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Christine de Pisan



Biographie, ouvres de Christine de Pisan


Poésie / Poémes d'Christine de Pisan





Naissance: 1364
Décès: 1431

Parce qu'elle perdit très tôt son mari, Christine de Pisan nous touche surtout dans ses poèmes lorsqu'elle laisse affleurer sa souffrance de femme seule : « Seulette m'a mon doux ami laissée. » Dans une poésie plus calculée mais moins conventionnelle que celle des troubadours, elle exprime les tourments de la séparation ou de la privation d'amour.

Née à Venise vers 1363, Christine de Pisan vient en France à l'âge de trois ans pour être élevée à la cour du roi Charles V le Sage, où son père devient l'astrologue, puis le conseiller du roi. À quinze ans, elle épouse un gentilhomme picard, Pierre de Castel. Veuve dix ans plus tard, elle se consacre à ses trois enfants. La mort de son mari l'a laissée dans une situation précaire. Pour tromper son chagrin, elle écrit de nombreuses poésies légères (ballades, rondeaux, lais, virelais, complaintes amoureuses), ainsi que des poésies plus longues et des ouvrages en prose {Livre des faits et bonnes mours du roi Charles V).

Devenue célèbre, elle est si appréciée que le roi Henri V d'Angleterre lui propose d'intégrer sa cour. Elle refuse, trop attachée à la France. Quand les Anglais envahissent Paris en 1418, la poétesse part s'enfermer dans un monastère des environs et garde désormais le silence. On suppose qu'elle s'est réfugiée à Poissy où sa fille est religieuse.
Durant onze ans, plus personne n'entend parler de celle qui s'abstient dorénavant d'écrire le moindre vers. Elle ne sort de son silence qu'en apprenant l'existence de Jeanne d'Arc et de ses premiers exploits contre les Anglais. Sa fibre poétique se réveille alors brusquement et elle écrit, dans l'exaltation des récentes victoires, cinquante-six strophes d'un long poème consacré à la Pucelle. Elle meurt en 1431, la même année que son héroïne.

Thomas de Pisan, astrologue et médecin bolognais réputé, s'installe auprès du roi de France Charles V peu après la naissance, à Venise, de sa fille Christine. Celle-ci le rejoint, avec sa mère, à l'âge de quatre ans, pour ne plus repartir. Elle bénéficie d'une enfance heureuse, dans un milieu privilégié, recueillant quelques bribes du savoir paternel mais aussi son goût de la connaissance. Mariée à quinze ans à un jeune secrétaire du roi, elle connaît une vie conjugale réussie qui s'interrompt brutalement, dix ans plus tard, avec la mort précoce de son mari, emporté par une épidémie. La jeune veuve se retrouve assaillie par des créanciers, en charge de ses trois enfants, de sa mère, et d'une nièce.

Son chagrin persistant, le regret profond de la présence de son mari, la nécessité de survie la poussent au travail, retirée dans la chambre à soi dont elle dispose. Seulette suis et seulette veuil estre. Poète, historienne, moraliste, elle devient la première femme de lettres à vivre de sa plume. Ses écrits se font nombreux à partir de 1399 : elle commence par ballades et rondeaux puis ressent le besoin d'écrits plus sérieux où souvent elle regrette l'absence des femmes dans le débat public. Ainsi, Le Chemin de longue estude... Le plus connu de ses ouvrages, le plus intéressant pour nous par la modernité de son argumentation et de ses formulations est La Cité des Dames (1404-1405). C'est un ouvrage de combat : Christine de Pisan veut lutter pour faire taire l'accumulation des préjugés misogynes ordinaires. Ses preuves en sont des personnages et des héroïnes. Sa forteresse réunit les nombreux exemples puisés dans l'histoire (et la mythologie) qui prouvent que les femmes sont dotées d'une raison qui les rend dignes du politique, du guerrier, des arts, des sciences et de l'invention, d'une droiture qui contredit toutes les idées reçues sur leur indiscrétion, leur infidélité, leur faiblesse ou leur coquetterie, et qui prouve aussi que nombre d'entre elles ont mené une vie juste. Elle affirme clairement que les infériorités attribuées aux femmes sont une construction sociale, un fait d'éducation. Si c'était la coutume d'envoyer les petites filles à l'école et de leur enseigner méthodiquement les sciences comme on le fait pour les garçons, elles apprendraient et comprendraient les difficultés de tous les arts et de toutes les sciences aussi bien qu'eux. Et elle se dit navrée et outrée d'entendre des hommes répéter que les femmes veulent être violées... Elle est la première, par ailleurs, à célébrer l'action de Jeanne d'Arc, dans le Ditié de Jehanne d'Arc, son dernier écrit, en 1430.

Son époux la laisse veuve (1389) avec trois enfants à vingt-six ans, devant les procès et gênes financières, Christine prétend vivre de sa plume !

C'est au cours de cette période de deuil qu'elle compose l'une de ses plus célèbres ballades exprimant toute sa solitude et ses tourments.

Elle propose ses poèmes aux riches, aux princes et au roi et finalement s'impose par son intelligence, son talent et son charme. Ce fait de vivre de sa plume est d'ailleurs considéré avec sévérité pour les critiques du XIXe siècle.

Le féminisme est né d'une femme courageuse et fort talentueuse. Et on la courtisera sans résultat !


 

Christine de Pisan
(1364 - 1431)
 
  Christine de Pisan - Portrait  
 
Portrait de Christine de Pisan