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Aimé Césaire

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Les mouvements nègres en France entre les deux guerres, 1918-1939


Poésie / Poémes d'Aimé Césaire





Dans l'entretien précédemment cité, Aimé Césaire observe que le fait le plus important entre les deux guerres est la prise de conscience par les Noirs, de toute origine, d'une communauté de destin. Du point de vue de l'histoire des idées et des sensibilités, c'est un phénomène qu'il convient d'examiner de près.



Les communautés immigrées

Antillais et Africains



L'émergence des mouvements nègres, en France, entre les deux guerres est l'un des événements marquants du XXe siècle. Dans cette période d'effervescence politique se développent des courants d'idées et de sensibilité dont résultera, à terme, dans les années cinquante le processus de décolonisation de l'Afrique. Une véritable révolution culturelle s'accomplit. Paris en est le creuset. Les trois diasporas afro-américaines y convergent : francophone, anglophone et hispanophone. Elles font leur les revendications proprement africaines.





La présence d'une minorité noire agissante est une conséquence directe du premier conflit mondial. Les ressortissants des colonies d'Afrique et de Madagascar n'avaient pas, en effet, statut de citoyens français, exception faite des originaires des quatre communes du Sénégal : Dakar, Gorée, Rufisque, et Saint-Louis. Biaise Diagne, député sénégalais, qui luttait pour l'assimilation complète des coloniaux, s'était vu confier par Clemenceau, en 1918, une nîission de recrutement en Afrique occidentale française (AOF). Diagne pensait que, en versant l'« impôt du sang », en participant à la défense de la patrie, ceux-ci obtiendraient, malgré l'hostilité des colons, la totalité des droits démocratiques. Les Antillais et les Guyanais, ressortissants des vieilles colonies d'Amérique, auxquels la loi reconnaissait, depuis 1848, la qualité de citoyens à part entière, avaient participé à la guerre, au même titre et dans les mêmes régiments que les soldats métropolitains. Les soldats noirs, originaires des États-Unis, qui viennent d'être démobilisés, découvrent une société blanche sans ségrégation raciale. Ils contribuent à la création du mvthc d'une France négro-Phile, tolérante, mixte, au sein de leur intelligentsia.



La Première Guerre mondiale a ainsi pour conséquence inopinée une modification progressive de l'image du Noir. Au stéréotype de l'Africain sauvage ou primitif, cannibale ou bon sauvage, succède le stéréotype inédit du « brave Nègre », affable et rieur, « y a bon banania ». Désormais les rapports entre la France et son empire colonial ne sont plus les mêmes. La conjugaison de plusieurs facteurs rend possible l'éclosion d'une conscience politique et culturelle nègre : d'une part, l'entrée au parlement français de politiciens noirs africains et antillais ; d'autre part, l'unification et l'homogénéisation des intelligentsias noires africaines, antillaises et américaines.



Un troisième facteur non moins déterminant intervient : l'apparition, sur la scène internationale, d'une nouvelle puissance politique hostile au capitalisme et à l'impérialisme : la Russie soviétique. La prise de conscience culturelle et raciale suscite, au sein de la communauté noire tout entière, l'essor d'un mouvement multiple, largement diversifié. Les communautés noires d'origine antillaise, américaine ou africaine associent de manière inédite leurs destins. Les situations ne sont pourtant pas exactement les mêmes. Depuis la fin du XIXe siècle, il existait en France une communauté antillaise composée de fonctionnaires, de militaires, d'employés constituant une petite bourgeoisie parfois très instruite. Certains membres de cette communauté antillaise se sont distingués au point de jouer un rôle important dans la vie politique ou littéraire française. Par exemple, Camille-Héliodore Mortenol. Né à Pointe-à-Pitre, ancien élève de l'Ecole polytechnique, admirateur de Victor Scholcher, organisateur de la défense antiaérienne de Paris, Mortenol est un héros de la Grande Guerre. Cette minorité antillaise, assez bien intégrée, de condition bourgeoise, vivait à distance des ouvriers africains. Mais bientôt, les contours d'une communauté sans distinction de classe ni d'origine commence à se dessiner. Une microsociété prend forme dont les membres se sentent solidaires les uns des autres. La Race nègre, Le Cri des Nègres, La Grande Patrie : autant de journaux qui expriment une revendication désormais commune.



