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De l'utopie classique à la constitution de projets utopiques - La pensée de Jean-Jacques Rousseau






La pensée de Jean-Jacques Rousseau dans le Contrat social a souvent été considérée comme utopique. Cette assimilation à l'utopie d'une ouvre qui définit les « principes » nécessairement abstraits d'une cité juste, est polémique : l'emploi des termes « utopie » et « utopique » vise à disqualifier la proposition ou le projet dont la mise en pratique est jugée impossible. L'identification du Contrat social à l'utopie est d'autant moins fondée que Rousseau s'est efforcé par la suite d'adapter les principes du Contrat social aux réalités spécifiques de la Corse (Projet de constitution pour la Corse, 1764-1765) et de la Pologne (Considérations sur le gouvernement de Pologne, 1771, publiées en 1782). Les nombreuses utopies du XVIIIe siècle présentent en fait des traits bien différents et connaissent une évolution spécifique.





1. Utopie et littérature de voyage



De l'Utopie de Thomas More (1516), qui met en place un modèle narratif (le récit du voyageur accédant exceptionnellement à une île dont il revient pour en décrire les institutions et les mourS) aux utopies du xvnf siècle, qui revêtent les formes les plus diverses (fictions romanesques et théâtrales, projets de réglementation, « codes »), il existe une extrême variété de textes. La cité utopique de l'âge classique se caractérise avant tout par sa clôture et son rapport au temps : à l'inverse des cités existantes, sa perfection lui permet d'éviter la destruction à laquelle ne peuvent pas échapper les « corps politiques ». L'autorité rationnelle et illimitée des gouvernants de l'utopie permet d'enrayer le jeu destructeur des passions humaines. La résistance à l'usure du temps et le bonheur des sujets dépendent de l'exercice d'un pouvoir sans partage et de l'effacement de toute sphère privée. Dans La Cité du soleil de Campanella (1602, publiée en 1623) il n'est de fermetures ni aux portes ni aux fenêtres : rien ne doit échapper à un pouvoir qui organise systématiquement la vie de l'individu dans toutes ses phases et dans tous les domaines.

Contrainte et transparence demeurent des traits constants dans les ouvres utopiques du xvme siècle. Dans La Découverte australe de Rétif de la Bretonne (1776), le pouvoir de Victorin, fondateur de la cité, est absolu sur les paysans du Dauphiné qu'il enlève, grâce à sa machine volante, pour peupler sa colonie du Mont Inaccessible. Dans le Supplément au voyage de Bougain-ville de Diderot, la vie sexuelle des Tahitiens est offerte aux regards de tous et étroitement soumise aux impératifs de la procréation. On en exclut hommes et femmes stériles et jeunes gens impubères.

L'essor de la littérature de voyage a contribué à constituer et renouveler l'imaginaire utopique. Dès l'ouvrage de More, l'utopie met en jeu le voyage et la découverte. Le récit de voyage introduit la mise en scène de l'altérité et de la perfection : les habitants hermaphrodites de La Terre australe de Gabriel de Foi-gny (1676) sont des êtres aux passions cachées ou autarciques et, de ce fait, leurs institutions sont à l'abri des secousses de l'histoire. L'invention d'êtres de caractère inconnu demeure de plus une voie privilégiée de l'utopie : créatures hybrides aux confins de la Mégapatagonie dans La Découverte australe, couple incestueux fondateur de L'île inconnue de Grivel (1783).



2. La projection dans un avenir de progrès



Dans le second versant du XVIIIe siècle, la problématique utopique présente toutefois des traits nouveaux : le rapprochement géographique et l'inscription dans une perspective de progrès historique. C'est au cour du Dauphiné que, dans La Découverte australe, Victorin installe sa première cité parfaite : « C'est ici bas et maintenant que tout doit s'accomplir, que les hommes doivent briser leurs chaînes et trouver enfin le bonheur » (Rétif de la Bretonne, La Découverte australe, 1776). Dans Les Contemporaines, recueil de nouvelles de Rétif, l'utopie se construit au cour de Paris, dans la rue Saint-Martin, où vingt couples décident de former une « association de biens, d'affaires, d'occupations et de plaisirs ». Une égalité très stricte et un règlement minutieux préservent cette « communauté parfaite » de. la corruption citadine ambiante. L'utopie est désormais immergée dans le monde réel qui constitue son antithèse menaçante.

Cette utopie renouvelée est également plus proche par la temporalité qui préside à son avenir. Du mont Inaccessible devenu trop étroit à l'île Christine, la cité utopique de Rétif évolue et se perfectionne. Le discours utopique est ainsi perméable à l'idéologie du progrès. Avec L'An 2440 de Sébastien Mercier (1784) l'utopie tend même à devenir uchronie : la cité parfaite est désormais envisageable comme projet à travers une histoire que l'homme peut façonner par ses entreprises et son travail. L'optimisme historique des Lumières redéfinit ainsi les formes et les fonctions traditionnelles de l'utopie.






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