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Clément Marot



Quatorze psaumes - Poéme


Poéme / Poémes d'Clément Marot





Jà n'est besoin (Roi qui n'as ton pareil)
Me soucier, ne demander conseil
A qui je dois dédier cet ouvrage ;
Car (outre cncor qu'en toi gît mon courage)


Tant est cet ouvre et royal et chrétien
Que de soi-même il se dit être tien,
Qui as par droit de très chrétien le nom,
Et qui es
Roi non de moindre renom
Que cestui-là qui, mû du saint esprit,


A le dicter et le chanter se prit '.

Certainement la grande conférence
De ta hauteur avec sa préférence
Me montre au doigt qu'à toi le dédier
C'est à son point la chose approprier ;


Car il fut
Roi de prudence vêtu,
Et tu es
Roi tout aorné de vertu ;
Dieu le nomma aux peuples hébraïques,
Dieu te devait (ce pensc-je) aux
Galliques ;
Il était
Roi des siens fort honoré,


Tu es des tiens (peu s'en faut) adoré.
Fort bien porta ses fortunes adverses,
Fort constamment les tiennes tu renverses ;

Savoir voulut toutes sciences bonnes,
Et qui est celle à quoi tu ne t'adonnes?


En
Dieu remit et soi et son affaire,
Tu as très bien le semblable su faire ;
Il eut enfin la paix par lui requise,
Tant quise l'as qu'à la fin l'as acquise.
Que dirai plus ? vous êtes les deux rois


Qui au milieu des martiaux détroits
Avez acquis nom d'immortalité,
Et qui durant paix et tranquillité
L'avez acquis par sciences infuses,
Daignant tous deux tant honorer les
Muses

Que d'employer la même forte dextre,
Sceptre portant et aux armes adextre,
A faire écrits qui si grande force ont
Qu'en rien sujet à la mort ils ne sont.

O doneques, roi, prends l'ouvre de
David,

Ouvre plutôt de
Dieu qui le ravit,
D'autant que
Dieu son
Apollo était
Qui lui en train et sa harpe mettait ;
Le saint esprit était sa
Calliope.
Son
Parnassus, montagne à double crope,


Fut le sommet du haut ciel cristallin ;
Finablement son ruisseau caballin
De grâce fut la fontaine profonde,
Où à grands traits il but de la claire onde
Dont il devint
Poète en un moment,


Le plus profond dessous le firmament ;
Car le sujet qui la plume en la main
Prendre lui fit est bien autre qu'humain.

Ici n'est pas l'aventure de
Acnée
Ne d'Achille la vie démenée ;


Fables n'y sont plaisantes mensongères,
Ne des mondains les amours trop légères ;
Ce n'est pas ci le poète écrivant
Au gré du corps à l'esprit étrivant.
Ses vers divins, ses chansons mesurées

Plaisent (sans plus) aux âmes bien heurées,
Pourcc que là ils trouvent leur amant
Plus ferme et clair que nul vrai diamant,
Et que ses faits, sa bonté et son prix
Y sont au long récités et compris.


Ici, sont donc les louanges écrites
Du roi des rois, du
Dieu des exercites
Ici
David, le grand prophète hébrieu,
Nous chante et dit quel est ce puissant
Dieu
Qui de berger en grand roi l'érigea


Et sa houlette en sceptre lui changea.
Vous y orrez de
Dieu la pure loi
Plus clair sonner qu'argent de fin aloi,
Et y verrez quels maux et biens adviennent
A tous ceux-là qui la rompent et tiennent.

?
Ici sa voix sus les réprouvés tonne
Et aux élus toute assurance donne,
Etant aux uns aussi doux et traitable
Qu'aux autres est terrible et redoutable.
Ici oit-on l'esprit de
Dieu qui crie


Dedans
David, alors que
David prie
Et fait de lui ne plus ne moins que fait
De sa musette un bon joueur parfait.
Christ y verrez par
David figuré,
Et ce qu'il a pour nos maux enduré,


Voire mieux peint mille ans ains sa venue
Qu'après la chose écrite et advenue
Ne le peindraient (qui est cas bien étrange)
Le tien
Janet ne le grand
Miquel l'ange.
Qui bien y lit, à connaître il apprend