Dans les années 1920-1925, on trouvait déjà des étudiants africains et malgaches dans les lycées et collèges ainsi que dans les facultés de droit et de médecine, à Paris et en province : à Bordeaux, à Marseille, à Toulouse. On en trouvait également à l'École vétérinaire d'Alfort comme à l'Ecole normale d'Aix-en-Provence. La première promotion d'élèves-maîtres africains est accueillie à l'Ecole normale d'Aix-en-Provence en 1923. Avant la Première Guerre mondiale, un certain nombre d'étudiants africains avaient séjourné en France pour y poursuivre des études secondaires ou supérieures. Quelques-uns d'entre eux ont acquis une grande notoriété à la mesure du rôle qu'ils ont été appelés à jouer au sein des premiers mouvements nègres. Citons, entre autres, Kodjo Touvalou Qucnum et Lamine Gueye. Né à Cotonou en 1887, arrivé à Bordeaux en 1900, Kodjo Touvalou y fait ses études secondaires puis son droit. Parti au front, comme engagé volontaire, il est naturalisé français, à son retour, en 1915. La guerre achevée, il s'inscrit au barreau de Paris. Né à Saint-Louis du Sénégal, en 1891, Lamine Gueye, ayant suivi l'école coranique puis les cours d'un institut supérieur de commerce, se rend à Paris, où il passe son baccalauréat. De retour au Sénégal, il soutient la candidature de Biaise Diagne, milite pour l'assimilation et soutient l'effort de guerre en 1914. Revenu en France, après la guerre, il poursuit avec succès des études supérieures qu'il achève en 1921. Premier docteur en droit d'origine africaine, il est l'homme politique le plus important de sa génération.



Les congrès panafricains

1919, 1921



DuBois, Diagne et Candace



Cette unification des consciences est illustrée, massivement, à 1'occasion des congrès panafricains. Aux États-Unis, les revendications politiques et culturelles du mouvement de la Renaissance noire se radicalisent progressivement. En 1910 est créée la NAACP National Association for the Advancement of'Coloured PeoplE), à l'initiative de W. E. B. DuBois. En 1903, celui -ci avait publié un ouvrage intitulé The Souk of Black Folk. En 1919, mandaté par la NAACP, ce dernier participe à la Conférence de la paix à Versailles pour arracher aux grandes puissances une proclamation relative à l'autodétermination des peuples de couleur. Sa démarche n'est pas couronnée de succès. Mais il en profite pour contacter, à Paris, les grandes figures du monde noir dont Biaise Diagne et Gratien Candace. Avec l'accord de Clemenceau, ils organisent tous trois le premier Congrès panafricain au grand hôtel des Capucins, du 19 au 21 février 1919.



Haut commissaire aux troupes noires, Biaise Diagne, qui jouit alors d'un immense prestige en Afrique, joue un rôle de premier plan sur la scène politique française. Il passera en 1930 pour un « judas nègre traître à sa race », ayant défendu, devant le Bureau international du travail, le principe du travail forcé. Gratien Candace est lui aussi un homme politique de grande stature. Élu député de la (ïuadeloupe en 1912, régulièrement réélu jusqu'en 1940, il entrera au cabinet Herriot en qualité de sous-secrétaire d'Etat aux Colonies et de rapporteur du Budget de la marine marchande. Admirateurs de la France républicaine, anticolonialistes modérés, Diagne et Candace cherchent tous deux à améliorer la condition de leurs congénères sans pour autant remettre en cause la colonisation française.



Les travaux du congrès sont placés sous la présidence de Diagne et de DuBois. Cinquante-sept délégués représentent les communautés noires réparties à travers le monde entier. Les parlementaires antillais sont présents : René Boisneuf, député de la Guadeloupe, Lagrosillière, député de la Martinique. Les motions votées préconisent des mesures à prendre pour la sauvegarde des intérêts indigènes. La colonisation est dénoncée pour ses méfaits mais en des termes fort mesurés. Si le congrès dénonce sans ambiguïté le système ségrégationniste américain il délivre, sous l'insistance de Diagne et de Candace, un satisfecit à la politique coloniale de la France.



En dépit de sa modération, ce premier congrès ouvre tout de ême la voie à une solidarité nègre effective. Le deuxième Pnnorès panafricain se tient à Londres, à Bruxelles et à Paris en ntembre 1921. Au cours de la session de Paris, Candace prend l'initiative de fonder une association panafricaine qui a pour but de promouvoir la race noire et dont il devient le président. En janvier 1922, démissionnaire, il est remplacé par le commandant Camille-Héliodorc Mortenol.



