendu, avec la matière brute, proprement matérielle, telle que l'entendent les matérialistes. Elle n'a absolument rien de positif et ne montre rien de donné. Elle n'est même pas potentielle, au sens où elle contiendrait en puissance ce qu'elle serait apte à développer par la suite. Mais elle est potentielle, en ce sens qu'étant absolument indéfinie elle est susceptible de développements, encore qu'en elle-même, en son fondement, elle ne soit que virtualité pure. Enfin, n'ayant encore aucune inclinaison et pouvant les épouser toutes, elle n'est qu'une présence idéale, une activité sans objet, sans détermination, sans développement, sans individuation, restant purement générale.





Peut-être, en suivant Fichte, ce que Hôlderlin est parfois incliné à faire, pourrait-on accepter la formule suivante : il y a préexistence de la tendance; mais ce serait à condition de considérer cette tendance initiale comme absolument générale, précédant donc tout objectif déterminé, et n'étant en somme qu'une éclosion confuse de l'esprit, avant que celui-ci, en se développant, ne se détermine. Ceci équivaut à dire que le mot matière employé ici par Hôlderlin lui-même est trompeur et insatisfaisant. Il devrait être remplacé par un autre signifiant un état préalable de l'être, et qui impliquerait non une conscience, mais une pré-conscience (quelque chose comme une sensibilité absolument obscurE), et une objectivité sans objet particulier, donc totalement indifférenciée, qui serait comme le premier état de tout être.



Cette présituation étant décrite, rien ne s'oppose à ce qu'on la désigne - négativement - comme indétermination pure. A un degré moindre, plus concrètement, on peut la reconnaître dans certains états partiellement négatifs, tels que la pénombre, le silence, la nuit, les formes incertaines de la nature, le trouble, l'émotion vague, le rêve où tout se fond, et peut-être le bleu du ciel.



HÔLDERLIN : TEXTES



Perdu dans le bleu immense, souvent je lève les yeux vers l'Ether ou je les abaisse sur la mer sacrée... Ne faire qu'un avec toutes les choses vivantes, retourner, par un radieux oubli de soi, dans le Tout de la Nature-Toutes pensées fondent devant l'image du monde éternellement un. (Hypérion, p. 137.)



La matière doit être appropriée, assimilée par le poète... [C'est là un] effet. Cet effet est au fond l'identité de la matière, car c'est en lui que se concentrent toutes les parties. Mais il est indéterminé, la matière n'étant pas encore développée. (PI., p. 611.)



Le poète, se sentant intégré par toute sa vie intérieure et extérieure au ton pur de son émotion originelle, regarde son univers... Tout se montre à lui comme la première fois, c'est-à-dire que tout est incompris, indéterminé, à l'état de pure matière et vie diffuse; et il est essentiel qu'en cet instant il n'accepte rien comme donné, que rien de positif ne lui serve de point de départ. (PI., p. 630.)



Car si quelque image de la nature et de l'art, sous une forme déterminée, préexistait pour lui à cette réflexion sur la matière infinie et la forme infinie, le poète se placerait en dehors de son champ d'efficacité. (PL, p. 630.)



... planant de manière indéterminée entre son fondement et son objet... (PI., p. 626.)



Mon cour se plaît dans cette pénombre... Tout mon être fait silence et écoute... (Hypérion, PI., p. 133.)



La nuit éclairée d'astres était devenue mon élément. Quand le silence s'y établissait... commençait le plus beau temps de mon amour.



... Je me retournai une dernière fois et vis encore un instant trembler devant mes yeux une forme incertaine, puis s'enfoncer dans la nuit.



Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Essais littéraire
A B C D E
F G H I J
K L M N O
P Q R S T
U V W X Y
Z        

mobile-img