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Essais littéraire

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Frédéric DARD (né en 1921)






Auteur de romans et de pièces policières de facture classique, Frédéric Dard est surtout connu sous le pseudonyme de San-Antonio dont le premier volume, Réglez-lui son compte, est publié en 1949.

San-Antonio, par ses succès de librairie, est aujourd'hui devenu un phénomène sociologique tant le public qu'il touche est nombreux, varié et extraordinairement fidèle. Publiant quatre romans par an (tirés à 650 000 exemplaires chacuN), fort de ses cent cinquante titres, San-Antonio est le best-seller européen, le chiffre de tirage global des aventures dépassant aujourd'hui les cent millions d'exemplaires. À titre de comparaison, signalons que la « série noire » publie 960 000 exemplaires par an, soit cinq fois moins que la production annuelle de San-Antonio.





Le succès s'explique d'abord par une sorte de pouja-disme affiché (voir Votez BérurieR) teinté d'individualisme, de chauvinisme, d'antiféminisme, et de flagornerie vis-à-vis du lecteur. Le commissaire des services spéciaux commence sa carrière dans un milieu familier de l'amateur de romans policiers : grand patron autoritaire, collaborateurs dévoués (les inspecteurs Bérurier et PinauD) qui, par leurs défauts, mettent en relief la personnalité du héros, espions et malfrats prêts aux pires exactions. L'originalité de San-Antonio tient cependant à une sorte de sincérité de ton - feinte ou réelle - et à une série de procédés narratifs efficaces (emploi de la première personne et du présent de l'indicatiF) qui assurent l'identification du lecteur au héros.

Au fil des ouvrages, une complicité s'établit avec le lecteur à qui le narrateur-héros s'adresse le plus souvent directement. Si bien que deux discours se superposent : l'un rapporte les événements et développe l'intrigue, l'autre entretient un dialogue fictif, monologue quelque peu radoteur où l'auteur lui-même expose ses angoisses personnelles (notamment une étrange attirance pour l'homosexualité et une peur panique de la perte de l'intégrité intellectuellE) et sa philosophie de la vie. Ces pauses dans le récit représentent une certaine hardiesse narrative dans la mesure où c'est l'occasion pour le « je » de se transmuer en un « nous » de connivence : « J'ai beau les mépriser un peu, les donzelles, je dois bien reconnaître qu'elles m'émeuvent toujours... Elles ont toutes un petit je-ne-sais-quoi qui nous sèche la gorge. Un petit éclat doux dans le regard, une inflexion rauque de la voix, un air un peu penché et voilà que le remue-ménage commence dans notre intérieur » (le Fil à couper le beurre, 1955) San-Antonio joue avec la fiction qu'il semble soudain ne pas prendre au sérieux. À la question du héros : « Comment n'y ai-je pas songé plus tôt ? », le collaborateur répond : « Parce que ton bouquin n'était pas fini ». Le « je » qui parle mêle astucieusement dans une même figure rhétorique le personnage, le narrateur, l'auteur et le lecteur.

Progressivement, le ton change. Notamment à partir du volume En peignant la girafe, l'auteur semble se débrider, invente des histoires de plus en plus abracadabrantes, développe le caractère de ses personnages dans un sens outrancier et laisse couler une logorrhée qui semble intarissable, à la manière des derniers romans de Céline : « J'aime mieux vous prévenir tout de suite. Les choses étant ce qu'elles sont, et l'époque ce que vous savez, j'ai décidé de réagir en écrivant des bouquins de plus en plus délirants et riches en calembours. Si la maison Vermot me fait un procès, tant pis ! Chacun doit prendre ses responsabilités. Moi, j'ai choisi : j'irai jusqu'au délire. »



Parallèlement, à rencontre des poncifs du genre, le héros vit chez sa mère, se fait des amis fidèles, éprouve des sentiments amoureux pour une jeune fille (Marie-MariE), adopte un petit enfant. C'est un autre facteur d'étonnement pour le lecteur qui voit un univers très quotidien devenir le théâtre d'aventures stupéfiantes.

Frédéric Dard, visiblement, ne construit pas ses romans. Rompu aux techniques traditionnelles des coups de théâtre, des coïncidences utiles à la progression de l'action, il n'hésite pas à employer les subterfuges les plus grossiers quand le héros se trouve dans une situation d'où logiquement il lui est impossible de sortir. C'est que tout se joue ici dans l'entre-deux du possible et de l'impossible, du monde pittoresque de la quotidienneté et de l'univers maléfique et violent des êtres d'exception, de l'aventure et du discours qui se moque sans cesse de cette dernière. Signalons parmi les réussites du genre : Votez Bérurier, Tango chinetoque. Faut être logique, la Vie privée de Walter Klozett, Du bois dont on fait les pipes.



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