Les différents mouvements créés au lendemain de la guerre marquent de leur empreinte la politique mise en ouvre dans le cadre des compétences du ministère des Colonies. Le problème colonial est en effet posé. Il faut désormais une nouvelle orientation. L'opinion métropolitaine éclairée, dont les représentants se retrouvent au sein de la SFIO ou de la Ligue des droits de l'homme, se rallie à l'idée d'une colonisation humaine, juste et fraternelle. La Ligue des droits de l'homme crée, en 1920, une commission d'étude coloniale qui compte parmi ses membres Marius Moutet, le futur ministre des Colonies, ainsi que Biaise Diagne. En janvier 1920 est également créée, sous l'impulsion de la Ligue des droits de l'homme, une section coloniale. Elle a pour secrétaire général Max Bloncourt. Né à Pointe-à-Pitre en 1887, installé à Paris depuis 1909, celui-ci est avocat à la cour d'appel. Membre de la SFIO, il est aussi l'un des responsables d'un comité regroupant les originaires des colonies : l'Union intercoloniale.

En 1921, après la création de la section française de I Internationale communiste, une scission a lieu au sein de l'Union intercoloniale. Une fraction reste attachée à la SFIO, l'autre ralliant le PCF. Les mouvements nègres sont ainsi placés directement sous la tutelle des partis politiques français. Ce phénomène sera constant entre les deux guerres. Les militants anticolonialistes africains, antillais ou américains se sont intéressés très tôt à la révolu-ion russe mais la question nègre ne sera théorisée par les Singeants de l'Internationale communiste que tardivement. Jusqu au congrès de Tours en décembre 1920, les socialistes français ont pensé que la libération des colonies résulterait de la révolution prolétarienne dans les pays capitalistes européens. Personne ne remet alors en cause la mission civilisatrice de la France en Afrique et dans les autres territoires de l'Empire. La première dénonciation de ce préjugé européo-centriste est venue non point de la classe politique mais des intellectuels et des artistes d'avant-garde qui avaient découvert l'art nègre, au début du siècle, et s'étaient, par la suite, intéressés au jazz.



Toutes les publications concernées témoignent à cette date de la vigueur de la revendication nègre. En 1918 est créé L'Action coloniale à l'initiative d'un membre de la Ligue des droits de l'homme, Maurice Boursaud. En 1920 et en 1921, le dirigeant communiste français, Paul Vaillant-Couturier, et le leader indochinois, le futur Hô Chi Minh, collaborent à L'Action coloniale. Les rédacteurs de ce journal dénoncent le système colonial, réclament une colonisation plus juste, sans exiger néanmoins une modification des liens unissant la France à ses colonies. Le Malgache Samuel Stéphany revendique la départementalisation de tous les territoires de l'empire. En 1923, René Maran et Kodjo Touvalou apportent leur contribution à L'Action coloniale mais, dès l'année suivante, en 1924, ils créent un bimensuel ayant pour titre Les Continents. Comme Maran, Touvalou est dans ces années-là l'une des figures de proue de la communauté noire en France. Prince autopro-tiamé, héritier présomptif du roi Behanzin, Touvalou a su se faire remarquer dans les cercles mondains du Tout-Paris. Il s'était signalé, en 1923, à l'occasion d'un incident qui fit grand bruit. Dans un bar, à Montmartre, Touvalou avait été pris à partie et battu par des touristes américains racistes avérés. Avec l'aide du tenancier, ceux-ci l'avaient expulsé. La presse s'empara de l'affaire. Le scandale fut si grand que les autorités gouvernementales durent se prononcer. Poincaré lui-même fit savoir à la Chambre que l'établissement montmartois avait été fermé. Dans les articles qu'il public, en première page du journal Les Continents, Kodjo Touvalou appelle de ses voux une civilisation mondiale métisse en des termes qui annoncent le plaidoyer de Léopold Sedar Senghor. Proche, comme René Maran, des membres de la Ligue des droits de l'homme et d'un certain nombre d'intellectuels français atta-chés à l'héritage de l'humanisme républicain, il insiste sur la nécessité d'une réforme en profondeur, milite pour la suppression de l'indigénat, du travail forcé, proteste contre l'autoritarisme de l'administration coloniale. Signalons également que la Ligue universelle de défense de la race noire, ayant pour vice-président le commandant Camille Mortenol, public, elle aussi, un journal dont l'administrateur est Ouanilou, fils authentique, celui-là, du roi Behanzin.



L'épanouissement de la conscience culturelle et raciale

1920-1927








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Aimé Césaire
(1913 - 2008)
 
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Biographie

Aimé Césaire est né à Basse Pointe en Martinique le 26 juin 1913. Son père était instituteur et sa mère couturière. Ils étaient 6 frères et soeurs.Son père disait de lui quand Aimé parle, la grammaire française sourit...

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