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Essais littéraire

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Auguste VILLIERS DE L'ISLE-ADAM 1838-1889






Né à Saint-Brieuc dans une famille aristocratique mais dans un foyer brisé par les spéculations de son père, Villiers a vécu une enfance et une jeunesse difficiles - obscurcies encore, dit-on, par des chagrins d'amour. Venu de sa Bretagne à Paris, il connaît les cercles littéraires, publie des poésies et commence à écrire dans les revues. Sa famille s'inquiète et voudrait le voir se ranger. On l'envoie à Solesmes, mais, à chaque fois, il revient de ces retraites vers Paris où il publie un roman métaphysique (Isis, 1862) et un conte (Claire Lenoir, 1867), des drames aussi (Elën, 1865 ; Morgane, 1866 : deux fiascoS). Ses ambitions théâtrales autant que politiques (candidature au trône de Grèce, 1863) sont déçues, même si ce brillant jeune homme est reconnu par les milieux parnassiens, par des écrivains, entre autres, comme Mallarmé, Mendès, qui lui fait connaître Baudelaire et avec qui il communie en Wagner, plus tard Huysmans, Léon Bloy et les symbolistes.



C'est d'abord le théâtre qui le retient (la Révolte, 1870 ; le grand ouvre d'Axel [1872, puis 1885 et enfin 1890, par Huysmans], le Nouveau Monde, 1880 ; le Prétendant ; l'Évasion, 1886) ; mais le lecteur d'aujourd'hui connaît surtout les romans : l'Eve future (l'Eve nouvelle, 1880, puis 1886), dans le genre fantastico-scientifique, et bien sûr les Contes cruels (1883) qui rassemblent des textes déjà publiés et qui sont un succès littéraire autant que financier. D'autres livres et contes viendront ensuite et obtiendront enfin la reconnaisance générale : Akëdysseril (1886), l'Amour suprême (1886), Tribulat Bonhomet (1887), Histoires insolites (1888) et les Nouveaux Contes cruels (1888). Ayant épousé sa maîtresse et reconnu son fils, il meurt le 18 août 1889.



Pour définir l'ouvre de Villiers, peut-être faut-il faire appel aux deux mots qui composent son recueil le plus célèbre. Le conte, d'abord, dans la mesure où il est une forme brève et une forme orale. La brièveté est en effet une sorte de défi pour le récit, obligé de travailler dans l'ellipse et la suggestion plutôt que dans l'explicite : il faut évoquer une silhouette, esquisser un caractère, indiquer une angoisse, produire un effet ou une belle chute. Mais la présence d'un narrateur anime aussi certaines nouvelles, qu'il s'agisse d'un personnage vrai ou d'un meneur de jeu ironisant sur les personnages et s'amusant de notre complicité. Cette présence se marque par exemple dans le choix d'un mot original, bizarre ou connoté, dans un trait violent qui dénonce la couardise des bourgeois, l'ignorance du peuple, la veulerie des puissants. Sous la plume de Villiers, en effet, le conte devient souvent agressif et polémique, il quitte alors le récit proprement dit pour l'allégorie, le symbole.



Il y aurait là, d'ailleurs, une source essentielle de la cruauté chez Villiers ; elle donne sa couleur à ces textes qui prennent donc l'allure d'une vengeance contre les sots, les méchants et les médiocres. Villiers leur reproche essentiellement une fermeture d'esprit, une hostilité de principe à tout ce qui est original, beau, étant entendu qu'une certaine forme de cruauté peut justement avoir cette beauté singulière qui émane de certaines souffrances. D'où le lien entre cruauté et fantastique puisqu'à chaque fois nous sommes transportés dans un autre monde où la vie est différente, à la fois troublée, diverse et intense. En ce sens, on voit bien que le monde réel ne satisfait pas, n'intéresse pas Villiers : dans les spéculations métaphysiques, dans l'occultisme ou les rêves utopiques (l'Eve futurE), il quête les circonstances extrêmes, l'outrance, y compris lorsqu'elle est invraisemblable. En fait, aimer Villiers, c'est aimer ce malaise, cette inquiétude, ce génie troublant des situations ambiguës ou incongrues. Et le style même qu'il choisit semble en accord avec une telle préoccupation dans la mesure où il joue de tous les registres, du familier à l'archaïque, de la blague à la vision. Mais surtout, il cherche, au prix d'un certain artifice, l'expression tendue et vigoureuse. Le lecteur sera sensible à ce travail du mot, à cette recherche : le style de Villiers est ici bien fidèle à l'étymologie du mot, il est à la fois écriture et arme, aiguë.






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