wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Antoine Girard de Saint-Amant



Moïse sauvé - Sonnet


Sonnet / Poémes d'Antoine Girard de Saint-Amant





Le
Déluge



Là, de pieds et de mains, les hommes noirs de crimes
Des arbres les plus hauts gagnaient les vertes cimes;
L'effroi désespéré redoublait leurs efforts,
Et l'on voyait pâtir leurs membres et leurs corps.
Ici, l'un au milieu de sa vaine entreprise,
Pour son peu de vigueur contraint à lâcher prise,
Blême, regarde en bas, hurle, ou semble en effet
Hurler, tout prêt à choir du chêne contrefait;
Là, l'autre, plus robuste, empoignant une branche
Qui sous le poids d'un autre en l'air imité penche,
Fait que la branche feinte et s'éclate et gémit,
Et trébuche avec eux dans l'onde qui frémit.
Du sexe féminin les portraits lamentables,
Donnant, quoique menteurs, des touches véritables, À bras tendus et longs soulevaient leurs enfants
Sur le liquide choc des périls étouffants.
Dans ce malheur commun, les bêtes éperdues
Grimpaient de tous côtés ensemble confondues ;
Les abîmes du ciel, versant toutes leurs eaux,
Interdisaient le vol aux plus vites oiseaux;



En la laine d'azur la mer semblait s'accroître;

Les monts l'un après l'autre y semblaient disparoître*,

Et l'onde, encore un coup, triomphant des rochers,

Respectait l'arche seule et ses justes nochers.

Ceux qui de ce travail avaient vu les merveilles

Avaient vu par leurs yeux suborner leurs oreilles,

Car on croyait ouïr les cris et les sanglots

Des nageurs vains et nus qu'on voyait sur les flots ;

Et, sans le beau rempart d'une riche bordure

De fruits, de papillons, de fleurs et de verdure,

Qui semblait s'opposer au déluge dépeint,

Un plus ample ravage on en eût presque craint.

Les plus proches objets, selon la perspective,

Étaient d'une manière et plus forte et plus vive;

Mais de loin en plus loin la forme s'effaçait,

Et dans le bleu perdu tout s'évanouissait.



Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Antoine Girard de Saint-Amant
(1594 - 1661)
 
  Antoine Girard de Saint-Amant - Portrait  
 
Portrait de Antoine Girard de Saint-Amant

Biographie

-1594 → Naissance: Grand-Quevilly le 30 septembre

mobile-img