Soi et
Celui qui tout voit et comprend,
Et y orra sur la harpe chanter
Que d'être rien, rien ne se peut vanter,
Et qu'il est tout en ses faits (quant au reste).
Fort admirable ici se manifeste,


Soit par l'effet des grands signes montrés
Aux siens par
Pharaon outrés,

Soit par le grand et merveilleux chef-d'ouvre
Du ciel voûté qui toutes choses ouvre,
Ou par le cours que fait l'obscure nuit

Et le clair jour qui par compas la suit,
Soit par la terre en l'air épars pendue
Ou par la mer autour d'elle épandue,
Ou par le tout qui aux deux prend naissance,
Sur quoi il veut qu'ayons toute puissance,


Nous apprenant à le glorifier,

Et de quel cour nous faut en lui fier.

O gentils cours et âmes amoureuses (S'il en fut oncq) quand serez langoureuses
D'infirmité, prison, péché, souci,

Perte ou opprobre, arrêtez-vous ici.
Espèce n'est de tribulation
Qui n'ait ici sa consolation.
C'est un jardin plein d'herbes et racines
Où de tous maux se trouvent médecines.


Quant est de l'art aux
Muses réservé,
Homère grec ne l'a mieux observé ;
Descriptions y sont propres et belles,
D'affections il n'en est point de telles.
Et trouveras (sire) que sa couronne,

Ne celle-là qui ton chef environne,

N'est mieux ne plus de gemmes entournée
Que son ouvre est de figures aornéc.
Tu trouveras le sens en être tel
Qu'il rend là-haut son
David immortel,


Et immortel çà-bas son livre pource
Que l'Eternel en est première source ;
Et voulentiers toutes choses retiennent
Le naturel du lieu dont elles viennent.
Pas ne faut donc qu'auprès de lui
Horace

Se mette en jeu s'il ne veut perdre grâce ;
Car par sus lui vole notre
Poète
Comme ferait l'aigle sus l'alouette,
Soit à écrire en beaux lyriques vers,

Soit à toucher la lyre en sons divers.


N'a-t-il souvent au doux son de sa lyre
Bien apaisé de
Dieu courroucé l'ire ?
N'en a-t-il pas souvent de ces bas lieux
Les écoutants ravi jusques aux cieux ?
Et fait cesser de
Saùl la manie

Pendant le temps que durait l'harmonie ?
Si
Orpheus jadis l'eût entendue,
La sienne il eût à quelque arbre pendue.
Si
Arion l'eût ouï résonner,
Plus de la sienne il n'eût voulu sonner;


Et si
Phoebus un coup l'eût écoutée,
La sienne il eût en cent pièces boutée,
Au moins laissé le sonner pour l'ouïr,
Afin d'apprendre et de se réjouir,
En lui quittant son laurier de bon cour,


Comme en écrits et en armes vainqueur.
Or sont en l'air perdus les plaisants sons
De cette lyre et non pas ses chansons.
Dieu a voulu (jusque ici) qu'en son temple
Par ces beaux vers on le serve et contemple.


Bien est-il vrai (comme encore se voit)
Que la rigueur du long temps les avoit
Rendus obscurs et durs d'intelligence.

Mais tout ainsi qu'avecques diligence
Sont éclaircis par bons esprits rusés


Les écriteaux des vieux fragments usés,
Ainsi (ô roi) par les divins esprits
Qui ont sous toi hébricu langage appris s
Nous sont jetés les
Psaumes en lumière
Clairs et au sens de la forme première,
Dont, après eux, si peu que faire sais,
T'en ai traduit par manière d'essai
Trente sans plus en ton noble langage,
Te suppliant les recevoir pour gage
Du résidu qui jà t'est consacré
Si les voir tous il te venait à gré.






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Clément Marot
(1496 - 1544)
 
  Clément Marot - Portrait  
 
Portrait de Clément Marot


Biographie

Clément Marot naquit à Cahors en 1496. Son père, grand poète rhétoriqueur, avait été le protégé d'Anne de Bretagne , femme de Louis XII. Page dès 1515, il se mêle à la joyeuse confrérie des Clercs de la Basoche, compose en 1515 le poème allégorique le Temple de Cupido et devient valet de chambre et secrétaire de Marguerite, duchesse d'Alençon, sour du roi. Il rencontre chez elle des penseurs réfo

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