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HEGEL






Si l'on veut distinguer dans la dialectique de Hegel le progrès de l'Idée, tel qu'il se trouve décrit depuis son point de départ qui est l'indétermination pure jusqu'aux déterminations qui en seront l'achèvement, il faut passer par un certain nombre d'étapes définies. Voici la description de quelques-unes :



1) D'abord l'Idée est saisie dans son indétermination originelle, c'est-à-dire dans la forme la plus abstraite et la plus générale qu'on puisse concevoir. Sans aucun lien avec le dehors, elle est pure virtualité. Elle est le moi existant en lui-même, sans rapport réel avec un monde extérieur non encore reconnu. Dans l'absence de toutes formes, l'Idée est seui-principe actif, mais indéterminé et abstrait. Elle n'existe que dans sa généralité et ne sortira de son indétermination que lorsqu'elle extériorisera ce qui n'existe encore qu'en elle-même, idéalement.



L'exemple unique que Hegel donne de l'Idée ou de l'Etre à l'état indéterminé dans sa solitude initiale, c'est l'Absolu. On n'en peut donner de définition que négative. Il est l'Etre qui se pose en lui-même, la forme absolue, ou, si l'on veut, la totalité encore soustraite à toute forme.



2) Une étape sera franchie lorsqu'on verra l'Idée dans son développement. Un cas particulier important sera celui de l'esthétique. Là, l'Idée, indéterminée à son départ, apparaît comme se cherchant une forme. Dans cette recherche, privée qu'elle est maintenant de sa forme absolue, aspirant d'autre part à une unité qu'elle n'a plus, tendant à des précisions et à des déterminations nécessairement contraires à sa nature originelle, elle devient confuse. Il lui faut à tout prix extérioriser l'universel qu'elle contient au moyen de formes particulières. Elle y arrive à grand-peine en procédant à partir de la représentation indéterminée qu'elle se fait de son univers en elle-même, pour aboutir à s'en donner des déterminations.



3) On peut considérer enfin, comme illustration exemplaire de cette transformation de l'indéterminé en déterminé, le cas de la musique.

Il se rattache plus étroitement que tout autre à l'état originel de l'Idée, et cela par la nature propre de l'activité à laquelle elle se trouve consacrée. Comme l'Idée pure, en effet, elle a quelque chose d'essentiellement négatif. Son intériorité est similaire à l'intériorité de l'Idée saisie en elle-même. C'est, dans le cas de la musique, le sentiment se présentant dans l'absence de toute forme. Cette infor-mité s'y traduit par le caractère perpétuellement évanouissant de toute expression qu'elle se donne. Elle n'a d'autre contenu que la subjectivité pure.

Celle-ci se révèle donc comme sans objet quant à son contenu et quant à son mode d'expression. Par une espèce de paradoxe, cette absence d'objectivité constitue pourtant le côté formel de la musique, en ce sens qu'elle se présente comme forme de l'informe. A la différence des autres arts, elle n'a pas, dit Hegel, d'aboutissement objectif. Si, grâce à elle, l'auditeur est ému, touché, ce n'est pas en raison de quelque objet, en d'autres termes en raison de tel ou tel contenu déterminé, mais parce que l'action exercée par la musique s'exerce au cour même de la vie spirituelle, mise par lui en mouvement.

De tous les arts, la musique est donc le seul ou le mieux placé pour s'affranchir d'un contenu déterminé. Sa tâche se résume à rendre l'intériorité perceptible à elle-même. Ainsi, ce qui est objectivité dans la musique, c'est directement le moi lui-même, dans son intériorité propre. Devenu, d'un côté, pur sentiment de soi, il n'est pourtant pas une simple succession, sans détermination, des moments du temps. La pensée n'est plus ici en présence d'une indétermination vide, d'une persistance indéterminée de la conscience de soi dans la vacuité de la durée. H y a orientation vers une unité déterminée.

4) Reste à dire un mot sur ce que Hegel appelle la « conscience malheureuse ». Comme dans le cas de la musique, on y relève une sorte de conflit entre le thème de la séparation et celui de l'union. Mais, dans la conscience malheureuse, cela se traduit par une inquiétude proprement dite, même une angoisse, tournant au vertige, aboutissant à un désordre cyclique qui ne cesse de s'engendrer et de se réengendrer. D'où un phénomène extrême de confusion qui risque de se prolonger sans terme, par un renversement constamment alterné des tendances, créant un imbroglio perpétuel, un tâtonnement intérieur sans trêve.



HEGEL: RÉSUMÉ DES ÉTAPES



En premier lieu, il y a recherche de l'unité, aspiration à l'unité absolue. B'art n'a pas encore de forme précise et définitive... On se trouve en présence de l'Idée non déterminée, sans forme.



L'identité simple et parfaite de l'absolu est une identité indéterminée, ou plutôt une identité d'où toute précision de l'Essence et de l'Existence, ou de l'Etre en général et de sa réflexion est absente. C'est pourquoi la définition de l'Absolu ne peut être que négative.



Pour que l'idéal s'offre à nous dans un contenu déterminé, il est nécessaire qu'il ne demeure pas infiniment dans sa généralité... L'art ne peut se contenter de représenter un état du monde général, mais doit procéder à partir de la représentation indéterminée à la description d'objets déterminés.



[Cependant] de tous les arts la musique possède la plus grande possibilité de s'affranchir... d'un contenu déterminé... Elle rend l'intériorité visible à elle-même.



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